Europe, civilisation européenne, mondialisation, Europe politique, In varietate concordia
Le dualisme classique en philosophie entre forme et substance parait bien s'adapter à la notion d'Europe et au défi qui constitue la penser et la cerner.
En effet, rien n'est plus spontané lorsque l'on aborde des sujets complexes que de tout vouloir ramener à ce que Aristote appelait une « ousia » à un fondement dont on peut pas faire abstraction quand on considère la forme d'une notion.
Il semblerait donc naturel d'envisager la forme de l'Europe que l'on est en train de bâtir depuis plus de 50 ans, à partir de la substance de cette même Europe, du noyau fondamental qui inclut les caractéristiques intrinsèques et immuables de l'Europe.
[...] Conclusion Pour conclure, le dualisme philosphique entre forme et substance semble pouvoir seulement en partie définir l'Europe. En effet, la substance de l'Europe réside dans l'absence de fondement inamovible et dans la recherche d'une antithèse possible à toute proposition: elle ne peut donc pas être qualifiée de substance au sens propre du terme. Plus que de chercher à donner une définition ontologique de l'Europe il convient alors examiner sa notion historique qui évolue au fur et à mesure que la civilisation européenne progresse dans les conflits et les métamorphoses qui l'ont conduite à sa forme actuelle. [...]
[...] La diversité culturelle présente dans un espace relativement petit est en effet une particularité européenne : il suffit de penser à la manière par laquelle Denis de Rougemont se définit neuchâtelois ou de comparer les différences existants entre deux pays européen (TELS QUE ) à deux Etats américains, pour comprendre de quelle manière l'identité européenne ne puisse pas être culturelle au sens premier du terme. Si donc on ne peut pas définir l'Europe par ses frontières, qui son floue et changeantes, ni par son homogénéité culturelle, peut-on reconnaitre la substance de l'Europe dans un ensemble de valeurs intrinsèques constituant son identité ? Une substance de valeurs ? [...]
[...] Ce qu'ils dominent pas encore n'en vaut pas la peine, ou est destiné à leur être soumis ». ça sera le complexe de supériorité euro centrique à développer le nationalisme et le racisme fasciste responsables de l'effondrement de la puissance européenne en 1945. Le concept d'Europe prôné donc par les Empires libéraux diffère donc certes fortement de l'Europe rêvée par Hitler ou du système d'équilibre des puissances issues du Traité de Westphalie : Cependant un fait fondamental ressort de l'analyse historique de la notion d'Europe. [...]
[...] Il apparait alors clairement que c'est la « forme » de l'Europe, à savoir son essence organisatrice à primer dans sa définition. La notion d'Europe est et existe pour organiser les mutations majeures induites par une civilisation en permanente évolution : c'est donc probablement une définition fonctionnelle qui convient de donner de l'Europe, comme communauté politique à vocation universelle. [...]
[...] Tour à tour des villes comme Venise, Amsterdam ou Londres prennent la tête du mouvement de métamorphose, en rajoutant une couche au processus de formation d'une civilisation européenne. Le recentrage qui s'opère à partir de villes Etats telles que Venise et Amsterdam en faveur de capitales comme Londres et Paris signe par exemple l'affirmation du modèle de l'Etat national, seule organisation capable d'assurer la défense des territoires et la circulation des marchandises. La proclamation de la pleine souveraineté de ces Etats signera la fin de la notion d'Europe comme chrétienté colportée par le mythe des victoires européennes à Tours et Lépante. [...]
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