« Un jour viendra où vous, France, vous, Russie, vous, Angleterre, vous, Allemagne, vous toutes, nations du continent, sans perdre vos qualités distinctes et votre glorieuse individualité, vous vous fondrez étroitement dans une unité supérieure, et vous constituerez la fraternité européenne... ».
Dès la fin du XIXe siècle, Victor Hugo, comme d'autres, a pressenti l'émergence d' « États-Unis d'Europe ». Si le propos de l'écrivain peut surprendre par sa modernité, il ne faut pas oublier qu'une certaine idée d'Europe Unie a, en effet, précédé l'unification européenne. Même si cette idée de rassembler plusieurs peuples en un destin commun date de plusieurs siècles, la concrétisation et la réalisation politique n'interviennent, elles, qu'au début du XXe siècle.
Tout au long de la construction européenne - qui n'est d'ailleurs pas achevée aujourd'hui -, la France fut très active. Si l'objet de ce travail est de déterminer quel rôle la France a joué dans la construction européenne depuis la fin de la Première Guerre mondiale et qui ont été ces hommes de l'Europe qui ont été les artisans et les architectes de cette unification, cette production écrite présente également le rôle, le fonctionnement, le pouvoir et l'évolution des différentes institutions européennes.
Ce travail est une véritable généalogie et anatomie de la construction européenne : tentatives de fédération européenne dans l'entre-deux-guerres, conséquences de la Seconde Guerre mondiale, création de la CECA, échec de la CDE, traités de Rome, création de la CEE, place du général de Gaulle, achèvement, élargissement et approfondissement de l'Europe, poids de l'axe franco-allemand et bilan de l'Union européenne.
[...] Le refus américain nourrit alors le projet d'Europe européenne, Europe politique à une seule voix qui permettra à la France d'avoir plus de poids face aux Etats-Unis. Mais plusieurs pays européens n'étaient pas prêts à choisir entre collaboration atlantique ou européenne. La politique européenne est aussi le moyen de moderniser la France, notamment dans le domaine stratégique de l'agriculture qui s'assimile à un obstacle à la volonté d'expansion française. Ainsi, pour De Gaulle, l'Europe est un moyen de la puissance qui comporte deux volets : un volet politique destiné à se dégager du protectorat américain et à jouer un rôle dans le concert des Etats ; un volet économique destiné à accélérer la modernisation française. [...]
[...] Pour ce faire, entre juillet et septembre 1960, le général de Gaulle consulte l'ensemble des partenaires européens sur la question de l'organisation politique de l'Europe. A la suite de ces entretiens, est créée par les Six, en février 1961, une commission d'études, présidée par le gaulliste Christian Fouchet : la commission Fouchet. Son rôle, présenté lors de la conférence de Bonn du 18 juillet 1961, est d'avancer des propositions dont l'objectif est de donner un caractère statutaire à l'union de leurs peuples Ce projet de traité, devenu dans l'intervalle le Plan Fouchet, stipule dans son article 1er : Il est institué par le présent traité une Union d'État, ci-après désignée par le terme “l'Union”. [...]
[...] En résumé, l'attitude de la France envers l'Allemagne va à l'encontre de la construction de l'Europe. Mais l'idée d'Europe s'impose parce qu'elle se révèle nécessaire à cause du poids de la volonté américaine associée à la menace soviétique. Finalement, les conséquences de la Deuxième Guerre mondiale sont source d'une nouvelle prise de conscience et d'une détermination européenne. En 1949, les institutions ont contribué à former un premier milieu européen et à rapprocher, sinon la mentalité des peuples, du moins celle des élites. II. [...]
[...] Au final, l'Irlande et le Danemark ratifièrent le Traité du 22 janvier 1972, contrairement à la Norvège qui refuse d'entrer dans la Communauté européenne par référendum. La négociation avec la Grande-Bretagne se déroula à part. Suite à des concessions britannique et française, l'élargissement fut opéré le 1er janvier 1973. A cette date, la Communauté européenne est constituée de neuf membres : RFA, France, Italie, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, Irlande, Danemark et Grande-Bretagne. Le second élargissement Le second élargissement concerne la Grèce, l'Espagne et le Portugal. [...]
[...] Cependant, l'année suivante est l'occasion de relancer une certaine construction européenne avec la signature entre les Allemands et les Français du traité de l'Élysée, le 22 janvier 1963. Ce traité, ratifié en 1963 par l'Assemblée nationale puis par le Sénat, présente deux atouts : - Il comporte la volonté de réaliser des projets en communs entre les deux pays dans les domaines de l'armement, de la culture et des relations diplomatiques - Il permet une concertation systématique dans les domaines des affaires étrangères, de la défense et des questions culturelles. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture