Pour Kant, l'Europe est une combinaison dans un corps politique de la liberté et de la contrainte. Elle est en quelque sorte une idée de la raison, avec une fonction régulatrice au niveau moral. L'esprit européen est donc orienté vers un point infini comme forme normative. Il passe ainsi dans les nations, dans leurs structures sociales particulières pour atteindre l'organisme constitué par les nations liées par la forme Europe. L'humanité dans son ensemble est donc progressivement réformée à partir de mouvements d'idées. L'homme, en tant qu'individu, est fini, mais il conçoit l'infini et ainsi sa vie est tenue vers un pôle infini.
[...] L'esprit européen est donc orienté vers un point infini comme forme normative. Il passe ainsi dans les nations, dans leurs structures sociales particulières pour atteindre l'organisme constitué par les nations liées par la forme Europe. L'humanité dans son ensemble est donc progressivement réformée à partir de mouvements d'idées. L'homme, en tant qu'individu, est fini, mais il conçoit l'infini et ainsi sa vie est tenue vers un pôle infini. L'idée européenne issue des Lumières et particulièrement de la pensée de Kant est sans limites, sans frontières. [...]
[...] Ce renforcement des frontières ne peut se faire que par leur contestation. Il est bien évident que si on imagine une paix absolue la notion de frontière se dissout d'elle-même : c'est la "Ligue de peuples" dont parle Kant, dont les délimitations sont beaucoup plus douces que celle de "l'Etat des peuples". L'affirmation des Etats-nations, c'est la victoire du modèle politique européen, mais l'échec de son esprit. Ernest Renan, lorsqu'il tente de définir l'Etat-nation, s'oppose à l'assimiler à une unité de race ou de religion. [...]
[...] Or, les pays dits géographiquement européens ont connu une même évolution. mouvement des Lumières, révolutions, naissance de l'Etat moderne, industrialisation, apparition des démocraties, confrontation de celles-ci avec des régimes dictatoriaux et totalitaires, deux guerres mondiales, naissance de l'Etat-providence. Donc, il y a bien un esprit commun à ces pays dont on peut dater l'origine des Lumières (XVIIIème siècle) alors qu'il y avait un balbutiement des frontières. On peut constater que l'affirmation des frontières européennes entre le XVIIIème et XIXème siècle a été accompagnée de la transgression territoriale par l'esprit européen. [...]
[...] II) UN ESPACE EUROPEEN A LA RECHERCHE D'UNE UNION SPIRITUELLE Construction une Europe pour empêcher la paix et non pour répandre l'idée de paix - Une construction pour renforcer les frontières Un nouvel esprit européen est né dans le contexte très précis des deux guerres mondiales. C'est le refus de la guerre qui a motivé cette recherche du maintien de la paix, ainsi que la préservation des frontières. Pour éviter de transgresser les "limites" territoriales d'un autre Etat, il faut les lier entre eux. Le but n'est plus de transmettre quoi que ce soit, puis que l'Europe est divisée dans l'affrontement des deux grandes puissances (Europe communiste). - Une approche sectorielle inévitable, mais réductrice "Politique des petits pas" selon Schuman. [...]
[...] Problématique : - Peut-on faire coïncider l'esprit européen et les frontières de l'Europe ? - Peut-on dire que l'esprit européen s'arrête aux frontières indiscutées ? - N'y a-t-il pas un danger à vouloir absolument maintenir un esprit européen dans les frontières ? On peut distinguer un mouvement historique : à partir du XVIIIème siècle, un esprit européen qui tend à s'étendre au- delà de frontières mal définies du fait de la construction à peine ébauchée des Etats-Nations ; après l'exacerbation des nationalismes, la lente désagrégation des frontières nationales et, paradoxalement la création aussi lente d'un territoire unitaire européen qui cherche encore un ferment spirituel. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture