Autoroutes, mer, principes, réalités, organisation, transports
Face aux besoins de plus en plus pressants de lutter contre les problématiques de transports que sont la hausse du prix du pétrole et l'engorgement des voies terrestres et plus particulièrement autoroutières, les pouvoirs publics et les entreprises cherchent de nouvelles solutions.
Récemment, et sous l'impulsion de l'Europe, les autoroutes de la mer sont apparues comme une alternative possible. Devant la multiplication des écrits et le risque d'un optimisme exagéré, il convient de revenir sur le concept, d'en étudier les applications, les échecs et les réussites et de tenter de dresser des perspectives d'avenir qui permettrait la densification du réseau européen et leur développement à l'échelle mondiale.
[...] Les causes de l'échec : un manque conjoint de financements et de volonté politique. Dans une interview donnée au Bureau de Promotion du Shortsea Shipping (BP2S), M. Antoine Person revient sur les causes du manque de succès des autoroutes de la mer. Il en identifie deux : d'une part, le financement de l'offre de transport : « les navires doivent pouvoir être considérés comme des infrastructures de transport et financés comme telles. Les armateurs ne prendront jamais le risque de mettre plusieurs navires en ligne sans avoir une bonne lisibilité à moyen terme du potentiel de fréquentation de leur ligne, matérialisé par des contrats à moyen et long termes avec des transporteurs routiers. [...]
[...] L'ambition du programme Marco Polo, peut-être un peu démesuré, en comparaison avec les réalités de l'avancement des projets donne l'impression que les autoroutes de la mer sont encore trop peu nombreuses qu'elles n'offrent pas encore une alternative assez crédible à la logistique terrestre. Or seul un succès éprouvé pourrait inciter les armateurs à investir durablement dans ces projets. Un échec relatif, attribué à des causes variées. Constat : les autoroutes de la mer ne se sont que partiellement développées en Europe. Quatre axes maritimes avaient été définis en 2004 au titre du projet prioritaire n° 21 des orientations RTE-T. [...]
[...] De plus, des retards sont souvent constatés notamment à cause des goulets d'étranglement routier comme celui des Pyrénées. Les embouteillages constituent ainsi une véritable entrave à l'efficacité et à la ponctualité du transport de marchandises. Ces mêmes embouteillages et surtout le bruit causé par les camions peuvent également représenter des nuisances pour les riverains et alors devenir un problème social. La prédominance du transport routier est également néfaste en termes de sécurité routière. La croissance de ce mode de transport va de pair avec la multiplication du nombre d'accidents de la route. [...]
[...] L'avenir des autoroutes de la mer se jouera en grande partie à terre avec l'enjeu du report modal. Quelles sont les mesures incitatives et les mesures contraignantes qui peuvent être développées pour favoriser les alternatives au tout-route ? En dehors des taxes supplémentaires pour les transporteurs qui choisissent la route quand ils ont le choix avec la mer, il existe peu d'idées originales. D'autant plus que les mesures doivent être négociées au niveau européen et donc faire l'objet d'un consensus. [...]
[...] Il s'agit donc également de relever un défi de nature écologique. Face à cette prédominance du recours au mode routier, le transport maritime demeure sous-utilisé alors qu'il constitue une alternative pertinente au transport terrestre (il est économique, peu polluant, peu nuisant et plus fiable) (pour les coûts, cf. Annexe 2 qui montre la rentabilité du transport par mer malgré le surcoût (en temps et en argent) de l'utilisation des infrastructures portuaires) et il dispose de 35 000km de côtes, ce qui est considérable. [...]
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