Comment définir l'identité européenne en 2010 ?

Résumé du document

En 1950, alors que l'Union européenne n'en était qu'à ses débuts, l'objectif affiché était clair. Comme rappelé par Winston Churchill, un des principaux artisans de la construction européenne, il s'agissait de « créer une union sans cesse plus étroite entre les peuples ». Aussi, plus d'un demi-siècle après ces souhaits, l'Union européenne s'est concrétisée par le biais de nombreux accords.

Plus largement, l'Europe est devenue un continent qui compte plus de 400 millions d'habitants et qui exerce un poids économique prépondérant à travers le monde, l'Europe s'est construite sur différents apports au travers des siècles et s'est nourrie de diversité. Une diversité que la volonté d'un grand nombre d'Européens, hommes politiques au premier plan, a conduit à valoriser dans l'unité au cours des deux derniers siècles. Aussi, la devise adoptée par le Conseil de l'Europe est-elle « L'unité dans la diversité ».

Si cet objectif d'unité est poursuivi et réalisé dans certains domaines tels que le domaine économique (Politiques communes, etc.), ou plus récemment le domaine de la protection des droits fondamentaux (signature du Traité de Lisbonne entré en vigueur en décembre 2009), qu'en est-il de l'identité européenne ? Autrement dit, peut-on aujourd'hui affirmer qu'il existe une identité européenne, qui soit englobante et dans laquelle la somme des identités nationale se reconnaît ?

Extraits

[...] C'est justement ce que démontre l'écrivain libanais Amin Maalouf dans son oeuvre Les identités meurtrières. Par ailleurs, l'identité religieuse domine toujours malgré la diversité religieuse qui existe au sein du continent européen. Aussi, certains intellectuels, à l'instar de l'ex-président français Valéry Giscard d'Estaing, parlent-ils d'une Europe chrétienne occasionnant de fait une véritable polémique lors de la rédaction du traité de Lisbonne, en tentant d'y inscrire les racines judéo-chrétiennes de l'Europe Or, que dire d'un tel constat quand bien même l'Europe compterait plus de 20 millions de musulmans, sans compter la Turquie qui en compte près de 80 millions ? [...]

[...] Dissertation Sujet : Comment définir en 2010 l'identité européenne ? En 1950, alors que l'Union européenne n'en était qu'à ses débuts, l'objectif affiché était clair. Comme rappelé par Winston Churchill, un des principaux artisans de la construction européenne, il s'agissait de créer une union sans cesse plus étroite entre les peuples Aussi, plus d'un demi-siècle après ces souhaits, l'Union européenne s'est concrétisée par le biais de nombreux accords. Plus largement, l'Europe est devenue un continent qui compte plus de 400 millions d'habitants et qui exerce un poids économique prépondérant à travers le monde, l'Europe s'est construite sur différents apports au travers des siècles et s'est nourrie de diversité. [...]

[...] Promouvoir une identité européenne en 2010 : une tâche nécessairement multidimensionnelle. A. La reconnaissance des particularismes et leur promotion de façon égalitaire : véritable élément déclencheur d'une identité européenne. En effet, en reprenant l'aspect linguistique évoqué en première partie, l'idée suggérée par le Conseil de l'Europe qui consiste à promouvoir des langues dites européennes permettrait de rendre moins complexe cet exercice. À cet égard, les institutions européennes doivent jouer un rôle clé. Cet aspect semble avoir été pris en compte dans certaines institutions telles que le Conseil de l'Europe où les traducteurs accompagnent les diplomates, mais pas dans d'autres comme la Cour de Justice des Communautés européennes où l'ensemble des jugements ne sont rendus qu'en français. [...]

[...] ne semble pas encore prévaloir aujourd'hui au sein du continent européen. De plus, le déclin du communisme, qui souhaitait instaurer une véritable confédération européenne rassemblant les prolétaires par le biais des Première, Deuxième, et Troisième Internationales a renforcé la primauté du sentiment national et/ou régional. Ce qui souligne ici le rôle de l'identité politique permettant la promotion d'une identité européenne. Car si 75% des lois françaises proviennent de textes juridiques européens comme s'évertue à le rappeler le leader du Front national Jean Marie Le Pen la célébration des cinquante années du Traité de Rome, lequel a institué l'Union européenne, n'a eu que très peu de retentissement en mai 2007. [...]

[...] (Cf : La guerre des mémoires, Benjamin Stora) B. La nécessité de promouvoir une Europe politique afin de construire une identité Européenne des individus. D'un point de vu politique, outre l'Histoire commune et la mémoire commune permettant d'atténuer les antagonismes existant entre les différentes nations européennes, les refus français et néerlandais d'adopter une Constitution européenne en 2005 mais intégrés au sein de ces pays par le biais de traités simplifiés - traduisent le malaise identitaire auquel est en proie le continent européen. [...]