Les élections européennes souffrent d'un fort taux d'abstention que certains ont interprété comme un rejet de la part des citoyens à l'égard de la construction européennes-ou du moins à son indifférence. Pourtant ne peut-on pas considérer que cette abstention -alors que le Parlement européen évolue vers plus de pouvoir-est davantage le fait d'une représentation politique lacunaire (en raison d'une offre politique par trop consensuelle) ou détournée (par des campagnes recentrées sur des intérêts d'ordre nationaux) plutôt que d'un total désintérêt ?
[...] Pas grand chose, jusqu'à ce que le Monde publie le 20 juin un article intitulé : “Européennes : le bilan”. Pourtant, aucun enjeu supra-national n'est évoqué. De quoi peut-on bien parler ? Voici les différents sous-titres : - F. Hollande minimise la modification de l'équilibre interne à la majorité “plurielle” Il ne fait désormais aucun doute que la cohabitation ira à son terme. - A l'extrême gauche, Krivine et Laguiller ont confirmé que l'heure n'est pas venu de créer ensemble un nouveau parti. [...]
[...] Depuis 1979, on note que le caractère intermédiaire de ce vote favorise l'émergence de listes “marginales” et donne lieu à l‘éclatement du spectre électoral. On a vu ce principe en oeuvre au cours des élections de 1989 qui ont vu émerger les Verts et les partis d'extrême droite en Europe : Ce phénomène se remarque sur la base du principe d'ouverture de “l'accordéon électoral”. Par la suite, ces formations se sont inscrites durablement dans le paysage politique national. Ainsi, les partis écologistes sont devenus significatifs en France, Allemagne ou Italie et participent même aux gouvernements. [...]
[...] Mais, ces deux partis majeurs ont énormément de mal à s'imposer aux électeurs et aux opinions publiques nationales, tant ces formations sont mal connues et tant elles souffrent du “monopole” de la représentation des partis nationaux. Il en découle un échec du fait de l'impossibilité d'exercer leur fonction programmatique. Comment dans ces conditions ne pas considérer les élections européennes comme des élections de “second ordre”. - Il en est de même pour le second groupe constitué des partis plus petits. [...]
[...] Transition: La demande sociale n'aurait-elle pas trouvée d'offre politique lui correspondant. Dans le cadre de l'Union européenne, alors que les électeurs n'arrivent pas à saisir les grandes orientations impulsées par le haut, le phénomène semble plus aigu encore. Faut-il voir dans ce manque de participation, une représentation lacunaire en raison d'une offre politique pauvre et recentrée sur les débats nationaux ? II. Les intérêts politiques au niveau national priment-ils sur l'intérêt collectif ? Une européanisation défaillante des campagnes Une campagne . [...]
[...] ouverture de “l'accordéon électoral” ou simple recomposition ? Certes on assiste bien à un éclatement du spectre électoral mais dans chacun des cas observés, les forces politiques en question ne constituent pas de nouveaux acteurs révélés par le consultation européenne de juin 1999. Il semble que l'éparpillement se fasse au profit de formations souvent déjà en place dans les systèmes politiques nationaux. De ce fait, il semble plus approprié de parler ici de “recomposition” des systèmes de partis que d'un effet limité d'ouverture de “l'accordéon électoral”.Contrairement aux élections européennes précédentes, on compte peu de nouveaux acteurs, même si il convient de noter le positionnement hostile à la construction européenne de quelques uns d'entre eux (mouvement populaire ouvertement anti-européen au Danemark et UK Independence party au Royaume Uni). [...]
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