Essoufflement, Europe, Défence, Europe de la Défense, défense commune
Les premiers traités de défense signés en Europe après la Seconde guerre mondiale visent à mettre en place des systèmes défensifs contre l'Allemagne (le traité franco-britannique de Dunkerque, en 1947, puis le traité de Bruxelles de 1948, qui donne naissance à l'Union occidentale). Ce n'est qu'après le coup de Prague de 1948 que germe l'idée d'une « défense européenne », face à la montée en puissance du bloc soviétique. Dès 1950 les Etats-Unis, mobilisés par la Guerre de Corée, encouragent le projet de Communauté européenne de défense (CED), qui est toutefois définitivement écarté par l'Assemblée nationale française en 1954. La même année, la République fédérale d'Allemagne (RFA) et l'Italie rejoignent l'Union occidentale, qui devient l'Union de l'Europe occidentale (UEO). Mais après l'échec de la CED, les pays européens renoncent à bâtir une véritable défense commune et préfèrent se placer sous l'aile de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN), que la RFA rejoint en 1955. L'UEO est reléguée à un rôle de coopération puis mise en sommeil après l'adhésion du Royaume-Uni à la Communauté économique européenne. L'effondrement du bloc soviétique a permis de relancer le projet d'une défense européenne dans les années 1990. Toutefois, malgré des débuts prometteurs, le rôle de ce dispositif reste aujourd'hui limité à la simple gestion de crise.
[...] La PESD est en outre renommée politique de sécurité et de défense commune (PSDC). Les premières opérations européennes sont lancées au début de l'année 2003. En janvier, l'UE envoie en Bosnie une force de police chargée d'une mission de gestion civile des crises L'opération Concordia, menée en mars 2003 en Macédoine par l'Eurofor, avec le soutien des moyens de l'OTAN, constitue la première opération armée européenne. Toutefois, la première mission militaire gérée par l'UE de manière autonome est l'opération Artémis, qui intervient à l'été 2003 en République démocratique du Congo. [...]
[...] Force est de constater que celle-ci se résume à l'heure actuelle à une simple participation à des opérations de maintien de la paix, bien loin du projet de défense commune et autonome, capable de peser sur le plan stratégique. Ce constat s'explique d'abord par un manque de volontarisme de la part des Etats membres, conséquence de désaccords dans de nombreux domaines. De nombreux pays expriment ainsi des réticences à accroître les moyens accordés à la PSDC, alors même que la conjoncture les contraint à procéder à des coupes drastiques dans leurs budgets nationaux. [...]
[...] Mais ce manque de volonté s'explique avant tout par la concurrence de l'OTAN, qui constitue encore une alternative attrayante à l'Europe de la défense. En effet, la Guerre froide n'a pas rendu obsolète cette alliance militaire, dont l'intervention a conditionné le règlement du conflit en Bosnie (1995) puis au Kosovo (1999). Grâce à un budget conséquent milliards d'€ par an, contre 281 millions pour la PESC en 2010), des moyens de pointe et une compétence démontrée, l'OTAN apparaît à même de gérer les défis qui menacent la stabilité du continent européen. [...]
[...] Comment expliquer, après des premières avancées significatives, ce relatif essoufflement de l'« Europe de la Défense ? I La fin de la Guerre froide permet l'émergence d'une politique européenne de sécurité et de défense. Le traité de Maastricht ouvre la voie à de premières évolutions institutionnelles L'effondrement de l'URSS met fin à la logique bipolaire qui avait empêché la mise en place d'une véritable défense européenne pendant la Guerre froide. Avec le traité de Maastricht, signé en 1992, l'Europe affirme sa volonté de mettre en place une véritable politique étrangère et institutionnalise l'idée de sécurité commune La création d'une défense commune qui dépasserait la simple gestion de crise, est aussi évoquée, dans des termes prudents : la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) inclut l'ensemble des questions relatives à la sécurité de l'Union, y compris la définition à terme d'une politique de défense commune, qui pourrait conduire, le moment venu, à une défense commune. [...]
[...] Dès 1950 les Etats-Unis, mobilisés par la Guerre de Corée, encouragent le projet de Communauté européenne de défense qui est toutefois définitivement écarté par l'Assemblée nationale française en 1954. La même année, la République fédérale d'Allemagne (RFA) et l'Italie rejoignent l'Union occidentale, qui devient l'Union de l'Europe occidentale (UEO). Mais après l'échec de la CED, les pays européens renoncent à bâtir une véritable défense commune et préfèrent se placer sous l'aile de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN), que la RFA rejoint en 1955. L'UEO est reléguée à un rôle de coopération puis mise en sommeil après l'adhésion du Royaume-Uni à la Communauté économique européenne. [...]
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