Défis des élargissements, construction européenne, de 1957 jusqu'en 2004, Union européenne, adhésion britannique, Guerre froide, George Pompidou
« L'Europe doit respirer avec ses deux poumons : celui de l'est et celui de l'ouest », a dit Jean-Paul II. C'est désormais chose faite : l'Europe de 2015 compte pas moins de vingt-huit membres, dont, depuis 2004, une grande partie des pays d'Europe centrale et orientale.
Depuis la création de la communauté économique européenne (CEE) en 1957 et jusqu'en 2004, date de l'entrée de dix nouveaux pays, l'Europe s'est élargie par cinq fois. Les problématiques soulevées se sont révélées propres à chaque élargissement. L'élargissement consiste à ouvrir la Communauté européenne à de nouveaux membres, ceux qui ont posé leur candidature, en leur inculquant « l'acquis communautaire » (ensemble des normes européennes). Élargir ne se fait pas sans difficulté, sans obstacle : il peut s'agir d'obstacles économiques, quand le pays candidat ne remplit pas les standards européens en matière de développement économique, d'obstacles politiques quand le pays candidat ne satisfait pas les critères politiques (démocratie, droits de l'homme, respect des minorités…) ou ne correspond pas au projet politique d'un État membre (la volonté gaullienne d'une Europe indépendante des blocs s'opposait, selon Charles de Gaulle, à l'entrée du Royaume-Uni), ou encore de difficultés institutionnelles, lorsqu'il s'agit de repenser le fonctionnement de la communauté européenne pour rendre viable la cohabitation et la prise de décision entre un nombre toujours plus conséquent de membres.
[...] Successeur de Charles de Gaulle en 1969, Pompidou utilise cette querelle comme argument pour satisfaire les intérêts français, permettant l'adhésion du Royaume-uni, du Danemark et de l'Irlande en échange de concessions notables sur la PAC notamment. Ces entrées poussent la CEE, désormais forte de neuf membres, à adapter son fonctionnement institutionnel. A - La vision gaullienne exclut une telle adhésion au nom de l'indépendance de l'Europe - Se pose dès 1961 la question de l'adhésion de la Grand-Bretagne à la Communauté Economique Européenne (CEE). [...]
[...] La demande d'adhésion est formulée le 31 juillet 1961. Les négociations débutent en octobre 1961 et, au printemps 1962, l'adhésion de la Grande-Bretagne semble acquise. Mais J.F. Kennedy et son grand dessein atlantique renverse pourtant l'ordre des choses : sa proposition d'un partenariat entre l'Europe naissante et les États-Unis, au-delà d'une simple association commerciale, recueille un écho favorable chez les États membres de la CEE, à l'exception du général de Gaulle. - Sa méfiance est encore renforcée par le renoncement britannique à leur indépendance atomique militaire. [...]
[...] Le rideau de fer étant tombé, les pays neutres peuvent alors entrer, sans réelle difficulté au vu de leurs performances économiques. Quand aux PECO, l'Europe accepte leurs adhésions pour ses bienfaits politiques, tout en imposant des conditions économiques et politiques et un processus en plusieurs étapes, s'étalant sur plus d'une dizaine d'années, une décennie qui lui permet également de penser son ordonnancement institutionnel futur. A - Autriche, Suède, Finlande : un défi mineur au vu du développement économique des candidats - L'Union européenne, après les procédures de ratification du traité de Maastricht, naît le 1er novembre 1993 voit son attractivité externe est confirmée : Autriche, Suède, Norvège et Finlande sont candidats, autrement dit ce qu'il reste de ces rivaux de l'AELE, fondée en 1960 par le RU, zone de libre-échange concurrente de la CEE. [...]
[...] En conclusion, les élargissements successifs ont poussé la communauté européenne à se transformer à maintes reprises, chaque élargissement représentant un véritable défi à la capacité d'innovation de ses membres. La CEE, puis l'UE, se sont données un rôle politique, en s'attribuant la charge d'arrimer aux démocraties européennes les pays nouvellement démocratiques du Sud dans les années 80, puis de l'est dans les années 90/2000. Son rôle économique a également évolué, les élargissements incluant des pays moins développés économiquement l'obligeant à édicter des normes d'entrée à respecter, et à développer des aides pour aider les pays concernés dans leur transition vers l'Europe. [...]
[...] Pas de problème d'adaptation, et nouveaux contributeurs nets au budget de l'UE potentiels. - Conseil européen d'Edimbourgh décide alors d'ouvrir les négociations le 12 décembre 1992. Peu de difficultés pour l'acceptation du traité de Maastricht, le statut de neutre de la Suède et de l'Autriche, d'une importance forte pendant la GF, ne les empêche pas d'accepter la PESC. - L'accord est signé le 30 mars 1994, sommet de Corfou traités entérinés par les 12 le 24 juin 94, pour une adhésion effective le 1er janvier 1995. [...]
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