Depuis quarante ans, la France et l'Allemagne sont engagées dans le processus de la construction européenne. A l'origine, il s'agissait de mettre un terme définitif à l'antagonisme séculaire entre les deux pays, à partir de l'unification de certaines activités économiques essentielles (le charbon, l'acier, symboles des guerres passées) et de la mise en place d'institutions communes, et ceci dans un cadre géographique plus large ayant vocation à s'étendre. Sans le couple franco-allemand, il n'y aurait pas eu d'Union européenne. En effet, le processus de l'intégration européenne a dépendu en grande partie de la collaboration et de la compréhension entre ces pays. Cette collaboration est marquée par les affinités particulières qui ont pu, ou su se développer entre des hommes à des moments précis. Ainsi, le couple franco-allemand s'est matérialisé historiquement par les tandems De Gaulle-Adenauer, Schmidt-Giscard, Mitterrand-Kohl ou plus récemment Chirac-Schröder.
. Des termes tels que «l'axe franco-allemand», le « tandem », le « moteur » attestent du rôle spécial des relations des deux pays dans l'Union Européenne. Mais dans une Europe à 25 aujourd'hui fragilisée, quelle doit être la place du couple franco-allemand dans la construction européenne? Peut-il toujours relancer l'Europe ou doit-il être réformé?
. Pour répondre à ces interrogations, nous verrons dans une première partie que le couple franco-allemand apparaît fragilisé dans une Europe en crise institutionnelle, avant de voir dans une seconde partie que la relance de la construction européenne passe plus que jamais par un nouvel élan donné au couple franco-allemand.
[...] Ceci démontre bien l'intérêt et la nécessité du couple: faire de celui-ci un laboratoire d'expérimentation, afin de trouver de bonnes formules pour faire grandir l'Europe ensemble Un regain de légitimité par l'association d'autres Etats au tandem . Plutôt qu'une fusion des deux Etats, le couple franco- allemand pourrait s'ouvrir à d'autres partenaires, afin de regagner de la légitimité. En effet, nombre d'Etats européens ont condamné l'existence d'une sorte de directoire de l'Europe. Il existe plusieurs possibilités: Soit faire une alliance à trois (comme avant avec le triangle de Weimar avec la Pologne), avec la France, l'Allemagne, et le Royaume-Uni, les trois plus gros pays de l'UE. [...]
[...] Par exemple sur la Turquie, on voit que les dirigeants des deux pays ont su se mettre d'accords pour militer pour son entrée dans l'UE, à l'époque du tandem Chirac-Schröder et que les tandems de demain ont de fortes chances de s'accorder non plus sur une entrée à court terme de la Turquie, mais sur le développement de liens économiques et sociaux, voire culturels, forts. C'est l'avis notamment de M. Sarkozy, qui se range ainsi du côté de Mme Merkel, pour développer une politique de voisinage tout en renforçant les frontières Vers un nouveau traité constitutionnel pour l'UE? . [...]
[...] Bibliographie . Revue des deux Mondes, France-Allemagne: la fin?, octobre-novembre Joachim Bitterlich, France-Allemagne mission impossible?, Albin Michel Karl Kaiser, La France, l'Allemagne et l'Europe, Perspectives IFRI Martin Koopmann, Hans Stark, La France, l'Allemagne et l'Europe, Perspectives IFRI Revue Allemagne d'aujourd'hui, La France et l'Allemagne face à l'ouverture de l'Union Européenne, janvier-mars 2005 et numéro hors série Mai 2006, Septentrion. [...]
[...] Dans cette Europe toujours plus grande, les populations françaises et allemandes connaissent un déficit d'identité européenne. Les individus ont de plus en plus de mal à se reconnaître dans cette nouvelle Europe, et la connaissent mal, ce qui entraîne une peur en l'avenir. La question turque mobilise l'attention dans les deux sociétés où l'on est loin d'assister à un consensus. Ainsi, les gouvernements respectifs des deux pays ont plus de mal à imposer leurs idées, du moins à faire entendre correctement leurs voix, alors que leurs propres populations sont nettement divisées, voire parfois eurosceptiques Des intérêts divergents sur la question de l'élargissement . [...]
[...] Le couple franco-allemand doit profiter de concordance pour relancer la construction européenne. Ainsi, Mme Merkel a annoncé qu'elle attendrait les élections présidentielles pour proposer un nouveau TCE, qui deviendrait une Loi Fondamentale, afin de régir les institutions de manière plus rationnelle dans une Europe élargie. Elle a également précisé, qu'il ne fallait pas attendre les élections européennes de 2009 pour relancer l'approfondissement de l'UE et démontre ainsi une certaine volonté politique, au côté de la France. B. Mais un couple franco-allemand à repenser: vers une réforme du tandem? [...]
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