C'est certainement dans le domaine économique que la construction européenne a le plus progressé depuis 1945. A cette époque, la voie vers la paix en Europe semble nécessairement passer par des accords de nature économique, en particulier par l'ouverture des marchés. Un lien direct est tissé entre libéralisme économique et libéralisme politique et, a contrario, entre protectionnisme et nationalisme.
Mais au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, ce sont les États qui reprennent en main la construction économique de l'Europe : comment parviennent-ils à une synthèse entre Europe libérale et Europe organisée ?
Quel rôle les acteurs économiques jouent-ils eux-mêmes dans la mise en place d'une Europe économique ? Car les milieux économiques (entrepreneurs et syndicats) ne sont pas d'emblée unanimement favorables à l'ouverture des frontières : comment ont-ils participé à la mise en œuvre de l'intégration économique de l'Europe au cours des cinquante dernières années ?
[...] - Se réjouissent de la création du Conseil économique et social, mais déplorent qu'il n'ait aucun droit d'initiative. - Ils critiquent également le poids excessif du Conseil des Ministres La vision européenne des organisations syndicales dans les années soixante Les syndicats réformistes se rallient à une Europe libérale organisée, mais voudraient obtenir un contrôle sur la définition des politiques économiques une Europe qui ouvre de nouvelles politiques communes (mise en place d'une politique sociale européenne) une Europe qui doit jouer un rôle international (vis-à-vis des USA, de l'Europe de l'Est et du Tiers-Monde) L'émergence d'un syndicalisme européen Création en 1973 de la Confédération européenne des syndicats) Novembre 1978 la Confédération européenne des Syndicats rompt ses relations avec les instances communautaires (opposition CES et UNICE sur tous les sujets). [...]
[...] D'autre part, elle ne convient pas à l'organisation d'une solidarité européenne qui s'exprime par les canaux de la politique régionale et de la politique sociale. Politique Agricole Commune Voulue par les deux principaux pays du Marché Commun qui escomptaient un accroissement de leurs exportations agricoles, la France et les Pays-Bas, la PAC a été mise en place à partir de 1962. Elle repose sur trois éléments : Unité du Marché Préférence communautaire (prélèvements/restitutions) Solidarité financière (Fonds européen d'orientation et de Garantie agricole) Dès la fin des années soixante, le système de la PAC commence déjà à fonctionner comme une machine à fabriquer des excédents structurels de sucre, de céréales et de produits laitiers. [...]
[...] II. Les entrepreneurs face à l'intégration européenne Les patrons et la naissance de l'Europe communautaire Les milieux économiques dans leur ensemble sont initialement très réticents vis-à-vis d'une construction européenne prise en charge par les États, ce qui n'empêche pas que certains d'entre eux réclament l'intégration européenne. La Ligue européenne de coopération économique (LECE), groupe d'étude et de pression européen d'inspiration libérale créé en automne 1946 sur l'initiative de l'ancien Premier ministre belge Paul van Zeeland et du Polonais Joseph Retinger. [...]
[...] CIFE (Conseil des fédérations industrielles européennes), créé en 1949 à l'initiative du CNPF de Georges Villiers : il regroupe les syndicats patronaux des pays de l'OECE. UNICE (Union des Industries de la Communauté Européenne) : elle regroupe à partir de 1952 les organisations patronales des six pays de la CECA. Sa politique sera d'une manière générale de refuser à la fois une concurrence trop frontale et un interventionnisme public trop fort. L'UNICE est écoutée par les États-membres et surtout fréquemment consultée par la Commission européenne, qui cherche ainsi à asseoir sa légitimité et à obtenir une source d'expertise dont elle ne dispose pas. [...]
[...] ( Modèle 2 : L'Europe organisée rapprocher les structures économiques par une action volontariste) Mais il existe une opposition entre libéraux, qui insistent sur la libre circulation des marchandises mais aussi des capitaux et des travailleurs. Dirigistes qui plaident pour une coordination poussée des interventions publiques nationales. Pour développer une Europe plus organisée, la France se rapproche de l'Italie et conclut le 26 mars 1949, le traité FRANCITA, qui ne sera finalement jamais ratifié par l'Assemblée nationale française. Dans le même temps, un projet de FRANCITA élargie au BENELUX est négocié, c'est le projet FINEBEL, mais qui n'aboutira jamais. [...]
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