Le 7 février 2007 ont repris les négociations de l'Organisation Mondiale du Commerce, principal porteur du libre échange et de la mondialisation, dans le cadre d'une nouvelle vague de libéralisation du commerce mondial. La difficile gestation du cycle de Doha interrompu car ne suscitant pas assez de convergences, illustre bien les difficultés de l'adaptation à une mondialisation qui semble s'imposer. Les grandes puissances ayant parfois des orientations protectionnistes malgré leur participation à la déréglementation des échanges mondiaux, se montrent très prudentes, voire réticentes lorsqu'il s'agit de les remettre en cause. C'est le cas spécial et sensible du secteur agricole. Malgré l'avancée générale et irréversible vers le libre échange, ce secteur est l'un des seuls à poser autant de problèmes, notamment en Europe où subsiste la Politique Agricole Commune abandonnant miette par miette son protectionnisme. Il parait donc ici légitime de s'interroger sur l'adaptation de l'agriculture européenne à la mondialisation.
Cette agriculture européenne c'est naturellement la Politique Agricole Commune (P.A.C.), l'organisation issue du traité de Rome de 1957. C'est aussi d'une manière plus générale tous les acteurs qui la composent soit les agriculteurs eux-mêmes. Quant au terme de mondialisation il recouvre le processus d'intensification des échanges mais aussi et surtout le libre échange qui l'accompagne. Ainsi s'opposent deux entités, la vieille P.A.C. protectionniste et la mondialisation, représentée dans sa volonté du libre échange par l'OMC. S'interroger sur l'adaptation de l'agriculture européenne à la mondialisation, c'est à la fois s'intéresser au processus d'imposition d'une libéralisation à la P.A.C., mais aussi s'intéresser aux solutions possibles de réaction de l'agriculture européenne, une fois la P.A.C. libéralisée, afin de rester intégrée au commerce mondial.
Etudier l'adaptation de l'agriculture européenne à la mondialisation c'est donc se poser ces deux questions: dans quelle mesure la mondialisation s'impose-t-elle à l'agriculture européenne, pour ensuite se demander comment cette agriculture historiquement subventionnée va assurer son adaptation à une mondialisation qui remet en cause tous ces principes?
Pour cela non verrons dans un premier temps que toute la logique de construction de l'agriculture européenne est critiquée dans le cadre d'un processus de mondialisation qui s'impose en la dénaturant et en lui imposant des réformes successives; puis dans un second temps, que le producteur au centre du système récupérant le rôle de « commerçant » peut assurer l'adaptation par l'intégration.
[...] Les cultures énergétiques, quant à elle, sont subventionnées. Le deuxième pilier est aussi réformé, de nouvelles aides étant versées en incitation à une plus grande qualité du produit, à une information du consommateur, à une mise en règle avec les nouvelles normes, ou encore pour compenser les coûts de conseil en agriculture. Un mécanisme de dégressivité est également instauré, échelonnant sur la période 2006-2012 un taux de réduction croissant des aides directes. Ce taux varierait selon les tranches d'aides perçues entre et 12,5% pour les aides de 5001 à 50000 euros, et de à 19% pour les aides supérieures à 50000 euros. [...]
[...] Il apparaît alors que le marché à terme est susceptible de constituer une concrétisation de cette solution possible d'adaptation de l'agriculture européenne à la mondialisation. La révolution des biocarburants, en soumettant les marchés agricoles aux règles de ceux de l'énergie, risque d'accélérer la prise en compte de l'importance de la gestion de risque de prix. Reste à connaître la capacité du monde agricole à s'adapter à cette nouvelle donne. Bibliographie Anne LEROY, La politique agricole commune : 20 ans de transformation & d'insertion mondiale, in Revue du Marché Commun et de l'Union Européenne 505, 02/2007 Jacques BLANCHET, Alain REVEL, L'Agriculture européenne face aux enjeux internationaux, Economica 1999. [...]
[...] Ses limites Cependant, le marché à terme agricole recèle certaines limites. La possibilité d'un manque de liquidité. La liquidité assurant la pertinence des prix à terme, son manque peut être fatal à l'utilité du marché à terme. Le nombre d'acteurs sur le marché doit être suffisant pour assurer une situation de concurrence et permettre aux agriculteurs de considérer le prix sur le marché à terme comme une bonne estimation du prix qu'ils sont en mesure d'espérer à l'échéance. Pour Jean Cordier (Les Marchés à terme), une quantité de contrats trois fois supérieure à celle échangée sur le marché au comptant est nécessaire pour assurer une bonne couverture de risques. [...]
[...] Seulement la libéralisation de la PAC les confronte de plus en plus au risque de prix, ce qui suppose en réponse l'appropriation par ses derniers des mécanismes de marchés seule solution pour assurer, par la gestion de risques de prix, leur indépendance et leur adaptation au contexte mondialisé. La fin de l'interventionnisme et le nouveau rôle de commerçant de l'agriculteur le soumettent à un risque de prix qu'il convient de maîtriser La fin de l'interventionnisme, soit l'apparition d'un risque de prix. Le risque de prix a toujours existé, et s'est trouvé exacerbé par la mondialisation. [...]
[...] Les agriculteurs étaient alors confinés dans un rôle de production et non de commercialisation. Cette situation les place alors dans une situation de dépendance dans la maîtrise de la vente de leurs produits par rapport aux différentes coopératives et aux opérateurs de stockage, à laquelle il faut remédier. Il convient de noter que ce risque de prix est crucial pour les exploitants en ce qu'il peut s'avérer supérieur à la marge nette de l'exploitation. Une nécessité de formation et d'information C'est donc ici un problème de formation qui se pose, la PAC ayant pris en charge le revenu des agriculteurs, ceux-ci se sont trouvés pour la plupart confortés dans une méconnaissance des mécanismes de marché pourtant fortement regrettable à l'heure de la baisse des aides, voire de la disparition de ces dernières, afin d'assurer leur subsistance et celle de l'agriculture européenne. [...]
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