Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, les partisans de l'Europe vont établir des projets pour une Union européenne concrète, car comme le résumait bien Schumann en 1950 : « L'Europe n'a pas été faite, nous avons eu la guerre. ». Cette volonté de la construction d'une Europe répondait à trois exigences à savoir le maintien de la paix ; reconstruire l'Europe économiquement puisqu'elle a été ruinée par la guerre ; une exigence de survie puisqu'en 1945 on voit se profiler l'émergence des deux Grands, URSS et États-Unis, de la Guerre froide.
Au sein des partisans de l'Europe, deux types de mouvements vont s'élaborer. Les fédéralistes qui conçoivent l'Europe dans une structure forte avec un gouvernement européen doté de véritable pouvoir par rapport à des États largement décentralisés et les unionistes qui souhaitent une Europe simplement comme une coopération ou une association entre États souverains donc les États ne perdent pas leurs souverainetés. Telle est la conception européenne que souhaite voir s'établir le Royaume-Uni.
En effet, la Grande-Bretagne a des liens privilégiés avec les USA et ils ne désirent pas les voir disparaitre, ce qui serait le cas si elle s'intégrait dans une réelle fusion des souverainetés avec les autres États européens.
Ainsi lorsque va se mettre en place une intégration économique, la Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier (CECA), suite au traité de Paris du 18 avril 1951, entre six Etats européens, à savoir la France, l'Allemagne fédérale, l'Italie et le Benelux, le Royaume-Uni va refuser de s'intégrer à cette première communauté pour différentes raisons.
[...] Le Royaume-Uni dans les années soixante voit également ses relations privilégiés avec les États Unis quelque peu amoindris. L'axe anglo- américain semble être politiquement moins solide depuis la crise du Canal de Suez en 1956. Cette crise a montré les limites des liens spéciaux entre le Royaume-Uni et les USA puisqu'en effet la Grande-Bretagne, la France et l'Israël vont occuper le Canal de Suez pour des intérêts politiques, économiques et commerciaux alors que ce même canal avait été nationalisé par l'Égypte en la personne de Nasser. [...]
[...] Ainsi, l'AELE fut rapidement un échec en tant que moyen de pression sur les Six, ce qui conduisit le Royaume-Uni à déposer sa candidature d'adhésion au Marché commun, en tirant pragmatiquement la leçon de son échec. Quelle a été l'évolution de la pensée anglaise et européenne quant à l'idée de l'adhésion de la Grande-Bretagne dans le Marché commun ? Il faut faire le constat au début du Marché commun de différentes volontés qui souhaitent le maintien à l'écart du Royaume-Uni dans la CEE Mais au fil des années et de l'ampleur que prend le Marché commun, l'adhésion de l'Angleterre dans la CEE deviendra une étape inéluctable (II). [...]
[...] De conviction libre-échangiste, Churchill refusait son entrée dans une quelconque union douanière avec l'Europe dotée d'un tarif extérieur commun décidé avec les différents États européens. Le Royaume-Uni formait déjà un ensemble douanier avec le Commonwealth, ce qui lui suffisait et si la Grande-Bretagne établissait un tarif commun extérieur commun cela alourdirait le coût de ses approvisionnements et il serait obligé d'appliquer le principe de la préférence communautaire ce qui compromettrait ses rapports de préférence impériaux avec son Commonwealth. Pour Churchill, l'équilibre géostratégique de la planète devait reposer sur quatre piliers à savoir les USA, les Britanniques avec leur Commonwealth, l'Europe et l'URSS. [...]
[...] Au cours de l'année 1962, le nouveau président américain, Kennedy, fait des propositions pour renforcer l'unité du bloc atlantique et il nomme ce projet le Grand Dessein Dans ce projet, les Américains vont proposer à la communauté européenne une association complète entre les deux rives atlantiques sur le plan économique, à la seule condition que les Européens acceptent la candidature britannique. De Gaulle, méfiant d'une association économique avec les USA qu'il considère plutôt comme une volonté des américains de dominer l'économie européenne, est plus intéressée par une association militaire qui lui semble plus utile et judicieuse pour l'Europe. D'autre part, il considère cette proposition comme un moyen pour les États-Unis d'imposer au Six l'adhésion du Royaume-Uni au Marché commun. [...]
[...] Les dominions de couleurs tels que l'Inde participaient au mouvement des non alignés, une organisation qui tente d'assurer l'indépendance nationale, la souveraineté, l'intégrité territoriale et la sécurité des pays non alignés dans leur lutte contre l'impérialisme, le colonialisme, le néocolonialisme, la ségrégation, le racisme, le sionisme, et toute forme d'agression étrangère, d'occupation, de domination, d'interférence ou d'hégémonie de la part des grandes puissances ou des blocs politiques Ainsi de cette manière, le Royaume-Uni voyait ces dominions de couleurs s'éloigner de plus en plus d'elle et ceci se ressentit dans les échanges qu'ils avaient entre eux. En des exportations de l'Inde était à destination de la Grande-Bretagne contre 16% en 1966. De même en des importations indiennes provenait du Royaume-Uni contre seulement en 1966. En se tournant vers la CEE, la Grande-Bretagne peut espérer à continuer à jouer un rôle international, malgré son prestige ébranlé face à son Commonwealth, en s'efforçant d'exercer un certain leadership au sein de la Communauté. [...]
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