La citoyenneté est le fondement de toute société politiquement moderne, et, en se définissant par rapport à l'État Nation, elle détermine aussi les conditions d'appartenance à la nation. Si jusqu'à présent la citoyenneté s'est toujours constituée et légitimée dans le cadre des nationalités, la légitimation d'un espace public européen ne peut pas renoncer à la construction d'une citoyenneté européenne, de même que la construction d'une citoyenneté européenne suppose la création d'un espace public dans lequel les individus, issus de différentes nations, puissent se reconnaître et pourtant s'apercevoir comme citoyens de droit. Un domaine public européen dans lequel les citoyens se reconnaissent comme tels, sans pour autant abdiquer de leurs appartenances à d'autres formes de citoyenneté.
[...] De même, si pour les républicains l'individu est doté de raison et pourtant responsable de ses actions, qu'il sait contrôler, le principe catholique refuse toute séparation entre morale religieuse et morale civique. C'est alors un débat sur la nature même de la citoyenneté, mais aussi du lien social. Consolidation des principes de la citoyenneté républicaine La citoyenneté républicaine est devenue indissociable de la citoyenneté nationale, puisque elle a été pensée et elle ne s'est longtemps manifestée qu'à l'intérieur des frontières qui définissaient l'État nation. [...]
[...] à la citoyenneté européenne. La naissance de la citoyenneté européenne La notion d'une citoyenneté européenne a été introduite par le Traité de Maastricht, que, dans l'article 17 de la version consolidée, stipule qu' «est citoyen de l'Union toute personne ayant la nationalité d'un état membre». Ainsi inscrite dans le Traité de l'Union Européenne, la citoyenneté européenne s'affirme comme pilier fondamental de la construction de l'identité de l'Union. Cet article confère aux citoyens le droit de libre circulation (un droit constitué sur le principe de non discrimination), le droit de vote et d'éligibilité, celui de protection diplomatique, et celui de pétition. [...]
[...] Il s'agit alors d'un ensemble de Droits et de devoirs réciproques. La citoyenneté est ainsi profondément unie aux Droits de l'Homme, puisque ce sont les droitslibertés (en tant que éléments constitutifs de l'idée de Droits de l'Homme), tels que la liberté de pensée ou d'expression, qui définissent l'essence du concept philosophique de citoyenneté, même si toute l'évolution du concept y a inclus aussi les droits-créances, tels que le droit au travail ou à l'instruction. Si la citoyenneté a été pensée par ses théoriciens comme une situation définie par rapport aux frontières de l'État Nation, aujourd'hui les institutions européennes sont en train de mettre en place des mécanismes capables de conférer des droits et un statut légal aux ressortissants des pays membres, même parfois à des tiers, menant ainsi un processus de construction d'une nouvelle citoyenneté. [...]
[...] Dans quelle mesure pouvons nous alors dire que la construction d'une citoyenneté européenne est l'aboutissement historiquement logique de la construction d'une citoyenneté républicaine ? I De la citoyenneté républicaine L'Individu devenu citoyen Défini dans l'Antiquité comme la personne ayant droit de cité, le citoyen est devenu, lors de la Révolution Française, le pilier fondamental de toute société moderne. Symptomatique de cela c'est le fait que pendant le processus de la Révolution Française, et dans un premier temps, le terme Citoyen a remplacé celui de Monsieur et de Madame, ou encore le fait qu'initialement la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme soit proclamée sous le nom de Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. [...]
[...] De la citoyenneté républicaine à la citoyenneté européenne DE LA CITOYENNETÉ RÉPUBLICAINE À LA CITOYENNETÉ EUROPÉENNE promotion de la citoyenneté va de pair avec l'individualisation de la morale.» Yves Déloye La citoyenneté est le fondement de toute société politiquement moderne, et, en se définissant par rapport à l'État Nation, elle détermine aussi les conditions d'appartenance à la nation. Si jusqu'à présent la citoyenneté s'est toujours constituée et légitimée dans le cadre des nationalités, la légitimation d'un espace public européen ne peut pas renoncer à la construction d'une citoyenneté européenne, de même que la construction d'une citoyenneté européenne suppose la création d'un espace public dans lequel les individus, issus de différentes nations, puissent se reconnaître et pourtant s'apercevoir comme citoyens de droit. [...]
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