Le continent européen est un continent sur lequel les événements (au sens historique) sont pleins de géographie et où les espaces sont saturés d'histoire. On a à la fois une mémoire longue en Méditerranée, qui date de l'Empire romain et qui donne ce rôle si important aux villes, sans oublier le rôle des Etats qui se constituent à l'époque moderne, et un mémoire courte : celle de l'immédiat d'après guerre, avec les cicatrices des champs de bataille (à peine refermées pour l'Europe balkanique), ainsi que la fin de la domination soviétique sur l'Europe médiane et orientale.
C'est en Europe que se constitue la géographie moderne, scientifique. En effet, l'Europe n'est pas un objet géographique neutre. Nous avons tous une familiarité relative avec cet objet géographique. On a des pratiques de l'Europe, le tourisme en est une. Ces pratiques de l'Europe se sont vues ouvrir, à la suite de la chute du rideau de fer, un champ de déplacement qui était, au moins en partie, difficile d'accès.
Le mot « Europe » viendrait de « erèbe » (pays du soleil couchant, c'est-à-dire l'Occident). Cette Europe prend forme avec Rome, fondée dans le mythe par les vaincus de Troie. C'est en partie pour cela que Rome a été choisi en 1957 pour le traité d'union par les six pays fondateurs de l'Union européenne.
Cette fondation de l'Europe est marquée par Strabon (le premier géographe de l'empire romain). Mais c'est à partir de Charlemagne que l'Europe prend sa dimension continentale et septentrionale. En même temps, elle prend une dimension religieusement dominante (la chrétienté) qui commencera à être laïcisée avec la Renaissance. La formation des États, à partir de l'époque moderne, va avoir tendance à remettre en cause cette homogénéité économique et territoriale.
Si l'on tient compte de la Russie et de la Turquie européenne, le nombre d'Européens s'élève à 700 millions, avec une densité moyenne de 68 habitants/km².
Sans la Russie d'Europe, on arrive à 500 millions d'habitants et à une densité de 100 habitants/km². Et si l'on ne prend que les 15 États de l'Union européenne, on obtient une population de 370 millions d'individus, avec une densité de 120 habitants/km².
La notion de peuplement est une notion géographique à la fois fondamentale (car elle envisage les effectifs humains dans leur rapport à l'espace. La densité est une approche de la territorialisation, c'est la manière dont une société s'implante dans un espace, l'occupe) et relative au contexte économique et social.
Par exemple, une valeur telle que 50 habitants/km² n'aura pas la même valeur lorsque l'on se trouve dans le sud du bassin parisien équipé et lorsque l'on se trouve dans une campagne roumaine avec un réseau routier élémentaire.
La densité brute par État est à mettre en rapport avec le degré d'équipement. L'Europe est l'un des quatre foyers de peuplement ancien du monde (avec les foyers chinois, indien et le foyer du Moyen-Orient). On a donc une géographie du peuplement complexe qui résulte des héritages très anciens.
L'Europe est le continent le plus petit et le plus divisé politiquement. Cela s'explique par le jeu politique qui, en deux siècles, a considérablement divisé le territoire. Au XIXe siècle, c'est le triomphe des États nations. À la fin du XXe siècle, la disparition du bloc soviétique a relancé le processus de division des territoires.
A cela il faut ajouter les mailles régionales et départementales. Quant à la division en communes, elle est particulière à la France. La maille territoriale la plus petite est souvent ancienne. Il existe un maillage d'ajustement aux réalités territoriales nouvelles.
[...] II Les territoires de la proximité locale Le maillage communal français est unique en Europe. Ailleurs, il y a eu une réorganisation de la maille locale. Par exemple : dans la partie occidentale de l'Allemagne, le territoire avait été réorganisé en communes ; en Italie en communes ; en Belgique et aux Pays-Bas communes de hectares chacune. Les Pays-Bas ont également créé des communes relativement vastes pour gérer les Polders qui se sont développés aux XIXe et XXe siècles. La diversité des héritages est très hétérogène en Europe : - il existe des pays où l'héritage est resté : c'est essentiellement l'Europe latine (au Portugal, en France et en Espagne) - dans l'Europe anglo-saxonne, le maillage territorial a été à plusieurs reprises remanié. [...]
[...] Les transports en Europe et INTÉGRATION continentale Les transports c'est la circulation des biens et des personnes aussi bien dans leur espace national que dans l'espace européen. Le rideau de fer était une barrière matérielle, administrative et psychologique. Depuis une dizaine d'années, ces barrières ont sauté. Les autoroutes franchissent les frontières sans problème, et on dispose aussi des modes ferroviaire et aérien. Le transport maritime relie les îles au bloc continental. Les containers EVP (20 pieds) peuvent circuler sur les semi-remorques et sur les canaux, dans les ports. C'est l'inter modalité à l'échelle européenne. [...]
[...] Dans l'Europe du Nord, certains grands patrons du textile se sont complètement reconvertis dans d'autres activités industrielles (par exemple le groupe Mulliez, ancien groupe textile, qui possède désormais Auchan, Decathlon et Leroy Merlin). Il y a eu un repli relatif du secteur de la confection sur l'Europe du Sud (c'est le Portugal qui en a le plus profité). Ceci est désormais largement arrêté. Il y a des mutations vers l'Europe de l'Est, mais surtout vers l'Asie du Sud et du Sud-est. [...]
[...] La maille oscille entre et (en France, la taille moyenne des départements est de km². Ces mailles intermédiaires sont l'héritage d'une conception relativement centralisée de l'État. C'est ce niveau qui est en quelque sorte le témoin d'une gestion centralisée du territoire. Depuis une quinzaine vingtaine d'années, il y a un mouvement de décentralisation des pouvoirs. Ce maillage tend à être supplanté par le maillage régional. C'est un niveau qui reste nécessaire à l'administration, mais qui apparaît comme inadapté pour une gestion qui a d'autres objectifs. [...]
[...] Et on assiste au développement du transport aérien depuis une trentaine d'années. Il y a donc en Europe des connexités plus ou moins grandes entre les différents réseaux, c'est-à-dire des nœuds où peut se réaliser l'inter modalité (de grands carrefours routiers et ferroviaires, de grands ports). Il y a plusieurs ensembles en Europe. On pourrait distinguer un modèle rhénan et alpin : un maillage très dense avec un mode quadrillé (à la fois des axes nord-sud et est-ouest). C'est un modèle où le mode fluvial hérité est encore important (avec le rôle du Rhin). [...]
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