La politique monétaire américaine est l'objet de toutes les attentions. Alors que l'on avait cru que l'indépendance des banques centrales conduirait à une uniformisation des politiques monétaires, et à la poursuite d'un objectif unique (le contrôle strict de la masse monétaire pour juguler l'inflation) par les banquiers centraux, Alan Greenspan (considéré comme le «père» de la croissance américaine des années 90) a montré que l'on pouvait transgresser le dogme de l'orthodoxie monétaire sans provoquer de crise majeure. En baissant régulièrement, ces derniers mois, les taux directeurs de la Federal Reserve, et cela dans le but de relancer une économie américaine menacée de ralentissement, voire de récession, Greenspan a, d'une certaine manière, relancé un débat théorique que l'on croyait clos. En effet, l'essor des marchés internationaux de capitaux sous l'effet de la dérégulation, de la déréglementation et du décloisonnement, ainsi que l'échec des politiques de relance à la fin des années 70 et au début des années 80, avaient littéralement disqualifié les politiques de relance, et en particulier les politiques de relance monétaire, peu appréciées des agents financiers et considérées comme inflationnistes. D'ailleurs, c'est en partie pour éviter que les hommes politiques ne soient tentés d'employer cet outil, séduisant mais peu efficace, de régulation économique, que l'on a instauré le principe de l'indépendance des banques centrales.
Le cas de la politique monétaire américaine est donc particulièrement intéressant, du fait qu'il constitue véritablement une remise en cause (partielle certes) d'une grande partie de l'enseignement économique de ces vingt dernières années. Il est important de souligner que, parce qu'ils sont la première puissance économique mondiale et parce que le dollar reste la monnaie la plus forte et la plus attrayante au monde, les Etats-Unis sont moins tenus que les autres pays de respecter les attentes des marchés financiers ; les Etats-Unis ne sont pas, dans l'état actuel des choses, à la merci d'une fuite de capitaux massive. Toutefois, on ne peut nier que l'action d'Alan Greenspan est, au regard des pratiques mises en œuvre ces vingt dernières années, relativement originale.
De ce point de vue, nous avons considéré qu'il serait utile, avant d'analyser de manière plus précise la politique monétaire américaine, de faire un point théorique sur le sujet, et d'exposer les grandes thèses relatives à cette question.
[...] Autant de facteurs qui montrent que la situation ne semble pas catastrophique. On les disait au paradis, elles ne sont pas aujourd'hui en enfer tempère un banquier français en parlant des banques américaines. On retrouve ici toutefois, l'incertitude qui pèse à la fois sur la prise de décision de la FED mais aussi sur les causes de ces décisions et enfin, nous allons le voir, sur ses effets. Effets de la politique monétaire : Pascal Blanqué : Jamais le rôle des banquiers centraux et du taux directeur des banques centrales n'est apparu aussi important Ce poids relatif s'explique simplement : dans une période où la politique budgétaire ne dispose que d'une marge de manœuvre limitée et où règne une telle incertitude sur les marchés financiers, la politique monétaire domine le débat. [...]
[...] Notre objectif est de maintenir une croissance soutenable de l'économie des Etats- Unis par un niveau particulier du prix des actifs De même, le chômage ne semble pas montrer des signes sensibles de hausse. Enfin, le marché de l'immobilier dans lequel beaucoup d'américains ont investi se porte très bien. La récession annoncée n'aura donc peut être pas lieu. Au contraire, si le ralentissement est sensible, il peut tout à fait se concrétiser par un atterrissage en douceur de l'économie américaine. [...]
[...] Ce sont donc surtout les investisseurs boursiers qui plaident pour une baisse des taux rapides et ce serait également sur eux que la politique monétaire de la FED aurait le plus d'impact. Cet impact serait également plus important sur les ménages américains qui investissent beaucoup en bourse et sont donc plus sensibles à des effets de richesse positifs ou négatifs La valeur d'une action dépend en effet de deux paramètres : les bénéfices anticipés et le niveau des taux d'intérêts. Sachant que la croissance des profits est menacée, les espoirs se logent dans la baisse des taux. [...]
[...] Ils transforment la relation initiale de Phillips en une relation entre taux de chômage et taux d'inflation. Le changement d'ordonnée s'explique par le fait que, se plaçant dans une logique microéconomique dans laquelle les hausses de salaires ne génèrent pas d'inflation si elles correspondent à des gains de productivité, Samuelson et Solow constatent que les gains de productivité au Royaume-Uni entre 1861 et 1957 sont de l'ordre de pour une hausse des salaires de : en conséquence, l'inflation doit être nulle. [...]
[...] On comprend mieux pourquoi aujourd'hui elle souhaite garder les mains libres et n'hésite plus à baisser les taux en dehors de ses réunions officielles pour surprendre les marchés, comme elle l'a encore fait le 18 avril 2001. Toute l'efficacité de sa politique en dépend. III) L'impact et l'explication des décisions de la FED : Les causes de la baisse des taux : Comment expliquer à l'aune de cette analyse conjoncturelle les prises de décisions de la FED ? Le 18 avril dernier, la FED a diminué son taux directeur de 0,5 points, pour la quatrième fois depuis le début de l'année. [...]
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