Contrairement à une représentation très répandue, l'idée d'Europe unie s'incarne véritablement dès la fin de la Première Guerre mondiale dans le cadre d'un courant européen organisé et influent - et non pas à la fin de la Seconde Guerre mondiale comme on le croit généralement. Le besoin d'unité - l'Europe est en effet démographiquement et moralement affaiblie par le conflit de même qu'elle est politiquement morcelée par les traités de paix - associé à la peur de la menace communiste depuis la révolution bolchévique de 1917 engendre l'affirmation d'un courant européen au sein duquel on trouve en particulier des initiatives françaises. Après la Première Guerre mondiale qui a vu l'État intervenir massivement dans l'économie, les milieux d'affaires souhaitent revenir à une intervention minimale de l'État comme au temps de la Belle Époque (1870-1914).
De l'entre-deux-guerres aux Trente Glorieuses en passant par l'adoption de l'euro, la France occupera une place de premier plan en compagnie de l'Allemagne dans la construction de l'Europe. Pourtant, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, chacune des deux puissances jouit d'un statut opposé : l'Allemagne vaincue et responsable du conflit, la France vainqueur et victime. Ainsi, si dès les années 1950, la République fédérale d'Allemagne, l'Italie et le Benelux se disent favorables à un rapprochement - d'abord économique - la France y est opposée par peur de perdre une partie de sa souveraineté. Aussi, au cours de ce travail nous nous interrogerons sur les raisons qui ont poussé les deux pivots de la construction européenne et ennemis d'hier, la France et l'Allemagne à collaborer. On étudiera également en quoi le processus même de construction de l'Europe a transformé le rapport entre ces deux grandes puissances.
Cette histoire de la construction européenne détaille également les mécanismes de fonctionnement des différentes institutions ainsi que le contenu et l'incidence des grands traités qui sont la colonne vertébrale de l'Europe.
[...] On voit peu à peu se développer des mouvements européens, tantôt fédéralistes tantôt unionistes, un peu partout en Europe. Des hommes comme Henri Frenay, René Courtin, André Siegfried, Paul Ramadier, Paul Reynaud, Valérie Giscard d'Estaing, sont particulièrement actifs. Les outils du rapprochement : Le cadre économique du rapprochement est assuré par l'Organisation Européenne de Coopération Européenne (OECE), le cadre diplomatique par le pacte de Bruxelles et le cadre politique par le Conseil de l'Europe. La genèse de l'OECE va constituer la première institution européenne. [...]
[...] Mais plusieurs pays européens n'étaient pas prêts à choisir entre collaboration atlantique ou européenne. La politique européenne est aussi le moyen de moderniser la France, notamment dans le domaine stratégique de l'agriculture qui s'assimile à un obstacle à la volonté d'expansion française. Ainsi, pour De Gaulle, l'Europe est un moyen de la puissance qui comporte deux volets : un volet politique destiné à se dégager du protectorat américain et à jouer un rôle dans le concert des Etats ; un volet économique destiné à accélérer la modernisation française. [...]
[...] Mis en garde par les projets théoriques et quelque peu utopiques des ministres français Briand et allemand Stresemann des années 1920, Schuman souhaite fonder une Union européenne sur des réalisations concrètes et non plus sur des principes abstraits. L'originalité de Robert Schuman tient au fait qu'il a imaginé un marché commun du charbon et de l'acier non purement libéral mais soumis à la gestion d'une Autorité nécessairement supranationale. Le choix du charbon et de l'acier est tout sauf anodin : à cette époque ils représentent deux piliers des économies européennes. [...]
[...] Un axe franco-allemand fécond : le couple Mitterrand-Kohl Ce sont des acteurs essentiellement français et allemands qui sont à l'origine de plusieurs concrétisations en réponse à la volonté d'un approfondissement communautaire. Le Conseil européen : Premièrement, à l'initiative de Valery Giscard d'Estaing, le Sommet de Paris des 9 et 10 décembre 1974 décide la création du Conseil européen réunissant régulièrement les chefs d'Etat et de gouvernements ainsi que le renoncement à la pratique de l'unanimité sur tous les sujets et l'élection du Parlement européen au suffrage universel la première fois en 1979. [...]
[...] C'est le 13 mars 1979, à Paris, que le Conseil européen décide de créer un Système Monétaire Européen : le SME. Une coopération politique plus poussée : La coopération en politique extérieure doit être considérée comme la première étape de l'unification politique européenne. La coopération politique européenne ou CPE est peu contraignante : elle résulte d'un simple engagement des gouvernements en vue de consultations régulières, d'harmonisation des points de vue, de concertation des attitudes et d'actions communes lorsque cela apparaîtra possible et souhaitable Peu après le Conseil européen institutionnalisa la coopération politique. [...]
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