La Turquie a depuis toujours été à cheval entre les continents Européen et Asiatique ; le pays symbolisant d'une part la fin de la Méditerranée et d'autre part le commencement de l'immense continent qu'est l'Asie. Bien que 95 % du territoire soient situés en Asie, la Turquie s'est, surtout depuis un siècle, sentie concernée et impliquée dans les affaires Européennes comme en témoignent son entrée dans l'OTAN en 1952 ou encore son adhésion à la Communauté Économique Européenne en 1963. Et, depuis une vingtaine d'années, le pays a souligné sa vocation d'entrer dans l'Union Européenne en soumettant un premier dossier reporté par la Commission en 1987 et un peu plus tard en se déclarant candidat à l'adhésion en 1999 (...)
[...] L'Europe apparaît alors comme une formidable tirelire à la Turquie et celle-ci semble donc présenter une incompatibilité avec l'UE. Enfin, la question géostratégique se pose car l'Europe ne pourrait faire adhérer un pays ne faisant aucune distinction entre la politique et la religion prônant des valeurs quelquefois contraires aux principes de l'UE. La laïcité de la Turquie est maintenue par l'armée dont Bruxelles exige l'abolition de ses institutions : ce qui se révèle problématique. Et là, le danger pourrait exister, il existe dans le pays plus d'une cinquantaine de groupes activistes liés à Al-Quaïda en relation avec les autres pays du monde turc (Afghanistan, Arabie Saoudite par exemple). [...]
[...] La Turquie veut donc intégrer l'UE alors qu'elle en occupe militairement une partie. La torture reste toujours fréquente à l'Est d'Ankara d'après des organisations de défense des droits de l'Homme alors que la troisième condition impose le respect de ses mêmes droits. Aussi, la reconnaissance du génocide arménien n'est toujours pas effectuée alors qu'il s'agit de la quatrième condition pour l'adhésion ce qui implique un évident manque de maturité démocratique du pays. Pour passer vers une démocratisation réelle la Turquie doit se tourner vers un travail de Mémoire et d'autocritique comme l'a fait l'Allemagne auparavant. [...]
[...] Pour commencer, étudions les arguments pouvant favoriser la Turquie pour son éventuelle entrée dans l'Union Européenne. Premièrement, la politique turque a fait un maximum d'efforts pour s'européaniser depuis 80 ans avec l'arrivée au pouvoir de Mustafa Kemal Atatürk qui a installé un système laïc et basé sur la domination de l'armée turque. La Turquie est un pays très volontaire qui n'a pas hésité à s'impliquer dans d'autres associations de l'Europe comme l'OTAN, le Conseil de l'Europe, l'OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe) et l'UEO (l'Union de l'Europe Occidentale). [...]
[...] De plus, l'Union a déjà développé avec la Turquie un partenariat économique en 1996 avec une union douanière qui s'est révélée bénéfique pour les deux parties. La population jeune, entreprenante et dynamique du pays représente un marché de consommateurs important ( 71 millions d'habitants) et l'économie, très ouverte au commerce mondial de la Turquie pourraient devenir de réels moteurs pour la croissance économique de l'Europe. La situation géographique de l'État turque au carrefour des marchés de l'Eurasie ainsi que son secteur de services développé - qui représente du PIB permettrait d'élargir et de renforcer le marché intérieur de l'Union Européenne. [...]
[...] Aussi, le fossé culturel existant entre l'UE et la Turquie pourrait, de la même manière, soit permettre à l'Europe d'approfondir ses principes fondamentaux, ou bien de provoquer un choc des cultures plus ou moins problématique. La situation de la Turquie pour l'adhésion reste donc très indécise pour le moment et une décision finale ne pourra surement pas être annoncée d'ici quelques années encore. [...]
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