Dans une première partie, nous présenterons de manière synthétique, les différentes analyses théoriques de l'influence du régime politique sur la croissance. Tous ces travaux ont mis en évidence l'existence de deux principaux canaux d'influence : l'accumulation de capital et le comportement de l'Etat, qui feront ainsi l'objet de deux sections.
Dans une seconde partie, nous étudierons les résultats des travaux empiriques cherchant à analyser l'incidence des différentes formes de régime politique sur la croissance. Respectant la progression historique de ces derniers, nous consacrerons la première section à la présentation de la première génération de résultats. Nous nous intéresserons, dans une deuxième section, aux tests s'appuyant sur les canaux économiques de promotion de la croissance. Enfin, nous verrons dans une dernière section, les travaux se basant sur des variables politiques...
[...] Les études empiriques Si les différents arguments théoriques développés dans la première partie ne permettent pas d'aboutir à un consensus en ce qui concerne l'impact du type de régime politique sur la croissance, il en est de même pour les résultats des études empiriques. Ces résultats se caractérisent autant par leur abondance que par leur hétérogénéité. Certaines études concluent à un impact positif de la démocratie sur la croissance économique, d'autres à un impact négatif et d'autres encore estiment que le type de régime n'a pas d'influence sur la croissance. On peut adresser plusieurs critiques à ces études. [...]
[...] L'explication qu'elle donne à ce phénomène est double. D'une part, l'entrave à l'accumulation du capital humain va se traduire par une diminution du rendement de ce facteur selon un processus inverse de learning by doing. D'autre part, Dessus (1998) montre qu'il existe une influence directe de l'environnement sur le rendement des facteurs de production. Or, pour Céline Kauffmann l'instabilité politique est à rapprocher des régimes autoritaires, elle affirme donc que la démocratie est plus à même de favoriser l'accumulation de capital humain et donc de promouvoir la croissance par ce canal. [...]
[...] Ainsi, dans le cadre d'analyse définie par les modèles de Barro, Findlay, Olson et Przeworski, les régimes autoritaires ne permettent pas d'atteindre une taille de l'Etat optimale, c'est à dire qui permettrait de maximiser le revenu et la croissance. Effectivement, les autocrates adoptent une taille inférieure en raison du résidu fiscal qu'ils prélèvent et les bureaucrates adoptent une taille supérieure en raison du prestige qu'ils en retirent. Les régimes de type démocratique sont les seuls à maximiser la croissance, le bien-être général. [...]
[...] La Découverte, Paris Maria Jesus Freire-Seren, Human capital accumulation and economic growth Investigaciones Economicas,2001, vol. XXV, pp. 585-602 Gilles Saint-Paul et Thierry Verdier, Education, democracy and growth Journal of development Economics p.405 Céline Kauffmann, Une étude empirique des effets interactifs de l'éducation, des échanges et des institutions politiques sur la croissance de long terme Thèse de Doctorat Partie p.160 Robert Wade, Démocratie et croissance économique The Economist août 1994, n°2406 Ce paragraphe repose sur l'analyse de C.Fauvelle (2004) Haggard (1990, p.262) cité par Przeworski et Limongi, Political Regimes and Economic Growth Journal of Economic Perspectives vol.7, p.57 Citation extraite de : Démocratie et croissance économique The Economist août 1994, n°2406 Przeworski et Limongi, Political Regimes and Economic Growth Journal of Economic Perspectives vol.7, p.58 Przeworski et Limongi, Political Regimes and Economic Growth Journal of Economic Perspectives vol.7, p R.Barro, “Democracy and growth”, Journal of Economic Growth Vol Tavares et Wacziarg, How democracy affects growth European Economic Review pp. [...]
[...] Certains gouvernements démocratiques se retrouvent à la tête d'une économie en crise suite à un changement de régime. Il serait donc injustifié de les rendre responsables des mauvaises performances économiques héritées d'un précédent régime. La conséquence des probabilités de survie différenciées des régimes politiques est qu'il est plus fréquent de voir une démocratie hériter des mauvaises performances économiques d'une dictature que le contraire. Le biais d'attrition est donc du d'une part au caractère non aléatoire de certains changements de régime et d'autre part au fait que ces changements de régime dus à une crise économique n'ont pas la même probabilité de se produire dans les différents types de régime. [...]
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