Avec le traité de Rome, la question d'une coopération économique et monétaire ne se posait pas à l'époque. D'une part parce que les monnaies des pays industrialisés étaient liées dans le cadre des accords de Bretton Woods, et d'autre part parce que le traité posait le principe d'une coordination des politiques européennes, mais sans réellement en détailler les procédures. La fin de la convertibilité du dollar en or en 1971 marque un tournant. En effet, pour se protéger des fluctuations monétaires internationales, les E.M constituent en 1972 le serpent monétaire européen à l'intérieur duquel les marges de fluctuation entre les monnaies sont réduites à +/- 2,25%. Le SME entre ensuite en vigueur en 1979 et regroupe 6 Etats membres. Il s'agit d'un système de taux de change fixe, mais ajustable entre les Etats membres participants. La principale innovation de SME réside en l'apparition de l'ECU (European Currency Unit). Désormais, les taux pivots sont fixés en cette unité de compte européenne. Il s'agit d'une sorte de synthèse des monnaies européennes, où chaque devise compte pour un pourcentage tenant compte du poids économique et monétaire de chaque pays. Cette innovation va ainsi ouvrir la voie à la mise en place de la monnaie unique. La conclusion de l'AUE et la réalisation du marché intérieur relancent les débats de l'UEM et la création d'une monnaie unique. C'est ainsi que le traité de Maastricht, en 1992, prévoit la création de cette UEM en trois phases : la libéralisation des mouvements des capitaux ; la convergence monétaire et la création de l'institut monétaire, chargées de préparer l'entrée en fonction de la BCE en 1998 ; et le passage à l'euro en 1999, et mis en circulation en 2002. Désormais, la zone euro comprend 17 Etats membres, qui forment l'Eurogroupe, soit le système des banques centrales de la zone euro comprenant la BCE et les 17 autres banques centrales nationales (BCN).
[...] L'Etat qui adopte l'Euro perd, d'un seul coup, et définitivement, deux instruments majeurs de pilotage de son économie : le taux de change et la politique monétaire. Les rapports avec les autres Etats en sont profondément modifiés. L'interdépendance avec les partenaires de la zone monétaire s'intensifie, tandis que les relations avec le reste du monde s'inscrivent dans un nouveau contexte. Le basculement dans la monnaie unique représente une perte de souveraineté nationale. Concernant la disparition des taux de change, ces derniers servent surtout de levier d'action pour les pouvoirs publics en cas de choc économique asymétrique. [...]
[...] Mais il est possible d'envisager dans le futur, et en des temps peut-être meilleurs, une restructuration de la zone euro, avec d'un côté une union politique fédérale et d'un autre ceux qui ne souhaitent pas de cette Union. Le chemin est encore long et semé d'embuches, et il est temps de considérer que l'Euro, si on souhaite le sauver, n'est pas qu'une simple construction économique, c'est également un véritable projet politique. [...]
[...] Il en a résulté une dépolitisation de l'Europe et une méfiance envers une construction qui fait peser le poids de l'ajustement sur les plus faibles en cas de crise. Aujourd'hui, il s'agit donc d'aller vers plus de fédéralisme encore, en abandonnant certaines prérogatives nationales. L'Euro, bien plus qu'un symbole fort de 50 années de construction européenne, permet une stabilité monétaire et financière. Son sauvetage apparaît alors inévitable, au risque sinon de voir les Etats les plus faibles sombrer dans une crise plus importante encore. [...]
[...] Doit-on sauver l'Euro ? Introduction : Avec le traité de Rome, la question d'une coopération économique et monétaire ne se posait pas à l'époque. D'une part parce que les monnaies des pays industrialisés étaient liées dans le cadre des accords de Bretton Woods, et d'autre part parce que le traité posait le principe d'une coordination des politiques européennes, mais sans réellement en détailler les procédures. La fin de la convertibilité du dollar en or en 1971 marque un tournant. En effet, pour se protéger des fluctuations monétaires internationales, les E.M constituent en 1972 le serpent monétaire européen à l'intérieur duquel les marges de fluctuation entre les monnaies sont réduites à 2,25%. [...]
[...] Quelles seraient alors les répercussions de ce choix ? Les réponses apportées par l'UE, mais qui se heurtent aux souverainetés nationales La crise de la dette a mis en évidence la nécessité d'une réforme approfondie de l'UEM. Il s'agit notamment de consolider son pilier économique, jusqu'ici sous-développé. Ce qui a été fait jusqu'à aujourd'hui constitue des réformes en droite ligne des traités et reste finalement assez éloigné de l'ébauche d'un vrai gouvernement économique. L'UE a tout d'abord tenté de répondre à la crise par une nouvelle supervision financière. [...]
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