52 % des Français sont considérés comme eurosceptiques dans le sens où ils estiment que, cinq ans après l'adoption de la monnaie unique, cette dernière a été une mauvaise chose pour leur propre pouvoir d'achat ainsi que pour la croissance et l'emploi en France. Cela dit, il est important de souligner que l'euro a permis au marché européen de s'enrichir et stimulant les échanges.
De plus, l'inflation est très faible avec l'euro, ainsi, s'il y a baisse du pouvoir d'achat des Français, cela ne peut pas être dû directement à la hausse des prix trop importante qui serait due à l'euro. L'explication est certainement à chercher du côté des rémunérations qui stagnent en France. Dans tous les cas, l'euro étant un sujet de crainte de la part des Français, il est bien souvent utilisé par les politiques pour justifier les mauvais résultats économiques et même sociaux de la France.
Dans le contexte de la campagne présidentielle 2007, l'euro comme bouc émissaire, est sur le devant de la scène, et, avec lui, la Banque Centrale Européenne (BCE), chargée de mettre en place la politique monétaire de la zone euro, composée de treize pays. Quelles sont aujourd'hui en France les composantes du débat sur la BCE ?
[...] En effet, les douze autres pays membres de la zone euro ne connaissent pas ce même débat sur le rôle et le statut de la BCE. Par exemple, en Allemagne, malgré l'indépendance de la BCE qui augmente ses taux directeurs et l'euro fort, la croissance économique est supérieure à celle de la France et sa balance commerciale est excédentaire. Depuis 1999, la part des exportations françaises dans les exportations totales des pays de la zone Euro, en dehors de la zone Euro, a diminué de 16% alors que celle de l'Allemagne a augmenté de 11% et celle de Espagne de 2%. [...]
[...] En effet, à qui s'adresser sachant que treize pays participent à la zone Euro ? Dans chaque instance, comme l'Eurogroupe, chaque pays défend son intérêt particulier alors qu'une BCE indépendante défend l'intérêt communautaire. Les défenseurs de la BCE mettent aussi en avant le fait que l'indépendance de la BCE est choix démocratique des peuples européens. Ainsi, en France, les Français ont ratifié par référendum le traité de Maastricht et donc le fonctionnement de la BCE. En outre, le gouverneur de la BCE est nommé par les pouvoirs politiques, eux-mêmes issus du suffrage universel. [...]
[...] Bibliographie Jean-Luc BESSON Marchés, banques et politique monétaire en Europe Grenoble : 2003, PUG (Presses universitaires de Grenoble) Etienne FARVAQUE, Gaël LAGADEC (sous la direction de) Intégration économique et européenne (problèmes et analyses) Bruxelles : 2002, De Boeck. Jean-Pierre PATA - L'ère des banques centrales (préface de Jean-Claude Trichet) - Edition L'Harmattan Marc MONTOUSSE, Dominique CHABLAY - 100 fiches pour comprendre les sciences économiques - Bréal. Philippe NARASSIGUIN Monnaie, banques et banque centrale dans la zone Euro Bruxelles : 2004, De Boeck. [...]
[...] En effet, pour Madame Buffet et Monsieur Besancenot, la BCE doit être mise sous tutelle des parlements européens et nationaux. En d'autres termes, la BCE devrait rendre des comptes et expliquer ses décisions à des instances élues. Nicolas Sarkozy se prononce lui aussi en faveur d'une indépendance accrue à l'américaine où la Fed collabore avec le gouvernement fédéral sans toutefois y être soumise. Bayrou, en grand défenseur de la politique européenne telle qu'elle existe aujourd'hui, considère l'indépendance comme garante du “rôle social et de croissance” de la BCE et moque celles et ceux comme Royal et Sarkozy qui ont encouragé le peuple français à ratifier le traité de Maastricht en 1992. [...]
[...] Le Pen et de Villiers ont quant à eux, tempéré leur position d'antan au sujet de l'euro puisque le premier proposera en cas de victoire un référendum sur la question de la sauvegarde de celle-ci et le second ne réclame plus la sortie immédiate de la monnaie unique, se déclarant prêt à lui laisser une chance si la BCE "retrouve la vocation d'une banque centrale, qui est d'encourager le plein emploi et la croissance du PIB, et non seulement maîtriser l'inflation". Il y a donc bien au sein du débat sur la BCE dans la campagne présidentielle de 2007 un consensus autour de la critique de l'institution, avec toutefois une nuance forte portée par Bayrou qui la défend à tout point de vue. Des critiques fondées ? De manière générale, les programmes des candidats tendent à critiquer ou dénoncer le fonctionnement actuel de la BCE. On peut donc se demander si ce sont des critiques fondées ou pas. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture