Démocraties populaires européennes, Kominform, communisme, Comecon, Staline, Brejnev, Péréstroika
Dans sa lutte contre l'Allemagne nazie, l'Armée rouge libère et occupe un certain nombre de pays d'Europe centrale et orientale : Pologne, Hongrie, Roumanie, Bulgarie, Tchécoslovaquie. Les communistes vont accéder au pouvoir en procédant par étapes.
Après une phase de dénazification qui élimine les fascistes, de nouveaux pouvoirs sont créés. Ils rassemblent, souvent sous l'appellation de « fronts nationaux », antifascistes, communistes, socialistes, démocrates, agrariens. Les communistes y occupent des postes clés (Intérieur, Justice, Défense, Economie). Ils proposent de profondes transformations pour obtenir un soutien populaire (réformes agraires, mesures sociales). Cela leur sert de point d'appui pour conforter leur pouvoir. Ils divisent leurs adversaires pour les éliminer tour à tour. Les non-communistes sont progressivement remplacés par des communistes qui contrôlent ainsi l'Etat et la société. C'est la tactique du salami. L'opposition ne parvient plus à s'exprimer.
[...] Les mouvements présentent des traits communs. Ils résultent de la volonté de certains dirigeants communistes polonais et hongrois de retrouver une voie nationale vers le socialisme. Dans les deux cas, le mouvement aboutit à la chute des dirigeants staliniens et au retour au pouvoir de chefs historiques du communisme écartés par Staline lors des purges des années 1950. Ces mouvements connaissent des évolutions différentes car les dirigeants soviétiques se refusent à abandonner leur modèle et à accepter des communismes nationaux s'en distinguant. [...]
[...] Fin 1947, la Pologne, la Bulgarie, la Roumanie et la Hongrie sont devenues des démocraties populaires. En février 1948, en Tchécoslovaquie, suite à la démission des ministres non communistes du gouvernement présidé par le communiste Gottwald, celui-ci mobilise les milices populaires pour refuser des élections anticipées. Sous la pression de l'Armée rouge, le président de la République, le libéral Benes, cède et charge Gottwald de constituer un gouvernement communiste homogène. C'est le coup de Prague C. LE SCHISME YOUGOSLAVE La Yougoslavie, sous la direction du communiste Tito, s'est libérée sans l'aide des Soviétiques. [...]
[...] En 1968, le dirigeant communiste tchèque Dubcek tente, lors du printemps de Prague d'instaurer un socialisme à visage humain avec davantage de libertés et un pluralisme politique. L'intervention des troupes du pacte de Varsovie met un terme à l'expérience et une normalisation s'abat sur la Tchécoslovaquie. Mais la contestation reprend à la fin des années 1970. A partir des années 1970, la Pologne est touchée par la contestation et, en 1980, une grève aux chantiers navals de Gdansk débouche sur la création d'un syndicat indépendant. En Hongrie, Kadar fait régner une certaine tolérance politique et engage des réformes économiques. [...]
[...] Les démocraties populaires sont atteintes dans leur identité nationale et deviennent des satellites de l'URSS. C. LES REACTIONS DE LA SOCIETE Cette situation pèse fortement sur les populations des démocraties populaires. L'absence de libertés, l'uniformisation idéologique et culturelle, la forte présence militaire et la pression économique de l'URSS sont mal acceptés. Cependant, la crainte de la répression et l'encadrement de la société rendent difficile toute opposition ouverte. La mort de Staline, en mars 1953, provoque les premières tensions. En témoignent les émeutes de Berlin-Est qui éclatent en juin 1953. [...]
[...] Les démocraties populaires d'Europe rejettent le modèle soviétique et le bloc soviétique se désagrège rapidement. En Pologne et en Hongrie ont lieu des élections libres qui consacrent le triomphe des opposants. En Allemagne de l'Est, après une visite de Gorbatchev, des manifestations populaires contraignent le chef du Parti, Honecker, à se retirer et le mur de Berlin est ouvert. La révolution des velours porte au pouvoir Vaclav Havel en Tchécoslovaquie. Cela conduit à partir de 1989 à la fin des démocraties populaires. [...]
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