Alors que le marché commun est installé en Europe depuis 1957 avec le Traité de Rome, l'idée d'une monnaie unique permettant une intégration approfondie apparaît le 8 octobre 1970 avec le rapport Werner (du nom du chef de gouvernement et ministre des Finances du rand duché du Luxembourg), qui préconise une union monétaire à réaliser progressivement en dix ans. En 1971, avec la fluctuation du dollar, les problèmes soulevés par l'instabilité des changes sont révélés. Le serpent monétaire européen en vigueur à partir de 1972, impose un régime de change entre les monnaies de la Communauté européenne, les écarts de change entre les monnaies ne doivent pas excéder +/-2,25%. Le SME (Système Monétaire Européen) est mis en place en 1979, il parfait le serpent monétaire avec l'introduction d'une monnaie de compte, l'ECU : European Currency Unit. Le projet de monnaie unique fait son chemin, revient dans le rapport Delors présenté le 17 avril 1989 qui recommande l'instauration de l'Union Economique et Monétaire. Enfin, le Traité de Maastricht le ranime en établissant un calendrier et fixant des conditions : les critères de convergence. L'Euro est finalement introduit, pour parachever l'unification du marché européen.
Le premier usage de la monnaie européenne intervient le 1er janvier 1999, tandis que les autres monnaies ne sont que des subdivisions de l'euro. Sa mise en circulation sous forme fiduciaire s'établit le 1er janvier 2002. Onze pays font alors partie de la zone euro : Belgique, l'Allemagne, l'Espagne, la France, l'Irlande, l'Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, l'Autriche, le Portugal et la Finlande. Le nombre est aujourd'hui porté à 13, avec l'intégration de la Grèce en 2001 et de la Slovénie le 1er janvier dernier.
L'adoption de l'euro correspond pour ces pays à l'abandon de leur monnaie nationale pour une monnaie unique, dont les conséquences sont comparables à celles d'un passage d'un système de changes flexibles à un système de changes fixes. Les avantages sont principalement la perte du risque, de l'incertitude de change et la réduction des coûts de transaction et d'information. Mais dans le même mouvement, les Etats abandonnent l'outil du taux de change pour réguler l'économie.
[...] (Néanmoins, l'évolution de l'espace économique de l'Eurozone rend plus vraisemblable une avancée au niveau de la flexibilité salariale qu'au niveau de la mobilité géographique du travail entravée par les barrières linguistiques et culturelles notamment. Le marché du travail reste un frein à l'optimalité de la zone euro, et fait partie selon Jean-Claude Trichet du volet des politiques structurelles qui doivent constituer un grand chantier pour le renforcement de la zone euro Conclusion Comme nous l'avons évoqué, des critères statiques permettent de définir l'existence d'une zone monétaire optimale, et justifient la création d'une union monétaire. Mais la question de la zone monétaire optimale doit être considérée dans la dynamique d'évolution de l'Eurozone. [...]
[...] La disparition du risque de change est un obstacle de moins à la pleine intégration des marchés financiers. Ceci accroît la liquidité de la monnaie, la mobilité du capital, et donc la capacité à absorber un choc asymétrique. La mobilité factorielle est un critère Mundellien d'optimalité d'une zone monétaire même s'il avait considéré uniquement la mobilité du travail. Les capitaux à forte mobilité sont susceptibles de se déplacer vers les régions en difficulté, et l'investissement peut relancer ces zones en cas de choc. [...]
[...] À l'absence de budget fédéral, s'ajoute une limitation considérable de marge de manœuvre des politiques budgétaires nationales. Des critiques sont formulées à l'égard du pacte de Stabilité et de croissance. Basé exclusivement sur la crainte de dettes insoutenables et de déficits excessifs dans le budget des Etats membres, il néglige le besoin de flexibilité des budgets et notamment du déficit en cas de crise de récession. En pratique, en cas de récession les Etats provoquent une relance keynésienne de la demande en s'appuyant sur les dépenses publiques.Le Pacte était jugé trop sévère en imposant un déficit public inférieur à du PIB. [...]
[...] L'Eurozone est-elle une zone monétaire optimale ? Alors que le marché commun est installé en Europe depuis 1957 avec le Traité de Rome, l'idée d'une monnaie unique permettant une intégration approfondie apparaît le 8 octobre 1970 avec le rapport Werner (du nom du chef de gouvernement et ministre des Finances du rand duché du Luxembourg), qui préconise une union monétaire à réaliser progressivement en dix ans. En 1971, avec la fluctuation du dollar, les problèmes soulevés par l'instabilité des changes sont révélés. [...]
[...] Sa mise en circulation sous forme fiduciaire s'établit le 1er janvier 2002. Onze pays font alors partie de la zone euro : Belgique, l'Allemagne, l'Espagne, la France, l'Irlande, l'Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, l'Autriche, le Portugal et la Finlande. Le nombre est aujourd'hui porté à 13, avec l'intégration de la Grèce en 2001 et de la Slovénie le 1er janvier dernier. L'adoption de l'euro correspond pour ces pays à l'abandon de leur monnaie nationale pour une monnaie unique, dont les conséquences sont comparables à celles d'un passage d'un système de changes flexibles à un système de changes fixes. [...]
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