prohibition, cannabis, légalisation du cannabis, production de cannabis
Depuis quelques années, la légalisation du cannabis est passée du statut d'hérésie sanitaire à celui d'issue réaliste face à l'échec des politiques de prohibition se traduisant par une répression active de la production et de la consommation. En France, la politique du chiffre fut particulièrement coûteuse et inefficace : entre 2002 et 2008, les peines pour usage de cannabis ont doublé, alors que les condamnations pour trafic ont baissé.
Dans les faits, il existe encore de nombreux débats entre économistes sur les conséquences d'une mesure aussi radicale que la légalisation tant sur les modalités pratiques que les développements théoriques. L'argumentaire politique, quelle que soit son origine partisane, dissimule une complexité économique basée sur une analyse coût-bénéfice prévisionnelle sujette à de nombreux points d'ombres : la nature illicite du marché étudié rend l'appréhension des agents et de leurs interactions délicate.
Comment les politiques publiques ont-elles évolué d'une condamnation stricte du cannabis jusqu'à la légalisation récente de la substance dans de nombreuses régions du monde ?
[...] Department of Justice. Office of the Deputy Attorney General. Memorandum for selected United States attorneys : Authorizing the Medical Use of Marijuana October référendum sur la légalisation du cannabis récréatif en 2012. Calqué sur le modèle de l'alcool aux États-Unis, l'achat se fait des « dispensaires » dont la localisation et les volumes individuels vendus sont régulés. La légalisation vise notamment à combattre l'établissement d'un « marché gris », faisant le lien entre consommation récréative illicite et production à visée thérapeutique, difficile à réguler et donc couteuse en répression. [...]
[...] En ce sens, les analyses de MacCoun et Reuter (1997) mettent en regard le cas des Pays-Bas avec celui des États-Unis, dans lequel le coût élevé de la prohibition rend légitime le débat sur la légalisation. En effet, aux États-Unis milliards de dollars sont dépensés pour réprimer le cannabis et personnes sont en prison pour un délit lié à cette drogue (MacCoun et al., 1997). Les Pays-Bas infléchissent leur politique sur le cannabis dans les années 1970. Souhaitant combattre la diffusion de l'héroïne, le pays décide de dépénaliser le cannabis, considéré comme une drogue « douce ». [...]
[...] Chanvre des députés Le 10 décembre 1997, le CIRC lançait l'opération « Chanvre des députés », envoyant à tous les députés de l'Assemblée nationale un ouvrage sur les échecs de la prohibition, accompagnée d'un petit joint confectionné avec du cannabis ayant poussé en France. Avec cette action militant, le CIRC entend dénoncer l'absurdité des peines disproportionnées auxquels s'exposaient les fumeurs et cultivateurs de cannabis et ouvrir le débat sur la loi de 1970. Cette action aura un fort retentissement médiatique, avec des articles dans Le Monde et Libération. Jean Pierre Galland fut condamné à une lourde amende et 6 mois de prison ferme pour cette opération suite à la plainte de dix députés. [...]
[...] Allezard Marie / Chassouant Théo / Gendron Charlotte / Lavabre Lorène / Winzenrieth Benjamin La légalisation du cannabis Se figure-t-on un État dont tous les citoyens s'enivreraient de haschisch ? Quels citoyens quels guerriers quels législateurs CHARLES BAUDELAIRE, Les Paradis artificiels En 1844, Jacques-Joseph Moreau de Tours crée le club des Hashischins auquel participent Théophile Gautier et Charles Baudelaire. Drogue des artistes, le cannabis représente alors un moyen d'explorer le dérèglement hallucinatoire des sens afin de trouver, éventuellement, l'inspiration. Longtemps resté l'apanage de quelques milliers de consommateurs jusque dans les années 1950, le cercle des consommateurs ne cessera d'augmenter à partir de 1970 pour en faire aujourd'hui la drogue illicite la plus consommée en France1. [...]
[...] Conçue en réponse aux mutations culturelles ayant traversé l'atlantique, cette loi est votée dans une urgence répondant à l'émoi de l'opinion publique face à la multiplication de faits divers impliquant l'usage de cannabis. La Loi Mazeaud reprend une idée préexistante dans les textes des lois antérieurs, selon laquelle la consommation de stupéfiants représente à la fois une maladie à soigner et un acte de délinquance à punir. Son innovation réside dans le 3 Nations Unies. (1961). Convention unique sur les stupéfiants, p bannissement de toute présentation de la drogue sous un jour favorable dans le champ culturel. Cependant, la Loi Mazeaud s'avère aujourd'hui inefficace dans ses objectifs et injustes dans son application. [...]
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