L'entrée de l'Espagne dans l'Union européenne relève d'une réelle volonté politique, presque d'un pari fait sur l'avenir. La candidature de 1977 est posée quelques semaines seulement après les premières élections libres qui ferment la parenthèse d'une dictature de 40 ans. La première demande d'adhésion avait été engagée par l'Espagne dès 1962, mais elle avait été rejetée à cause du régime politique franquiste incompatible avec l'impératif démocratique européen.
L'Espagne doit attendre la 3e vague d'élargissement de l'Europe du 1er janvier 1986, avec le Portugal, pour créer l' « Europe des 12 ». La transition démocratique commencée en 1975 vient alors tout juste d'aboutir (on estime la fin du processus à 1982, même si la constitution est votée en 1978) et une crise économique paralyse le pays depuis 1975 : en 1986 l'inflation espagnole atteint 10%, le taux de chômage 17%, et le PIB ne représente que 71% de la moyenne communautaire.
[...] Selon la banque mondiale l'Espagne est devenue la 8e puissance économique mondiale, et la 5e européenne. L'Espagne a ainsi réellement gagné à son entrée au sein de l'Union Européenne, tout en assumant cette aide en engageant les efforts et sacrifices nécessaires. Elle s'est notamment montrée réceptive et bonne élève face aux impératifs de la création de l'Union Economique et Monétaire, quand d'autres pays, même fondateurs, mettent davantage de temps à se conformer aux politiques européennes. L'Espagne, consciente des difficultés liées à l'isolement, se trouve souvent dans l'avant-garde des pays qui préconisent l'extension de l'UE, des domaines d'action communautaires et des politiques communes économiques et politiques. [...]
[...] L'enveloppe totale est considérable : au cours des programmations 1993/1999 et 2000/2006, l'Espagne devrait recevoir près de 100 milliards d'euros de crédits structurels. enquêtes d'opinion réalisées par le Centro de Investigaciones Sociológicas (CIS) le dernier eurobaromètre montrant que 64% des Espagnols sont en faveur de l'intégration européenne, soit 16% de plus que la moyenne européenne, un écart qui s'élève à 22% sur la question des bénéfices retirés de l'intégration européenne l'Irlande l'Espagne le maximum allant aux Lituaniens, et aux Maltais, 112,5€/h. [...]
[...] Un manque de gestion globale des fonds handicape la recherche et développement et la faible compétitivité espagnole ne s'améliore pas. Ce n'est qu'avec les années 2000 que la tendance commence à s'infléchir : les restructurations productives permettent le rattrapage économique et le développement de grandes firmes espagnoles en multinationales, ce qui permet à l'Espagne de reprendre en main son économie et de prendre sa place dans les échanges financiers intra-européens et internationaux. La transition économique est accomplie : les salaires augmentent et le taux de chômage baisse. Les Espagnols retrouvent leur europhilie des débuts. [...]
[...] Le bilan à tirer de l'adhésion de l'Espagne apparaît donc encourageant face aux questions soulevées par les derniers élargissements de l'UE. L'entrée de ces 10 nouveaux pays en 2004 a provoqué de nombreux débats sur les niveaux de solidarité que les anciens membres, et notamment ceux qui ont largement bénéficié des fonds européens comme l'Espagne, sont prêts à accorder. Pour le nouveau budget 2007 débattu en 2005, aucun des 10 nouveaux pays entrants d'Europe de l'Est n'a reçu autant de subventions européennes que n'en bénéficient l'Espagne et certains pays Cependant la révision des critères d'attribution des aides aura pour effet d'évincer certaines régions des politiques des soutiens: l'Espagne verra ses subsides s'effondrer, et devrait devenir contributrice nette en 2011. [...]
[...] Les structures sociales sont transformées : incorporation massive et accélérée des femmes sur le marché du travail, extension de l'éducation publique supérieure, de la couverture sociale universelle et de l' Estado de Bienestar, mise en place de lois relatives à la parité. La qualité et l'espérance de vie ont rejoint celles des pays les plus riches, et l'Espagne est passée d'un pays d'émigration à l'accueil de plus de trois millions d'étrangers. Une adhésion pourtant problématique L'agriculture est la première pierre d'achoppement à l'adhésion espagnole, les grands pays agricoles, notamment la France, se montrant très réticents. Pour se prémunir de la concurrence les pays membres n'intègrent pleinement l'Espagne dans la politique de la PAC qu'en 1992. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture