Les enjeux macro-économiques du dernier élargissement de l’union européenne (passage à l’Europe des 25)

Résumé du document

L'année 1972, avec l'entrée du Royaume-Uni, du Danemark et de l'Irlande, marque le début du processus des élargissements successifs de 1981, 1986, 1995 et 2004, de l'Union Européenne (UE). En effet, l'Europe des six de la CECA de 1951 (Allemagne, France, Italie, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg) sera composée en Mai 2004 de 25 pays avec l'arrivée de dix nouveaux membres : Malte, Chypre, Lituanie, Lettonie, Estonie, République Tchèque, Hongrie, Slovénie, Slovaquie, Pologne.
Les élargissements successifs sont approuvés par les institutions européennes car l'Europe entend bien en tirer profit. Cet élargissement de 2004 est atypique du fait du nombre important de pays intégrés et de l'écart de leur niveau de développement par rapport à l'Europe des quinze. Cette intégration a donc eu des conséquences macro-économiques réelles au niveau de l'Union Européenne des quinze, ainsi qu'au niveau des dix pays entrant. Dans quelle mesure peut-on affirmer que l'élargissement de 2004 a été bénéfique à l'Europe des quinze et aux nouveaux membres ?
La réussite de cet élargissement se mesure entre autres par la comparaison entre les taux moyens de croissance de l'UE des quinze et des dix pays entrants et celui des vingt-cinq. Cependant, il faut aussi s'attacher aux apports des changements structurels dans le domaine des politiques nationales et européennes et aussi aux bouleversements au niveau du fonctionnement du Marché et à la remise en cause du projet politique européen.

Extraits

[...] Il est un fait que l'élargissement s'est produit avant le débat de 2005 sur la constitution européenne. L'élite pro- européenne a donc promu tout d'abord l'élargissement et ensuite l'approfondissement. Par voie de conséquences, la France puis le Pays-Bas ont refusé le projet politique européen le 29 mai 2005 et trois semaines après pour les Pays-Bas, considérant que la priorité était avant tout de perfectionner le fonctionnement de l'Europe économique. Du fait de l'échec de l'Europe politique, l'UE ne peut pas parfaitement intégrer les dix pays car elle souffre d'un manque de cohérence et d'harmonie de ses politiques. [...]

[...] Les indicateurs macroéconomiques sont plutôt dans le vert ce qui traduit la réussite de l'élargissement de 2004. Cependant, les impacts de l'élargissement sur les politiques nationales et européennes sont aussi à prendre en compte. Au niveau du fonctionnement interne du marché commun, l'élargissement a eu des conséquences sur les politiques industrielles et sociales. Les grandes politiques industrielles de l'UE ont été la plupart remises en cause du fait des élargissements. C'est le cas de la PAC qui a dû être modifiée car les pays entrants sont fortement aidés pour moderniser les exploitations vivrières. [...]

[...] L'UE des quinze souffre aussi de la remise en cause de ses politiques sociales dans le cadre de l'élargissement de 2004. Le maintien du SMIC crée en 1950 est de plus en plus controversé en France à l'heure de l'ouverture et du plombier polonais travaillant aussi bien qu'un français pour un moindre coût. Les politiques sociales sont par conséquent rénovées dans l'UE des quinze comme le montre la mise en place du contrat nouvel embauche de Villepin en France qui accentue la précarité du travail. [...]

[...] Au niveau des relations extérieures, les indicateurs-clés macroéconomiques sont le taux d'inflation et l'équilibre ou non de la balance commerciale. L'UE des quinze est une zone où l'inflation est très souvent proche de du fait de la rigueur des critères de Maastricht de la BCE, qui contrôle ce taux dans la zone euro. A l'inverse, les pays arrivant ont eu des difficultés à stabiliser leurs monnaies, lors de la sortie de la zone rouble pour les pays de l'ex-bloc soviétique, et ont connu l'inflation. [...]

[...] L'élargissement a contribué à l'avènement d'une ère plus libérale, déjà amorcée à la suite du premier choc pétrolier de 1973. La libéralisation du marché de l'UE des quinze va permettre par la suite aux dix entrants de rattraper leur retard. Sur le plan extérieur, l'Europe des vingt-cinq est quasiment un nain diplomatique car elle n'est pas assez unifiée, l'élargissement ayant été jugé plus important que l'approfondissement politique. Là repose le principal échec de l'élargissement de 2004. Bibliographie Cours du professeur Monsieur F. [...]