Le mouvement coopératif est né de l'initiative des hommes. Il est toujours parti, à la base, d'une idée volontariste dans les pays de civilisation occidentale. Les formes de coopération agricole imposées par l'État ont toujours été des échecs. Le paysan habitué à vivre au contact d'un cycle biologique est par nature un réaliste. Il refuse les structures artificielles qui lui sont imposées de l'extérieur. Cette réaction explique en partie les difficultés de l'agriculture dans les pays socialistes.
La grande mutation agricole survenue après la Seconde Guerre mondiale dans les pays occidentaux a changé la mentalité paysanne. Il n'y a plus de prototype paysan. On trouve dans le même pays l'exploitant familial traditionnel et l'agriculteur chef d'entreprise. Leurs comportements sociologique et politique sont différents. Parfois opposés. Les aspirations, les besoins de l'un et de l'autre ne sont pas les mêmes. L'agriculture prend ainsi un visage différent suivant les hommes qui la pratiquent et suivant les régions. On ne peut plus parler d'une agriculture, mais « des » agricultures. Le phénomène est observable dans tous les pays d'Europe occidentale.
[...] Depuis la Seconde Guerre mondiale, il y a dans ces deux pays une concentration importante des coopératives. Dans certaines branches, aux Pays-Bas, il n'en existe plus qu'une seule. C'est le cas de la coopérative sucrière qui détient 63 p du marché, de celle de la fécule de pomme de terre (80 p du marché), ainsi que de celles qui assurent la commercialisation des laines et l'abattage des volailles. Au Danemark, certains secteurs se fixent pour objectif de n'avoir plus qu'une seule coopérative pour l'ensemble du pays; c'est le cas des abattoirs de volailles. [...]
[...] Les organisations professionnelles agricoles, et en particulier la coopération, subissent comme les agriculteurs les effets de cette grande mutation. Parce qu'enracinée dans le milieu, la coopération agricole est affrontée aux mêmes problèmes que les paysans qui y adhèrent. Elle doit faire face aux exigences po sées par l'intégration verticale, la spécialisation des productions et la concentration économique. Elle est dominée par le pouvoir financier que détiennent les banques. Les coopératives ont ainsi des formes et des comportements différents. Certaines disparais sent, d'autres fusionnent. Les mieux gérées se développent et tendent à s'identifier par leur gestion aux firmes privées. [...]
[...] Elle réalise 48 p du chiffre d'affaires de l'agriculture. Le secteur laitier est très dynamique : 90 p du chiffre d'affaires des produits laitiers transformés sont réalisés par le secteur coopératif; enfin, il satisfait les deux tiers des besoins en approvisionnement des exploitations. La coopération se concentre en grandes unités au détriment du pouvoir des agriculteurs. C'est pourtant en Allemagne qu'a pris forme, à la fin du siècle dernier, l'organisation mutualiste en agriculture; ce fut principalement l'œuvre de Raiffeisen. C'est à lui que l'on doit la création des caisses rurales; certaines sont très importantes, en particulier dans l'ouest de l'Allemagne et en Alsace. [...]
[...] Une décision prise à Bruxelles, à Londres ou aux États-Unis peut avoir des répercussions importantes sur la vie même d'une coopérative. L'embargo sur le soja en 1973 est un exemple significatif. La crise monétaire est durement ressentie par le mouvement coopératif comme par toutes les entreprises quelle que soit leur dimension. L'analyse à grands traits de l'organisation coopérative agricole dans chacun des neuf pays de la C.E.E. permet de tirer quelques conclusions. Le 24 septembre 1959, les organisations centra les des coopératives agricoles des pays de la C.E.E. [...]
[...] ont créé à La Haye le Comité général de la coopération agricole des pays de la C.E.E. (Cogeca). Le Cogeca a pour objectif de représenter les intérêts des coopératives auprès des institutions de la Communauté. Il s'occupe également de toutes les questions juridiques, économiques, financières et sociales qui touchent aux intérêts des coopératives dans la C.E.E. L'une de ses tâches est d'intensifier la collaboration entre les coopératives au niveau de la C.E.E. La coopération agricole en France Toutes les formes de coopératives y sont présentes; elles sont classées suivant leurs fonctions : les coopératives de collecte, de transformation, de conservation et de vente des produits agricoles, qui ont pour but l'écoulement de la production des sociétaires; les coopératives d'approvisionnement, qui effectuent pour le compte de leurs sociétaires l'achat en commun de la fourniture des produits et matériels nécessaires à leurs exploitations; les coopératives de services, qui assurent à leurs sociétaires les services que n'assurent pas les formes précédentes, tels que l'utilisation en commun de matériel, l'insémination artificielle, etc. [...]
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