Le 29 mai 2005, près de 55 % des Français votent « non » lors du référendum portant sur le traité établissant une Constitution pour l'Europe. Le 1er juin, 63 % des Néerlandais rejettent également le texte. « Ainsi s'installe ce qui constitue la crise la plus grave de l'histoire de la construction européenne », selon Philippe Moreau Defarges. Au delà du traité, c'est l'élan européen dans son ensemble qui est brutalement stoppé.
L'Europe, dans la seconde moitié du XXème siècle a pourtant connu d'autres perturbations. C'est d'ailleurs après la Seconde Guerre mondiale, dans un espoir de paix, qu'a été initié le processus de construction européenne. La communauté économique du charbon et de l'acier (CECA) est d'abord née en 1952 d'une volonté franco-allemande. Depuis, la construction européenne s'est poursuivie, en intégrant de nouveaux membres jusqu'à devenir une Europe à 25. Parallèlement, les compétences communautaires se sont étendues. La Communauté économique européenne (CEE) née du traité de Rome de 1957 est incluse dans l'Union européenne instituée en 1992, avec le traité de Maastricht. Mais la Communauté européenne, qui s'élargit de plus en plus, est confrontée à des crises, des tensions qui remettent momentanément en cause l'intégration européenne mais permettent également de progresser, en tirant les conséquences des difficultés apparentes.
Les crises auxquelles l'Europe est confrontée sont-elles le seul moyen de révéler les dysfonctionnements et de les contrecarrer ou peuvent-elles représenter un danger pour la réalisation d'un idéal communautaire qui doit se réaliser par d'autres alternatives?
[...] L'intérêt national prime alors sur les enjeux communautaires. Ainsi, lors du sommet de Paris de 1974, et dans l'espoir de pouvoir concilier les politiques nationales et l'esprit des institutions européennes, l'usage du veto au Conseil de la Communauté est abandonné et le Conseil européen est créé comme nouvelle forme de coopération politique avec trois réunions annuelles de chefs d'Etat et de ministres des affaires étrangères. Il faut attendre 1992 et le traité de Maastricht, dans un contexte d'instabilité géopolitique dans les Balkans, pour voir la Politique de sécurité commune de l'Union européenne définie comme un des trois piliers communautaires, avec la PESC (politique étrangère et de sécurité commune). [...]
[...] L'Europe ne progresse-t-elle qu'à travers les crises ? Le 29 mai 2005, près de des Français votent non lors du référendum portant sur le traité établissant une Constitution pour l'Europe. Le 1er juin des Néerlandais rejettent également le texte. Ainsi s'installe ce qui constitue la crise la plus grave de l'histoire de la construction européenne selon Philippe Moreau Defarges. Au delà du traité, c'est l'élan européen dans son ensemble qui est brutalement stoppé. L'Europe, dans la seconde moitié du XXème siècle a pourtant connu d'autres perturbations. [...]
[...] Les crises auxquelles l'Europe est confrontée sont-elles le seul moyen de révéler les dysfonctionnements et de les contrecarrer ou peuvent-elles représenter un danger pour la réalisation d'un idéal communautaire qui doit se réaliser par d'autres alternatives? Les crises peuvent permettre à l'Europe de progresser et d'avancer 1. Initié en réaction à la guerre, le processus de construction européenne s'est poursuivi face à de nombreuses crises, notamment liées à un contexte de Guerre froide Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, qui a profondément affaibli et divisé l'Europe, les peuples aspirent à la paix et à la sécurité. La construction européenne va ainsi être initiée, face à un bloc communiste se renforçant à l'Est. [...]
[...] L'échec révèle surtout l'absence d'autorité politique européenne : il ne peut y avoir de défense commune sans unité de la politique étrangère des Etats appliqués. Mais, selon Philippe Valode, «Paradoxalement, l'échec de la CED a accéléré la construction de l'édifice européen En 1957, le traité de Rome institue en effet la Communauté Economique européenne. D'autres événements vont monter l'absence de représentativité extérieure et de politique commune des nations européennes. C'est le cas de la guerre du Kippour en 1973, suivie de la première crise pétrolière qui montre l'absence de politique énergétique commune, et met à mal l'unité économique. [...]
[...] Ces crises ont freiné l'intégration plutôt que faire progresser l'Europe. En ce qui concerne la politique extérieure, il est clair qu'en dépit d'une vision du monde et d'un projet collectif partagés, l'Union reste un acteur pratiquement inexistant sur la scène internationale, comme le montre la dernière guerre en Irak où les américains reçoivent le soutien de l'Angleterre, de l'Espagne et de l'Italie, malgré la désapprobation de l'opinion publique et alors que la France et l'Allemagne s'opposent radicalement à toute intervention en Irak. [...]
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