Autonomie, singularité et insularité… Voici les mots qui résument la conception britannique de l'Union européenne. En effet, si on peut déceler, depuis l'arrivée de Tony Blair au pouvoir en 1997, un tournant dans l'évolution de la politique européenne britannique, le Royaume-Uni conserve une position singulière au sein de l'Europe que ce soit en matière économique ou de défense. L'euroscepticisme n'est pas uniquement dû à l'insularité du pays, mais également à des facteurs culturels et historiques ainsi qu'à ses liens particuliers avec les Etats-Unis. Lorsqu'on analyse les relations entre l'Union européenne et la Grande-Bretagne, on voit que les moments de frictions correspondent aux périodes où on a demandé aux Etats de sacrifier une part de leur souveraineté, chose difficile à concevoir pour les citoyens de Sa Majesté la Reine. Pour ces raisons, l'intégration du Royaume Uni à l'Union européenne fut plus lente et soumise à beaucoup plus de conditions et de compromis. Si des freins demeurent toujours à une intégration pleine et entière, la crise économique récente contribuera peut-être à rapprocher le Royaume-Uni de l'Europe en raison d'un « éloignement » des Etats-Unis.
[...] Sa phrase I want my money back devint une des plus célèbre de l'histoire de l'intégration européenne. Elle menaça d'utiliser son veto au vote de toute dépense supplémentaire. Pour éviter le blocage, un système spécifique de rabais fut mis en place : les deux tiers de l'excédent de contribution du Royaume-Uni étant pris en charge par les autres États membres. La situation allait de nouveau se tendre à la fin des années 1980. Après avoir accepté avec difficulté le principe de la réunification allemande, les conservateurs britanniques et leur nouveau Premier ministre, John Major, durent faire face à une double conférence intergouvernementale préparant d'une part la création d'une Union européenne à connotation politique et d'autre part l'intégration de la politique économique et monétaire visant à établir la monnaie unique. [...]
[...] En le signant, le gouvernement montrait sa volonté de rentrer dans le rang de l'Europe communautaire et d'en accepter une des contraintes essentielles. II. L'Union européenne, un refuge en période de crise Un des freins principaux de l'intégration pleine et entière du Royaume-Uni au sein de L'Union européenne est son allégeance aux politiques des États- Unis d'Amérique Mais les revers de la politique extérieure américaine et la crise économique actuelle pourraient pousser le Royaume-Uni à revoir ses positions A. Un frein à l'intégration pleine et entière : la relation spéciale du Royaume-Uni et des États-Unis d'Amérique La particularité de la relation entre les États-Unis et la Grande-Bretagne s'explique par des liens historiques et culturels, ainsi qu'une coopération poussée en particulier dans le domaine de la défense et du renseignement. [...]
[...] SI les motifs mis en avant pour justifier une telle exemption étaient économiques, le refus de la monnaie unique semble plus d'ordre politico-symbolique, voire sentimental. En effet, le droit de battre monnaie est l'une des prérogatives régaliennes essentielles et l'on a déjà évoqué les difficultés pour le Royaume-Uni et ses citoyens à accepter de réduire leur souveraineté. Plusieurs conditions devraient être réunies pour que le Royaume-Uni puisse adopter l'euro en fonction d'une série de critères établis comme suit : convergence vers la zone euro flexibilité de l'économie de la zone euro impact de l'euro sur les services financiers britanniques impact sur l'emploi impact sur les investissements à l'étranger Même Tony Blair, s'affichant plutôt favorable à l'intégration dans l'Union Européenne et pas opposé à l'Euro n'a pas mis en œuvre cette réforme. [...]
[...] Il s'agissait de réhabiliter tout comme de renforcer la place de la Grande-Bretagne en Europe. Les discours sont nettement plus positifs et constructifs que ceux de leurs prédécesseurs. L'ambition de Tony Blair était de redonner à son pays un rôle central dans la construction européenne, et ne pas laisser le couple franco-allemand occuper le devant de la scène. Par-delà ce changement de ton et ces grandes déclarations de principes, une série de gestes, de promesses, d'engagements à plus ou moins long terme allaient également prouver la détermination du nouveau gouvernement à rentrer dans les bonnes grâces de l'Union. [...]
[...] Alors que les autres États de l'Union, la France en tête condamnaient l'intervention, Tony Blair envoya les troupes britanniques combattre au côté des Marines américains. B. L'impact de la crise économique sur la position singulière du Royaume-Uni au sein de l'Union européenne Parmi les secteurs les plus touchés par la crise figure la finance, et en particulier la finance de marché. Or Londres s'était imposée comme une des places financières majeures au niveau mondial. Les analystes d'Experian Business Strategies prédisent que des employés de la City vont être remerciés cette année. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture