Le 1er janvier 1973, la Communauté économique européenne, en admettant le Danemark, l'Irlande et le Royaume-Uni, est passée d'une population de 190 millions d'habitants à 252 millions, surclassant de ce point de vue les États-Unis (205 millions), le Japon (103 millions) et même légèrement l'U.R.S.S. (243 millions). Mais la puissance économique ne se mesure certes pas en termes de population; la Communauté ne pourrait sous ce rapport rivaliser avec l'Inde et la Chine... A vrai dire, il n'est pas, en la matière, d'indices indiscutables ni de classement incontesté mais une réalité multiforme qu'un certain nombre de comparaisons permet d'approcher.
L'analyse du marché que représente la Communauté, de sa production, de son commerce international, de sa monnaie fournira une donnée chiffrée de sa puissance, mais il reste à savoir dans quelle mesure la Communauté européenne a le moyen d'agir, de peser sur les réalités mondiales, car elle n'est qu'une société à responsabilité limitée, et il est naturel de considérer ses statuts et sa structure concrète pour en estimer la puissance réelle.
[...] De même, les comparaisons de puissance à puissance sont assez déroutantes. Les cadres traditionnels rendent mal compte des réalités complexes. Ce qui est certain, c'est que pour un très grand nom bre de pays les relations avec la Communauté sont devenues l'axe majeur de leur politique économique. A une autre échelle, se situer par rapport au Marché commun est une préoccupation pour toute firme qui veut avoir une stratégie mondiale. L'Europe des Neuf est une puissance originale, mais une très grande puissance. [...]
[...] L'agriculture La Communauté est très grosse productrice de lait avec près de 100 millions de tonnes; l'U.R.S.S. dépasse de peu 80 millions de tonnes, les États-Unis 50 millions de tonnes, tandis que la production japonaise n'atteint pas les 5 millions (chiffres relevés pour 1969). En revanche, pour les céréales, les deux Grands sur classent largement la Communauté dont la production s'éleva à 90,5 millions de tonnes en 1968 contre 193 millions de tonnes aux ÉtatsUnis et 160 millions de tonnes en U.R.S.S. (Japon : 1,7 million). [...]
[...] Bibliographie L. CARTOU, La Politique monétaire de la C.E.E., Paris M. DESSART, Pour une politique monétaire commune dans la C.E.E., Bruxelles C. O. Kim, La Communauté économique européenne dans les relations commerciales internationales, Bruxelles J. LECERF, L'Histoire de l'unité européenne, coll. Idées, Paris, 1965. [...]
[...] Mais pour l'instant, l'incidence concrète de cette puis sance financière apparaît limitée. L'Europe peut théo riquement couper les crédits aux Américains, mais elle ne peut le faire qu'en acceptant de réévaluer ses monnaies, de voir augmenter ses taux d'intérêt, toutes mesures qui handicaperaient ses exportations et poseraient de graves problèmes politiques. Certes, l'Europe a surabondance de créances immé diatement exigibles, mais, depuis le 15 août 1971, les États -Unis ont décidé la non-convertibilité du dollar. Avec quoi pourraient -ils donc payer ? [...]
[...] L'industrie Les Européens consomment beaucoup moins d'énergie que les Américains, mais à peu près autant que les Soviétiques. Les chiffres pour 1970 sont de l'ordre de 1,25 milliard de tonnes d'équivalent charbon, soit 1 milliard de moins que les Américains, pourtant moins nombreux qu'eux. Une très forte proportion de cette énergie est importée, alors que l'U.R.S.S. et les États-Unis équilibrent sensiblement leur bilan énergétique. La production totale d'énergie primaire de la Commu nauté n'est que de 500 millions de tonnes d'équivalent charbon contre près de 1,4 milliard en U.R.S.S. et plus de 2,1 milliards aux États Unis. [...]
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