Bruxelles - crise - gouvernement - Europe - capitale - souveraineté - révolution des frites - printemps arabe - flamands et wallons
Aujourd'hui est un grand jour puisque la Belgique aligne exactement 249 jours sans gouvernement, ce qui lui permet d'obtenir le record mondial, passant aujourd'hui devant l'Irak, qui avait lui aussi tenu 249 jours en 2009, avant de signer un accord sur son gouvernement. 249 jours que les communautés flamandes et wallonnes ne parviennent pas à s'entendre sur la composition du gouvernement fédéral et que la capitale, Bruxelles ne sait plus de quel côté se ranger ni à quel saint se vouer. 249 jours que la crise bruxelloise sert d'exemple aux transformations actuelles de la souveraineté, c'est du moins ce que je vais essayer de vous démontrer à travers cette revue de presse.
Je me suis basée sur deux articles de la presse belge: un article du quotidien Le Soir, et un article de 7sur7, un article du journal Libération, et un article du Taurillon, magazine eurocitoyen publié par les Jeunes Européens-France et qui fait de l'analyse politique. Tous ont été publiés entre janvier et février 2011. Ces articles illustrent quatre possibles transformations de la souveraineté en raison de la crise belge et qui pourraient avoir des implications à l'échelle européenne, car il ne faut pas oublier que Bruxelles est aussi la Capitale de l'Union Européenne, le siège des institutions européennes.
[...] Tout d'abord, la souveraineté interne ou domestique est remise en question en Belgique actuellement puisque celle-ci se réfère à l'administration qu'un gouvernement organise à l'intérieur d'un État et fait appel autant à l'autorité (reconnaissance de la légitimité d'un gouvernement et de ses actions par la population sur laquelle s'exerce cette autorité) qu'au contrôle (la police et l'application des lois). Or, sans gouvernement fédéral, qui gère les affaires courantes en Belgique? Pourtant, comme le montre l'article de Libération, le pays est loin d'être paralysé, étant déjà largement fédéralisé. La Flandre, la Wallonie et Bruxelles ont des gouvernements qui fonctionnent et, au niveau fédéral, la majorité sortante expédie les affaires courantes. [...]
[...] Mais le peuple belge n'a pas dit son dernier mot face aux indécisions de ses gouvernants. Nombreuses furent les protestations de citoyens qui appellent à la formation rapide du gouvernement; au nom de la souveraineté populaire, ils ne veulent pas laisser se dissoudre ou s'effondrer la Belgique. Ainsi, après la révolution « du jasmin » en Tunisie, celle « des Pharaons » en Égypte, pourquoi pas une révolution « des frites » en Belgique? C'est du moins ce que proposait d'organiser le milieu étudiant pour aujourd'hui même février, dans plusieurs villes belges, comme le souligne l'article du journal Le Soir. [...]
[...] En effet, la création éventuelle d'une république des Flandres et d'une république de Wallonie constituerait un encouragement fort pour les velléités indépendantistes de la Catalogne, du Pays Basque, ou de l'Ecosse Mais dans un tel scénario, quel serait alors le statut de Bruxelles, revendiquée par les wallons, mais aussi par les flamands alors qu'elle est en majorité francophone et peuplée par seulement 10% de flamands. Alors, au vu du contexte international et institutionnel de Bruxelles-Capitale, une idée déjà proposée serait d'en faire une ville internationale à statut unique. C'est là que le journal Le Taurillon analyse l'éventuelle scission belge comme étant une véritable chance pour la construction européenne. [...]
[...] Son statut serait du type cité-Etat dont le caractère serait unique à l'échelle européenne et internationale. Le journal avance ainsi, je cite: « Quel plus bel exemple pour le futur que de sceller dans le marbre la construction européenne avec un territoire commun à tous les Européens, territoire donné par les Flamands et les Wallons? » Cet éventuel statut de cité internationale pour Bruxelles vient remettre en question le système des états traditionnels, puisque, à la différence des cités-Etats comme Monaco, Singapour, Hong Kong ou encore le Vatican, cette cité ne serait pas un Etat souverain au sens classique mais bien un état supranational sous la direction des pays membres de l'Union Européenne. [...]
[...] Revue de presse: Crise bruxelloise et implications européennes Articles: - Corentin Di Prima, « Révolution des frites le 17 février en Belgique? », 09/02/2011, Le Soir (Belgique): http://www.lesoir.be/actualite/belgique/elections_2010/2011-02-09/revolution-des-frites-le-17-fevrier-en-belgique-821013.php - Loïc Bosland, « Quel rôle pour l'UE en cas de scission de la Belgique? », 06/01/2011, Le Taurillon (magazine eurocitoyen – publication des Jeunes Européens-France, analyse politique): http://www.taurillon.org/Quel-role-pour-l-UE-en-cas-de-scission-de-la-Belgique-2-2 - « A Bruxelles, francophones et flamands partagent un destin », 28/01/2011, 7sur7 (Belgique): http://www.7sur7.be/7s7/fr/1861/Crise-politique/article/detail/1214813/2011/01/28/A-Bruxelles-francophones-et-flamands-partagent-un-destin.dhtml - Jean Quatremer, « La Belgique, pays toujours à plat », 08/01/2011, Libération (France): http://www.liberation.fr/monde/01012312386-la-belgique-pays-toujours-a-plat Aujourd'hui est un grand jour puisque la Belgique aligne exactement 249 jours sans gouvernement, ce qui lui permet d'obtenir le record mondial, passant aujourd'hui devant l'Irak, qui avait lui aussi tenu 249 jours en 2009, avant de signer un accord sur son gouvernement jours que les communautés flamandes et wallonnes ne parviennent pas à s'entendre sur la composition du gouvernement fédéral et que la capitale, Bruxelles ne sait plus de quel côté se ranger ni à quel saint se vouer jours que la crise bruxelloise sert d'exemple aux transformations actuelles de la souveraineté, c'est du moins ce que je vais essayer de vous démontrer à travers cette revue de presse. [...]
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