Occident Asie Europe déclin
Désormais le respect que suscitait le vieux continent porte à controverse. En effet des commentateurs internationaux commencent à tourner en dérisions les prétentions de l'Europe. Ainsi Kishore Mahbubani, directeur de l'école d'administration publique Lee Kuan Yew à Singapour, accuse l'Europe de ne plus comprendre « à quel point elle perd toute importance aux yeux du reste du monde, tandis que Richard Haass, président du US Council on Foreign Relations, disait publiquement « adieu à l'Europe en tant que grande puissance ». Et ce ne sont pas des voix isolées ou marginales. Les pays du monde entier éprouvent depuis longtemps du ressentiment à l'égard de la tendance moralisatrice et de l'interventionnisme de l'Occident. Le Vieux Continent ne dispose plus aujourd'hui de l'influence de l'Europe des Lumières, elle n'est plus considérée comme la représentation d'une démocratie sociale, ni des droits de l'homme mais d'une ancienne puissance coloniale. Beaucoup voient dans l'Europe une forteresse fermée rarement synonyme d'intégration ou d'innovation.
Cependant l'Europe est devenue depuis les années 90 une terre d'investissement pour un nouveau géant économique : la Chine. Pékin a su en effet remodelé les systèmes internationaux afin de les rendre plus favorables à la Chine sur un continent vieilli et étouffé par des pressions politiques et économiques. Le dragon endormi dont parlait Napoléon s'est donc bien réveillé. Et si l'Asie était un modèle d'avenir pour une Europe inerte face aux nouveaux défis du XXIe siècle ?
[...] Aucun Occidental ne serait prêt à défendre son pouvoir d'achat. Cette passivité fait face au contraire à des civilisations à la recherche de reconnaissance qui elles n'hésitent pas à défendre leurs idéaux. Cette crise spirituelle fait trembler les valeurs républicaines et démocratiques que défend l'Occident dans le monde avec l'apparition d'une forme d'intolérance contre laquelle l'Europe et l'Occident en général se sont fermement défendu depuis l'holocauste : la montée de l'extrême droite. Cette crise politico-spirituelle n'est pas propre à la France on la retrouve en Belgique, en Bulgarie, aux Pays-Bas, et elle remet en doute une des bases de la République occidentale : la laïcité. [...]
[...] L'Europe un petit cap de l'Asie ? Le 11 septembre a définitivement marqué l'histoire de l'Occident face au monde et plus particulièrement de l'Europe. Désormais le respect que suscitait le vieux continent porte à controverse. En effet des commentateurs internationaux commencent à tourner en dérisions les prétentions de l'Europe. Ainsi Kishore Mahbubani, directeur de l'école d'administration publique Lee Kuan Yew à Singapour, accuse l'Europe de ne plus comprendre à quel point elle perd toute importance aux yeux du reste du monde, tandis que Richard Haass, président du US Council on Foreign Relations, disait publiquement adieu à l'Europe en tant que grande puissance Et ce ne sont pas des voix isolées ou marginales. [...]
[...] L'Europe préfère se refermer sur elle-même plutôt que d'affronter les enjeux contemporains. Désormais le vieux continent ne fait plus rêver, il ne renvoie plus cette image de centre du monde par les débats politiques que les Européens se posent sur des problèmes liés à une immigration incontrôlée, ou sur le problème de l'Islam. Un déclin socio-économique Un problème majeur que rencontre aujourd'hui l'Europe est celui de l'identité et plus précisément d'un retour à ses valeurs profondes. Le capitalisme, base de l'occident contemporain ainsi que le matérialisme qui l'accompagne ne sont plus des valeurs sûres pour les Occidentaux. [...]
[...] Cependant la façon dont l'Europe tente de s'en écarter pourrait mener à la fin de l'Occident tel que nous le connaissons aujourd'hui. L'hégémonie européenne est finie, nous sommes désormais dans un monde multipolaire dans lequel les enjeux ont changé. Le vieux continent pour survivre devra offrir une image plus inclusive, celle d'un continent plus ouvert à de nouveaux venus et à de nouvelles idées. Par ailleurs il nous faudrait tirer les leçons du succès chinois pour éviter que l'Europe ne devienne qu'un cap d'un super continent : l'Eurasie. [...]
[...] Le dragon endormi dont parlait Napoléon s'est donc bien réveillé. Et si l'Asie était un modèle d'avenir pour une Europe inerte face aux nouveaux défis du XXIe siècle ? I. Le déclin d'une Europe marginalisée Une Europe divisée Alors que son projet fondateur est à l'agonie, l'Europe est de plus en plus effacée sur la scène internationale. Ce déclin est en partie lié aux divisions politiques que connait l'Union européenne ces dernières années. On assiste en effet à une rationalisation du paysage politique dans toute l'Europe, chaque pays se raccrochant désormais à une souveraineté qu'il était prêt à abandonner pour la réalisation d'un rêve collectif. [...]
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