Qu'entendons-nous par « temps qualitatif » ? Tout simplement que le temps ne doit
pas seulement être appréhendé dans un cadre numérique qui consisterait à fractionner de
manière précise les évènements internationaux dans un avant/pendant/après. Le découpage
numérique ne permet qu'une appréhension fictive de la réalité car suppose l'introduction de la
notion de « rupture » et non de « changement ».
En effet, le découpage avant/après, comme nous le faisons couramment, par exemple, en
prenant pour point de référence, l'avant et après guerre froide, présuppose que l'après n'a rien
à voir avec l'avant, que le monde post guerre froide n'a plus rien à voir avec celui de la guerre
froide. Le temps, pris dans son sens quantitatif, introduit la notion d'irréversibilité. Pourtant,
les choses ne sont pas aussi simples, et c'est pourquoi, nous tenterons de soutenir la thèse
selon laquelle l'axe de référence doit être le temps pris dans son sens qualitatif c'est-à-dire en
n'ayant plus pour point de référence un découpage numérique mais axial2. En terme
shakespearien, il ne s'agit de rien d'autre que de dire que « le temps est hors de ses gonds »3.
Ou bien pour reprendre la définition de Valerie-Barbara Rosoux, nous dirons qu' « une
approche plus qualitative s'attache au temps sous l'angle de la représentation. Cette approche
ne met pas l'accent sur un temps objectif, projeté sur le cadran des horloges et inscrit dans les
échéanciers, mais sur le temps vécu par les acteurs politiques sur le mode de la durée. »4Nous
illustrerons notre thèse à travers un exemple précis que nous connaissons bien, pour
démontrer la réductibilité d'un découpage numérique des phénomènes internationaux.
Nous démontrerons, dans un premier temps, l'importance d'une prise en compte de la
temporalité dans sa globalité, pour ensuite, illustrer notre thèse, dans un exemple précis, pour
en justifier l'impact empirique.
[...] II- La prise en compte du facteur temps dans l'action humanitaire de l'Union Européenne Le temps est un facteur d'analyse essentiel de la politique humanitaire exercée par les institutions européennes. Important parce-que dans un premier temps, il illustre le caractère artificiel d'une prise en compte du temps quantitatif, dans la mesure où nous montrerons que si changement il y a eu depuis la fin de la guerre froide, il n'y a eu aucune rupture. P.Renouvin, J.B.Durosselles, Introduction à l'histoire des relations internationales, Armand Colin Paris, pp.424- D'autre part, le poids du passé explique certaines préférences politiques. [...]
[...] Cette approche ne met pas l'accent sur un temps objectif, projeté sur le cadran des horloges et inscrit dans les échéanciers, mais sur le temps vécu par les acteurs politiques sur le mode de la durée. »4Nous illustrerons notre thèse à travers un exemple précis que nous connaissons bien, pour démontrer la réductibilité d'un découpage numérique des phénomènes internationaux. Nous démontrerons, dans un premier temps, l'importance d'une prise en compte de la temporalité dans sa globalité, pour ensuite, illustrer notre thèse, dans un exemple précis, pour en justifier l'impact empirique. [...]
[...] Que lorsque l'on a appris les attentats du 11 septembre il était chez nous, vingt heures, alors que l'événement a eu lieu à dix heures du matin, ou bien qu'il ait été l'axe de référence d'une nouvelle donne internationale. Pour autant, si nous comprenons et acceptons la démarche intellectuelle de Zaki Laidi, nous désirons y apporter quelques nuances. Il est certain que pour faire du temps un cadre d'analyse, il faut qu'existe une temporalité aussi générale que possible, de manière à ce que 8 Thèse soutenue par Z.Laidi, dans son introduction. op.cit. [...]
[...] Il ne s'agit pas de dire que les idées-valeurs restent intactes à travers le temps, mais qu'elles se modifient au gré du temps dans un souci d'adaptation à l'ère du temps, tout en conservant un noyau dur qui, lui, reste similairement le même et qui transcende le temps numérique. On ne s'improvise pas pacifiste lorsque l'on a longtemps arboré un comportement belligérant. On infléchit son comportement belliciste suite à des pressions extérieures ou pour parvenir à certaines fins (par exemple), sans que pour autant opter pour des idées valeurs nouvelles. Les transformations impliquent l'idée de novation pas de nouveauté. Par exemple, les européens ont toujours eut une haute estime d'eux même et ont toujours perçu l'Europe comme puissance. [...]
[...] Il faut anticiper, prévoir, gagner du temps, différer certains problèmes. Or, si le temps quantitatif ne peut pas être un instrument d'analyse efficace c'est surtout parce-que tout décideur politique doit s'adapter à des changements et non à des ruptures. On s'adapte en tenant compte d'une certaine permanence. Nous retrouvons, ici, le paradigme de la continuité, que nous avons évoqué précédemment. Par exemple, il est excessif de dire qu'il y'a une rupture radicale entre la politique américaine de Clinton et celle sous Bush. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture