Didier Georgakakis est professeur à l'IEP de Strasbourg et enseigne la sociologie politique des institutions européennes. Dans le chapitre étudié, l'auteur s'interroge sur la fonction d'eurocrate, son institutionnalisation, et ses critiques. Le terme d'"eurocrate" a été employé par les eurofonctionnaires dès l'origine, par Altiero Spinelli, mais trouve vite une connotation négative. Les fonctionnaires européens sont en effet en proie à de vives critiques, constituant peu à peu une forme de mythe dont l'eurocrate a du mal à se défaire, mais qui d'un côté semble l'arranger.
On peut donc se demander en quoi, l'émergence d'un groupe peut faire naître des critiques et une définition, qui fondent ce groupe.
[...] La définition de la fonction d'eurocrate semble ainsi avoir été influencée par l'image qu'ont voulu donner les eurocrates. On constate une homogénéisation de faits, mais les auteurs n'hésitent pas à se servir de ce "mythe" créé afin d'accroître leur crédibilité. Enfin, nous pouvons voir que la définition que se donnent les eurocrates est également imprégnée du long passé de rabaissement par la fonction publique interne. C'est ainsi que de nombreux points sont présentés en opposition et en valorisation par rapport aux administrations nationales. [...]
[...] Une position inférieure par rapport aux administrations internes Toujours pour De Gaulle, la figure de l'eurocrate apparaît comme un sous- produit du mythe de technocrate, à un moment où, au début de la Vème République, s'imposent les hauts-fonctionnaires au sein de l'État en France. En effet, les eurocrates représentent le rêve, une prétention ridicule au pouvoir alors que les hauts-fonctionnaires sont la raison, un instrument solide de la souveraineté. C'est ainsi que dès le début, on fait rapidement comprendre à ces eurocrates qu'ils ne proviennent pas de la noblesse d'État. [...]
[...] "Les réalités d'un mythe : figures de l'eurocrate et institutionnalisation de l'Europe politique", Didier Geogakakis Introduction Didier Georgakakis est professeur à l'IEP de Strasbourg et enseigne la sociologie politique des institutions européennes. Dans ce chapitre, l'auteur s'interroge sur la fonction d'eurocrate, son institutionnalisation, et ses critiques. Le terme d'eurocrate a été employé par les eurofonctionnaires dès l'origine, par Altiero Spinelli, mais trouve vite une connotation négative, comme on le verra dans les propos par exemple de De Gaulle. Les fonctionnaires européens sont en effet en proie à de vives critiques, constituant peu à peu une forme de mythe dont l'eurocrate a du mal à se défaire, mais qui d'un côté semble l'arranger. [...]
[...] Les eurocrates seraient ainsi une nouvelle haute bourgeoisie extérieure à la noblesse d'Etat, en voie de convertir son pouvoir économique de base en positions politico-administratives. Pour certains dirigeants, on note sans exagérer l'image de bras de commande d'engrenages surpuissants; d'un bourgeois ventripotent à la solde du monde des affaires; l'image de l'agent d'un cercle restreint aux manettes d'un appareil dépossédant les États ou le peuple par la production de règlements et de directives. C'est ainsi un manque de compréhension et une peur d'une Union européenne trop puissante qui inquiètent certains nationalistes. [...]
[...] Un travail jugé froid car trop bureaucratiques (rapports, expertise . ) En effet, le travail exercé par les eurocrates est souvent jugé froid et distant. Bien évidemment, de par l'échelle régionale qu'ils occupent, les eurocrates ne peuvent avoir le même lien avec les citoyens européens. L'auteur désigne une incompréhension, qui peut être expliquée par une surcompétence. Le mystère de leur fonction peut également se comprendre, selon d'autres auteurs, comme un sous-produit de la nécessité pratique de se couper des influences extérieures. [...]
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