À l'heure du traité simplifié, et donc d'un nouveau pas vers l'intégration politique, les angoisses ressurgissent, un pas dans l'Union européenne est-ce un pas hors de notre patrie, hors de notre champ de souveraineté ? Se demander donc si la construction européenne menace les identités nationales, c'est finalement fonder notre réflexion sur une angoisse larvée ou clairement exprimée des classes politiques qui bien sûr se répercute sur les sociétés.
La construction européenne est double : en effet, elle est d'abord verticale, il s'agit de son ascension d'une intégration économique et monétaire vers une intégration politique, mais elle est aussi horizontale avec l'élargissement de l'Union qui est passé en un demi-siècle de 6 pays à 27 aujourd'hui.
Le terme d'identité nationale n'est pas non plus des plus clairs, en effet sur quoi se fonde l'identité nationale ? On remarque qu'elle se fonde sur deux grandes catégories de critères : les critères que l'on dira historico-culturels qui sont les plus évidents, mais aussi, les critères politiques, ce sont ceux qui font d'un groupe d'individus les citoyens d'une même nation, on comprend donc bien pourquoi il est indispensable qu'ils soient pris en compte. L'ensemble de ces critères sont en somme regroupés dans une citation d'Ernest Renan extraite de qu'est ce qu'une nation ? « Avoir des gloires communes dans le passé et une volonté commune dans le présent »
Nous pouvons donc nous demander si la construction européenne mène bel et bien à l'apparition d'une identité européenne. Et si tel est le cas, celle-ci est-elle en mesure de supplanter les identités nationales ?
[...] Car l' identité nationale ne passe pas que par la culture L'identité nationale se fonde en effet aussi sur la participation des individus à une même vie politique qui en fait alors les citoyens d'un même Etat. L'importance des rites politiques. (d'après le cours de Philippe Braud sur le pouvoir politique du niveau local au niveau européen.) Or la participation à la vie politique à proprement parler ne concerne qu'une petite faction de la société. L'ensemble de la population participe à la vie politique par l'intermédiaire de rites. [...]
[...] On peut se demander si ces revendications ne menacent pas les identités nationales. La construction européenne ne menacerait alors pas les identités nationales par une uniformisation des identités comme on pourrait le croire, mais au contraire par une exacerbation de celles-ci. Transition : c'est pour cela que seule l'identité culturelle n'est pas pertinente pour définir comme il se doit une identité nationale, on en peut pas donc juger comme il se doit de la menace que représente la construction européenne en se fondant uniquement sur son effet sur les cultures. [...]
[...] La confrontation des cultures entre elles les amène à s'affirmer S'ajoute à cela un phénomène sociologique. C'est mise au contact d'une autre identité nationale que celle-ci jaillit plus intense. L'exemple bien que trivial de la coupe du monde de football de 2006 est assez significatif, nous avons assisté à un sursaut de patriotisme, qu'il ne faut pas négliger , et qui s'exprime, de manière certes moins folklorique, au niveau politique aussi. Il convient cependant de nuancer de deux manières cette théorie. [...]
[...] Un autre exemple, la France dont l'exercice du pouvoir est connu pour être présidentiel a du accepter le rôle accru du parlement européen dans l'élection du président de la commission. la loi française ne fait plus loi en France malaurie/ morvan De la même manière le droit européen, apparaît comme un usurpateur du droit national, en effet, une loi simplement nationale contraire à une norme communautaire ultérieure ne peut plus prévaloir. Or nous avons vu précédemment l'importance de la particularité du droit dans l'identité nationale. Toutefois, les constitutions restent pour le moment en haut de la pyramide de la hiérarchie des normes. [...]
[...] Il est en effet peu probable que des concepts aussi sans grand particularisme puissent réussir à forger une identité culturelle européenne qui supplanterait les identités nationales. Cette culture européenne agit plutôt comme une garantie que les valeurs qui doivent être partagées par tous le sont bel et bien. En revanche, la construction d'une identité politique de l'Europe est bel et bien amorcée, et elle bouscule en effet certains piliers de notre identité nationale, seulement il faut reconnaître qu'elle prend soin d'en préserver les plus essentiels comme la constitution et sa supériorité par rapport aux normes européennes, ou l'exercice du pouvoir avec le principe de subsidiarité. [...]
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