Le monde rural constituait, au moment de l'indépendance la composante démographique dominante de la société marocaine, il était essentiellement caractérisé par la dimension «traditionnelle», dans laquelle son évolution avait été bloquée, ce qui témoignait certes de la force de ses structure sociales et de la profondeur de son héritage culturel mais ce qui signifiait aussi qu'il était très largement coupé de la modernité, celle-ci se limitant aux entreprises de la colonisation agricole et à quelques novateurs nationaux.
La productivité de l'agriculture était très faible, malgré la richesse des savoirs locaux, l'école avait peu pénétré le monde rural, l'état sanitaire de la population était critique, la sous-nutrition très fréquente. Le niveau de vie était bas et les inégalités fortement marquées, bien que tempérées par les systèmes traditionnels de solidarité sociale.
[...] Sur quels leviers pourrait-on agir pour lever les contraintes qui inhibent les initiatives des populations rurales et les empêchent de devenir des agents de développement efficaces et motivés ? Quelles politiques faudrait-il promouvoir et quels instruments faudrait-il renforcer ou mettre en place pour que les acteurs puissent agir et mobiliser leurs propres potentialités et celles du milieu rural ? Comment devrait-on procéder pour traduire les orientations à long terme d'une stratégie de développement rural en programmes d'action concrets et cohérents ? L'agriculture est appelée à constituer le premier moteur et le catalyseur du développement rural. [...]
[...] La population étant quantitativement restée, en gros, la même (ou du même ordre de grandeur), on retrouverait la même population qu'aujourd'hui dans les exploitations dites plus ou moins économiques soit quelque 8 millions de personnes, tandis que quelque 6 millions de personnes (un peu plus qu'aujourd'hui composeraient des ménages dont l'activité économique aurait une petite composante agricole, un fragment de terre et/ou quelques animaux. Mais dont les revenus permettant la survie proviendraient essentiellement d'activités salariées, agricoles, mais surtout non agricoles. Cette hypothèse est-elle plausible ? Cela est difficile à imaginer. [...]
[...] Les technologies de pointe, notamment l'informatique, n'auront pas été négligées de façon à créer de nouvelles opportunités d'emploi dans les zones rurales. La formation aura également porté sur l'environnement, dont les populations rurales seront redevenues les curateurs après en avoir été, malgré eux, les destructeurs. D'avoir développé le potentiel économique des zones rurales À l'horizon 2020, le potentiel économique des zones rurales aura été considérablement développé. L'agriculture se sera diversifiée et spécialisée, selon le potentiel et l'environnement économique de chaque grande zone agroécologique. Les terres agricoles marginales auront commencé à être rendues au parcours ou à la végétation naturelle. [...]
[...] Ce qui est sûr, c'est que la ruralité ne pourra plus être décrite comme elle l'est aujourd'hui. La tendance à l'urbanisation est irréversible, même dissimulée sous la forme, souvent transitoire, des bourgs ruraux La population économiquement agricole est appelée à perdre de son importance relative, au fur et à mesure que se développeront d'autres activités de type urbain. La ruralité sera alors de cependant, c'est qu'elle aura réussi à rester une culture. L'expérience des pays qui ont connu des séquences beaucoup plus longues de transformation de l'agriculture et du monde rural montre qu'une culture rurale est une composante déterminante d'un patrimoine culturel national. [...]
[...] Les dernières parcelles seront vendues ou louées et les activités salariées seront devenues la source principale des revenues de cette nouvelle génération. La vente de ses terres n'aura, au demeurant, pas modifié la structure des autres exploitations en raison de la faible superficie cumulée de toutes les terres qui auront été proposées à la vente. Dans quelles conditions ces ruraux, désormais sans exploitation, demeureront-ils dans leurs villages d'origine ? On peut imaginer que ces ruraux resteront sur place s'ils trouvent régulièrement des emplois suffisamment proches, dans l'agriculture et hors de l'agriculture. [...]
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