inflation, chocs d'inflation, politiques monétaires, relance budgétaire, eurozone, zone monétaire
En avril 2022, l'inflation, c'est-à-dire la hausse soutenue et cumulative du niveau général des prix, mesurée par l'IPCH, atteint 7,5% en valeur annuelle pour la zone euro. Cette moyenne masque certes des écarts importants entre les 19 pays de la zone ayant opté pour l'Euro, avec 5,4% pour la France et plus de 15% pour les pays baltes, mais tous les pays sont touchés. Le retour de l'inflation, notamment en zone euro, s'est amorcé dès l'automne 2021, du fait la hausse des prix de l'énergie et des matières premières, liée à la reprise post Covid ayant créé un choc de demande traduit ensuite par un choc d'offre, avec d'importantes ruptures dans les chaînes d'approvisionnement.
[...] A court terme, si la normalisation des politiques monétaire semble brider le soutien budgétaire aux économies, elle a néanmoins l'avantage de mettre fin aux risques des injections massives de liquidités qui alimentent les actifs financiers plus que l'économie réelle selon J.Couppey-Soubeyran et forment des bulles spéculatives. Il s'agit selon Michel Aglietta de préserver la stabilité financière des économies. Et l'orientation prioritaire des dépenses publiques vers les leviers de croissance durable semble fondamentale au regard de la situation écologique préoccupante de la planète et de la difficulté des États à agir efficacement pour la préserver. [...]
[...] Ainsi, l'inflation pose une difficulté importante dans la période actuelle aux économies de la zone euro car elle dégrade le pouvoir d'achat des ménages et la demande globale. Elle contraint au resserrement des politiques monétaires ce qui fait entrer la zone, devenue dépendante aux politiques monétaires injectant de l'argent gratuit, dans une période de transition très délicate. Mais à long terme, elle pourrait diminuer la formation des bulles financières, stimuler l'engagement des économies vers l'innovation pour une moindre dépendance en matières premières et pour une transition écologique nécessaire. [...]
[...] L'inflation importée est difficile à juguler et semble vouée à s'installer durablement en zone euro En effet, l'inflation qui frappe les pays de la zone euro est essentiellement d'origine importée. Elle menace particulièrement la croissance des pays dépendants aux importations de matières premières. Certes le resserrement de la politique monétaire par la BCE n'agirait pas sur l'inflation importée, et c'est la raison pour laquelle la BCE a retardé au maximum le relèvement de ses taux. Mais la BCE juge désormais que l'inflation pourrait s'installer à plus long terme. [...]
[...] Pour répondre à cette question, nous analyserons d'abord les effets de l'inflation qui s'installe sur la croissance des pays de la zone euro. Puis nous étudierons la perspective qui se dessine pour la zone euro qui devra assumer une politique monétaire normalisée pour une inflation contenue, dans un contexte de croissance affaiblie et d'un fort endettement public. L'inflation forte qui s'installe en zone euro peut affecter gravement la croissance Les chocs d'inflation actuels enrayent la reprise En effet, l'inflation en Avril 2022 est à en rythme annuel pour la zone euro, donc bien au-delà des visés par la BCE. [...]
[...] Ainsi, le taux de dette publique des pays de la zone euro est en moyenne de 98% du PIB, et la politique monétaire expansive a permis à la dette de rester soutenable. Mais le resserrement inéluctable de la politique monétaire de la BCE va induire la hausse des taux d'intérêt sur les titres obligataires émis par les États la membre. La hausse des taux a commencé dès septembre 2021, parce que l'inflation liée à la reprise a terni les perspectives de croissance en zone euro, et la hausse des taux s'est poursuivie en 2022 du fait de la guerre en Ukraine et de la situation de stagflation qui est apparue. [...]
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