Vers le début des années 1990 se sont développés les travaux des économistes de la proximité qui décrivent les fondements des dynamiques de proximité. Leur idée est que comme il est difficile d'envisager une cohérence technologique des systèmes nationaux d'innovations, il serait possible d'imaginer des systèmes locaux d'innovation et d'étudier leurs cohérences territoriales et dynamiques de proximité
Ils proposent ainsi une conception dynamique du territoire, c'est le résultat de la combinaison des trois dimensions de la proximité : la dimension spatiale ou géographique ; la dimension organisationnelle ; la dimension institutionnelle.
La dimension spatiale est triviale en matière de recherche, mais la connaissance est tacite alors que l'information est codifiée. Dans un laboratoire, le face à face permet des échanges de connaissances.
La proximité organisationnelle ainsi que la définit Richardson, c'est la complémentarité d'actifs (ces actifs doivent être similaires). Ainsi, les entreprises coopéreront si leurs actifs sont complémentaires.
La proximité institutionnelle est très importante, c'est le sentiment d'appartenance ou d'identité que deux individus peuvent avoir lorsqu'ils partagent les même règles et normes.
Si ces trois dimensions sont réunies il existe un territoire potentiel défini comme lieu de coordination des acteurs et des activités. Pour que le territoire se concrétise il faut un facteur déclencher, en l'occurrence d'un problème rencontré par un acteur qu'il peut résoudre en sollicitant un autre acteur à proximité géographique, détenant des actifs qu'il présume complémentaires à la condition de partager les mêmes normes et les mêmes valeurs.
Trois modes de développement local, chacun fondé sur des dimensions de la proximité, peuvent être distingués : le mode fondé sur l'agglomération : le mode fondé sur la spécialisation ; le mode fondé sur la spécification.
L'agglomération est basée sur la proximité spatiale. Si une entreprise s'implante dans un lieu à forte agglomération, elle va bénéficier d'une économie externe d'agglomération (infrastructures, services aux entreprises, zone d'emploi, etc.)
La spécialisation sollicite les trois dimensions de la proximité. Il s'agit du mode de développement local pour lequel un territoire concentre une partie importante de ses activités sur un secteur. Elle concerne les notions de districts industriels au sens de Marshall ou encore des SPL selon la Datar.
La spécification est le cas le moins fréquent, elle vise à éviter le problème que peut engendrer la spécialisation, l'enfermement dans une trajectoire. Il s'agit de la capacité d'un territoire à se redéployer à l'extérieur d'un domaine de spécialisation. C'est la proximité institutionnelle, et notamment les effets de réseaux ou encore la qualité de coordination des acteurs publics et privés qui favorisent cette redéployabilité.
Le sujet de cette présente étude s'intéressera particulièrement à la politique française des clusters, laquelle nous comparerons aux principales politiques en Europe, notamment dans l' «Europe des 15 ». Le thème des clusters étant mondialement utilisé dans son sens le plus large, c'est-à-dire un regroupement d'entreprises dans un même secteur, en France nous retiendrons les définitions des SPL et des pôles de compétitivité pour traiter des principales politiques de développement local et d'aménagement territorial en France.
La question suscitée par ce sujet porte sur la pertinence et l'efficacité des politiques mises en œuvre en France en matière de clusters et plus particulièrement des pôles de compétitivité, par rapport à celles que l'on peut observer en Europe. Nous verrons à cet effet que la politique récente française des pôles de compétitivité ne donne pas entière satisfaction à tous les acteurs impliqués dans ces pôles, et doit essuyer certaines critiques.
Pour répondre à cette question, la première partie traitera des clusters et des politiques de soutien à ceux-ci, en particulier, la politique française inspirée du modèle italien des districts industriels italiens sera évoquée. Elle a été mise en place avant la politique française des pôles de compétitivité. Puis, dans une seconde partie, cette dernière politique, sera étudiée. Nous verrons que les politiques de pôles de compétitivité diffèrent en Europe.
[...] Les 11 et 12 septembre 2006 a eu lieu l'Université des SPL, Clusters et Pôles de compétitivité à Bordeaux, elle réunissait quatre cents participants (chefs d'entreprise, animateurs de clusters, chercheurs, syndicats, universitaires), mais aussi le Ministre délégué à l'aménagement du territoire, Christian Estrosi, Alain Rousset, Président de la région Aquitaine et de l'association des régions de France et Jean-Marie Rouillier, Président du CDIF. Plusieurs questions ont été débattues à propos des politiques des clusters en France. Sur le plan international, les participants ont affiché leur volonté de donner la priorité à l'internationalisation des clusters, pour cela la coopération entre les clusters français et étrangers pour développer les exportations des PME semble une bonne solution. [...]
[...] Parce que c'est la meilleure réponse aux délocalisations En France, un tassement de la position scientifique et technologique est observé depuis 1995. Malgré une croissance des effectifs de R&D et une croissance des dépenses de la France recule en Europe dans les domaines scientifiques et techniques : c'est le paradoxe français. En Europe, les niveaux d'investissement en connaissance sont relativement hétérogènes. La part des dépenses en recherche et développement de l'UE à 25 en 2004 était de du produit intérieur brut (PIB). [...]
[...] On peut distinguer quatre acteurs impliqués dans le fonctionnement des districts technologiques : - le Miur conserve l'initiative et la maîtrise du processus, il possède un rôle stratégique national ; - il faut souligner également, en plus du rôle du Miur, l'importance du rôle des régions et des collectivités, la région a elle seule le pouvoir de proposer la création d'un district technologique ; - La Confindustria, syndicat patronal italien, participe à la rédaction des projets. Elle entretient des relations avec le Miur ; - Les universités ont un rôle pivot dans la recherche publique car leur présence est obligatoire dans les districts technologiques. De plus, une structure de gestion se charge du pilotage des districts technologiques, cet organe de pilotage mutualise les forces des acteurs des districts autour d'un programme unique de haute technologique ayant des débouchés sur le marché domestique et international. [...]
[...] La lourdeur du dispositif des pôles n'a semble-t-il pas dissuadé les petites et moyennes entreprises. Afin d'encourager ce phénomène et d'éviter que les PME deviennent de simples sous-traitantes des grands groupes, le gouvernement a annoncé de leur accorder en 2007 des aides supplémentaires. Ces bonus seront des aides directes aux projets de recherche et de développement, en contrepartie, les exonérations de charges sociales pour les entreprises appartenant géographiquement seront supprimées. Ces mesures sont une réponse aux critiques formulées par les PME qui s'estiment insuffisamment représentées au sein des instances de gouvernance des pôles. [...]
[...] La mission principale de FI2 est d'établir la confiance dans les pôles entre les différents acteurs en mettant en place des règles de fonctionnement. Dans ce but, FI2 s'est vu confié un programme expérimental de sécurité économique (Seco) qui a mis en pratique plusieurs mesures dans chaque pôle : - mise en évidence des risques et menaces ; - formation des responsables des pôles ; - installation d'outils informatiques sécurisés de partage de l'information ; - recensement des bonnes pratiques afin d'établir une méthodologie pour les autres pôles. [...]
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