Bien qu'à l'origine la Grande-Bretagne soit, par la voix de Churchill lors de son discours de Zurich en date du 19 septembre 1946, favorable à l'élaboration d'une "famille européenne" et qu'elle soit de nos jours un membre à part entière de l'Union Européenne, il n'en demeure pas moins vrai que son adhésion fut l'une des plus difficiles, rencontrant un certain nombre d'objections, et étant par ailleurs perçue par certains, de Gaulle en tête, comme une menace à la pérennité et à l'existence du marché commun européen.
Suite à l'échec de la Communauté Européenne de Défense, les six pays signataires de la CECA vont amplifier leur coopération dans l'optique de créer une zone de libre-échange et de circulation des capitaux, des personnes et des marchandises constituant un véritable marché commun ; ce sera la Communauté économique européenne (CEE) qui va être signée le 25 mars 1957, mais qui ne comprend toujours pas la Grande-Bretagne.
Le Royaume-Uni va néanmoins revoir sa position, se rendant compte de l'isolement dans lequel il se place, et va manifester son désir de faire partie du marché commun de la CEE.
[...] De Gaulle va, par ses choix unilatéraux, isoler la France des Etats de la CEE et sa politique va agacer au plus haut point ses partenaires européens pourtant favorables à une adhésion britannique. Ainsi De Gaulle étant le seul obstacle à l'entrée du Royaume-Uni dans la CEE, son départ des affaires va précipiter le processus d'élargissement de la CEE. II) La Grande-Bretagne, membre eurosceptique au marché commun De Gaulle parti, les cinq membres de la CEE vont vite imposer la candidature de la Grande-Bretagne à la France, celle-ci semblant inéluctable Mais bien que son adhésion ait été difficile et désirée par les Britanniques, ceux-ci gardent une certaine retenue vis-à-vis du marché commun L'adhésion inéluctable de la Grande-Bretagne au marché commun A De Gaulle succède Pompidou à la tête de l'Etat français. [...]
[...] Bien que les cinq autres membres soient disposés à faire certaines concessions, le président français De Gaulle prononce lors d'une conférence de presse en date du 14 janvier 1963 un véto catégorique quant à l'adhésion de la Grande-Bretagne à la CEE. En effet, De Gaulle rejette leurs demandes de concessions et reproche aux Britanniques les hésitations dont ils ont fait preuve qui selon lui traduisent un manque d'envie de faire réellement partie de la CEE. Il témoigne de plus dans son discours d'une envie d'esprit et d'unité européenne et voit en la Grande-Bretagne le pantin des USA capable de dénaturer la CEE. [...]
[...] L'étude de l'adhésion de la Grande-Bretagne à la CEE, ainsi que de ses motivations, approfondira la compréhension de son attitude actuelle vis-à- vis de l'Union Européenne, mais aussi de l'évolution de celle-ci. Dans quelles circonstances s'est déroulée l'adhésion de la Grande-Bretagne à la Communauté Economique Européenne ? Il s'agira dans un premier temps d'étudier le rejet de l'adhésion de la Grande-Bretagne au marché commun pour ensuite aborder dans une seconde considération la persistance de son euroscepticisme et ce malgré son adhésion au marché commun (II). [...]
[...] Les vétos français à l'adhésion de la Grande-Bretagne au marché commun Au début des années 1960, la donne internationale ainsi que la situation politique de la Grande-Bretagne va changer. Très affaiblie par la Seconde Guerre Mondiale, incapable de se relever seule économiquement et d'assurer sa défense, la Grande-Bretagne n'occupe plus son rôle prédominant de première puissance mondiale. Impuissante, elle assiste de plus au début de la guerre froide et à la résurgence des blocs capitalistes menés par les USA et communistes menés par l'URSS prendre de l'ampleur. [...]
[...] De plus, ce traité sera suivi d'accords de libre- échange entre la CEE et l'AELE. Ainsi après de nombreuses difficultés, la candidature britannique est acceptée et le traité est ratifié par la Chambre des Communes, faisant de la Grande-Bretagne un membre à part entière du marché commun. Néanmoins, la Grande-Bretagne va adopter une attitude ambigüe, quitte à remettre très vite en cause les exigences de la CEE et va jusqu'à nos jours avoir une certaine réserve quant aux initiatives européennes. [...]
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