Après cinq siècles de domination mondiale, l'Europe, coupée en deux par la guerre froide, menacée d'être le centre d'un vaste conflit nucléaire entre les deux puissances dominantes, a paru entrer en hibernation politique. Quasiment ruinée par la guerre, elle s'est appliquée à refonder son économie, sur le modèle libéral, plutôt qu'à chercher à recouvrer sa fonction de guide, déléguant ce rôle politique aux Etats Unis, porteur du message du monde civilisé, et à une alliance militaire le soin d'assurer sa protection. De ce fait, la question d'une Europe forte, tant dans les domaines politiques qu'économiques, est longtemps apparue comme une interrogation décalée (à l'exception de la France) à laquelle l'histoire avait donné sa réponse. L'Europe disposait d'atouts économiques incontestables mais ne semblait pas vouloir s'en servir pour affirmer son rôle politique. Ce n'est qu'avec l'effondrement du communisme et son cortège d'indépendance proclamée dans la précipitation que l'idée d'une Europe capable de faire face à ce défi resurgit. Le drame yougoslave achèvera de convaincre ceux qui en doutaient de la nécessité pour l'Europe de se doter d'instruments nouveaux au risque d'inquiéter les anciens maîtres du continent européen, américain d'un coté, russe de l'autre .
[...] L'Europe veut-elle devenir forte ? Introduction Après cinq siècles de domination mondiale, l'Europe, coupée en deux par la guerre froide, menacée d'être le centre d'un vaste conflit nucléaire entre les deux puissances dominantes, a paru entrer en hibernation politique. Quasiment ruinée par la guerre, elle s'est appliquée à refonder son économie, sur le modèle libéral, plutôt qu'à chercher à recouvrer sa fonction de guide, déléguant ce rôle politique aux Etats Unis, porteur du message du monde civilisé, et à une alliance militaire le soin d'assurer sa protection. [...]
[...] L'idée de créer d'ici 2007 des groupes tactiques d'intervention devrait accentuer cette tendance même si l'articulation des moyens européens avec les capacités américaines à travers les règles d'interopérabilité demeurera sans doute la règle. La question de la Russie pose, de son coté, un autre type de problème. Après un affaissement complet de sa puissance, la Russie cherche à nouveau un rôle sur l'échiquier européen. Elle voit en l'union Européenne un acteur qui empiète sur sa zone d'influence de façon plus définitive que ne l'a fait l'OTAN, dans le Caucase notamment ou l'Arménie est aujourd'hui son seul point d'appui véritable. [...]
[...] L'Europe doit son succès aussi au fait qu'elle est devenue un véritable modèle. A l'exception de la Russie peut être, il n'existe pas de pays européens qui envisage son avenir en dehors de l'Europe et de l'intégration. L'Europe a su aussi résister aux organisations concurrentes (l'AELE devenue EEE en 1991 a disparu en 1996). Sa réussite a conduit les autres continents à chercher à s'organiser pour mieux peser dans les négociations internationales : c'est la cas de l'Amérique du Sud (MERCOSUR ou pacte Andin), de l'Asie (ASEAN) et même de l'Amérique du Nord ( mise en place de l'ALENA). [...]
[...] L'idée d'un siège européen au CSNU est une question taboue. Les divergences de sensibilité sont importantes sur la question palestinienne même depuis que l'Europe est membre du Quartet. Sur l'Irak et la guerre en 2003, l'Europe a donné un spectacle de division extrême : déclaration des 10 futurs membres, dites de Vilnius en faveur de la politique américaine, puis des 7 membres suscitée par l'Italie et l'Espagne opposées au couple franco-allemand. La guerre en Irak commence. Les Européens s'y engagent. [...]
[...] En dépit des soubresauts qu'elle connaît depuis l'échec du référendum, elle devrait tendre a occuper progressivement l'espace jusqu'à lors dévolu à l'OTAN. De ce fait, à terme, l'architecture institutionnelle européenne devrait s'en trouver profondément modifié. La question d'un partage des rôles entre une Europe plus autonome et une Amérique impériale pourrait alors se poser à nouveau. Bibliographie _ François de Teyssier et Gilles Baudier, La construction de l'Europe : culture, espace, puissance PUF _ L'Amérique et l'Europe in Commentaire 101, Printemps 2003. _ L'Europe, puissance tranquille ? [...]
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