La feta est un fromage grec classique caillé en saumure, dont la tradition remonte à plusieurs milliers d'années en Grèce. Il est fait exclusivement de lait de chèvre et de brebis. Sa production au niveau européen avoisine les 200 000 tonnes par an, réparties entre l'Allemagne, le Danemark, la France et la Grèce. La plus grosse part de la production est réalisée en Grèce avec 120 000 tonnes.
Mais un bouleversement vient de perturber le petit monde de la feta. En effet, la feta est aujourd'hui protégée par une AOP (appellation d'origine protégée). Suite à une demande émanant de la Grèce, le règlement européen en 1992 rendit possible la protection de ce fromage par son pays d'origine. Acceptée dans un premier temps en 1996, l'AOP est annulée par un arrêt de la cour européenne de justice, en 1999. Les producteurs (hors Grèce) considéraient que le terme de ‘feta' était une appellation générique. On va alors assister à une véritable bataille juridique. En effet, la Grèce désire voir tous les producteurs européens arrêter la production de feta ou alors changer le nom du produit afin qu'il soit commercialisé sous le nom de ‘fromage blanc en saumure'.
[...] Le produit, quel que soit le producteur, devra répondre à la même qualité, aux mêmes exigences afin de ‘standardiser' le produit en question. Si le produit répond à toutes les exigences demandées, exigences présentées sous la forme d'un cahier des charges, alors l'entreprise obtiendra le droit d'apposer sur son produit la preuve de cette qualité reconnue. Par ce biais, le gouvernement grec a donc pu obtenir de la commission européenne, le droit de demander que tout fromage se réclamant de l'appellation feta soit retiré du marché européen s'il n'était pas fabriqué dans une certaine partie de la Grèce et selon un procédé précis. [...]
[...] Ce dernier pouvait être trompé : croyant acheter de la feta grecque, il achetait en fait de la feta étrangère qui n'était même pas le même produit. On peut prendre le cas du Danemark qui intégrait du lait de vache dans ses composants alors que normalement la feta traditionnelle ne doit contenir que du lait de brebis ou de chèvre. On est donc loin du produit original. Alors que l'ouverture des frontières entraîne de plus en plus l'ouverture au marché du faux, de la mauvaise qualité, ces référentiels sont une vraie garantie pour les consommateurs même si parfois ils ne sont pas toujours en capacité de comprendre certaines nuances (un européen sur deux dit connaître l'existence de ces normes). [...]
[...] La plus grosse part de la production est réalisée en Grèce avec tonnes. Mais un bouleversement vient de perturber le petit monde de la feta. En effet, la feta est aujourd'hui protégée par une AOP (appellation d'origine protégée). Suite à une demande émanant de la Grèce, le règlement européen en 1992, rendit possible la protection de ce fromage par son pays d'origine. Acceptée dans un premier temps en 1996, l'AOP est annulée par un arrêt de la cour européenne de justice, en 1999. [...]
[...] En effet, ces mécanismes de qualité sont un atout important pour le monde rural et pour les petits producteurs, notamment dans les zones défavorisées ou éloignées, d'une part grâce à l'amélioration du revenu des agriculteurs et d'autre part grâce à la fixation de la population rurale dans ces zones. Ces mécanismes ont également l'avantage de protéger les appellations contre les imitations dans les autres pays de l'Union européenne, de façon plus efficace que les protections de qualité strictement nationales. Aussi ces systèmes offrent-ils aux dénominations enregistrées une protection juridique à l'échelle européenne qui est également en accord avec l'OMC. Ces appellations ont également une démarche consumériste. [...]
[...] Depuis peu le slogan est ‘Salakis au bon lait de Brebis», du fait de leur image de marque tout le monde sait que ce fromage est de la ‘feta' ou du moins ce que l'on qualifiait de feta avant la décision de la communauté européenne. On peut donc se demander si tous les consommateurs vont se rendre compte de la perte du nom ‘feta' sur les emballages. De plus, le groupe laitier ne fait pas son entrée sur le marché, sa marque s'est déjà fait une clientèle, une réputation, l'AOP va-t-elle vraiment changer quelque chose pour cet industriel ? Cette réglementation porte donc plutôt sur les nouveaux entrants que sur les firmes déjà en place. C'est une barrière à l'entrée. [...]
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