Nous verrons que si la nouvelle donne internationale et l'échec d' « européanisation » de l'Otan ont poussé les européens à développer une politique de défense et des capacités stratégiques autonomes, cette Europe de la défense demeure trop fragile aujourd'hui pour pouvoir se passer de l'Otan, dont la force et la légitimité se sont affirmées depuis 1989. Le développement de la défense européenne est donc plutôt envisagé aujourd'hui dans le cadre d'un partenariat avec l'Otan que dans celui d'une indépendance complète par rapport à l'alliance
[...] Dans cette situation, la défense européenne ne se conçoit donc pas sans son existence de l'Otan, mais plutôt dans un partenariat avec elle. Pour reprendre les mots de M de Charrette : la vraie question aujourd'hui est de savoir comment éviter d'être les vassaux de l'Amérique dans la mesure où l'on ne peut prétendre, du moins à court terme être leurs égaux La démarche suivie dans la construction de l'Europe de la défense est donc bien plus celle d'une collaboration étroite entre les deux organisations, qui préserveraient leur indépendance et leur originalité réciproque. [...]
[...] Ainsi la déclaration de clôture du Conseil de Laaken déclarait que le moment est venu pour l'Europe de prendre ses responsabilité dans la globalisation. Le rôle qu'elle a à jouer est celui d'une puissance qui part résolument en guerre contre toute violence, toute terreur, tout fanatisme, mais qui ne ferme pas les yeux sur les injustices criant dans le monde. Si le projet d'Europe de la défense a fait depuis 1999 des progrès certains dans un délai remarquablement court, la sécurité et la stabilité sur le continent européen ne semble pourtant pas pouvoir à ce jour être assurées en l'absence de l'Alliance Atlantique. [...]
[...] L'Europe peut-elle se passer de l'OTAN? Introduction A la fin de la seconde guerre mondiale, l'Europe s'est placée sous la protection stratégique des Etats Unis, à qui elle a entièrement déféré la responsabilité de sa défense. Au sortir du conflit, l'Europe exsangue et divisée avait en effet trouvé au sein du Traité de l'Atlantique Nord, alliance militaire conclue à Washington le 4 avril 1949, un moyen fiable et peu coûteux de répondre à ses deux préoccupations majeures : la hantise d'une résurgence de la menace allemande et la montée en puissance du péril soviétique. [...]
[...] Selon l'expression de Jacques Chirac, la défense européenne se doit d'éviter que la Sainte Alliance ne s'arroge le droit de se constituer en gendarme européen Son développement ne se fera sans doutes pas sans tensions avec les Etats-Unis, qui réaffirment périodiquement leur attachement à l'Otan. Ainsi, on peut citer les propos de Colin Powell, nouveau secrétaire d'Etat : nous croyons fermement à l'Otan. Elle est le fondement de nos relations avec l'Europe. Elle est sacro-sainte. [...]
[...] Elles s'inscrivent dans une série de déclarations et de mesures prises entre 1991 et 1996. Ainsi, le sommet de l'Otan en novembre 1991 prend acte du développement de l'UEO, à la fois comme «composante de défense du processus d'unification européenne et comme moyen de consolidation du pilier européen de l'Alliance Le Conseil des ministres de l'UEO, réuni à Petersberg en juin 1992, défini pour l'UEO un large éventail de missions allant de l'aide humanitaire à l'imposition de la paix par les armes, et prévoie la création unités militaires qui lui permette de les remplir. [...]
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