géopolitique, franc CFA, CFA Colonies Françaises d'Afrique, CEMAC Communauté Économique et Monétaire des Etats de l'Afrique Centrale, UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest Africaine, décret du 26 décembre 1945, indépendance monétaire, PIB Produit Intérieur Brut, taux de Change nominal, rentes de ressources naturelles, test de Fisher, variable Dummy, économie des pays émergents, inflation, libre circulation des capitaux, union monétaire, économétrie
Le franc CFA a des origines particulières : il a été créé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, à un moment où la France, exsangue par quatre années d'Occupation, vient juste d'être libérée. Le 26 décembre 1945, un décret du général de Gaulle crée le franc CFA (à l'époque Franc des Colonies Françaises d'Afrique) afin d'arrimer les colonies d'outre-mer à la métropole. La principale motivation derrière la création du CFA est de créer des accords économiques et monétaires entre la France et ses colonies d'Afrique, en créer un système de parité fixe entre les francs français et CFA.
La politique monétaire du franc CFA est décidée à Paris puisque les branches — puis les banques centrales après l'indépendance des colonies — déposent la totalité de leurs réserves de change auprès de la Banque de France. Les accords monétaires prévoient également une convertibilité du franc CFA au franc français (puis l'Euro), et, enfin, la libre circulation des capitaux.
[...] En d'autres termes, la critique du Franc CFA comme obstacle du développement économique en Afrique de l'Ouest se fonde sur un rejet de la politique monétaire décidée par Paris. En effet, la parité fixe de taux de change veut dire que la zone CFA doit maintenir un différentiel nul d'inflation en Europe et dans les économies domestiques, ce qui exclut de facto toute politique monétaire adaptée aux besoins de la zone CFA. Cette parité fixe peut même exacerber les fluctuations cycliques en niant aux pays membre de la CEMAC par exemple la possibilité d'utiliser les instruments de politique monétaire pour lisser le cycle économique. [...]
[...] L'effet ressources naturelles est important car il concerne plusieurs pays d'Afrique Centrale et de l'Ouest. Cela permet également de distinguer l'effet spécialisation dans la production d'une matière première sur le régime de change adopté - généralement ancré au Dollar, monnaie dans laquelle les matières premières sont libellées- et le choix conscient du régime de change implicite à l'union monétaire dont font partie les pays CEMAC et UEMOA. Commerce : Part du commerce international dans le PIB. Le degré d'ouverture sur le commerce international devrait avoir un effet positif sur le PIB réel par tête car cela permet de mieux intégrer la petite économie ouverte dans le commerce international. [...]
[...] On complète ces données par celles publiées par le centre de recherche à l'Université de Groningen sur la croissance et le développement, la Penn World Table. Ces données couvrent un large échantillon de plus de 180 pays entre 1950 et 2017. Afin de vérifier si les deux zones franc CFA ont eu une croissance inférieure à celle du reste du Monde, on compare la croissance annuelle moyenne glissante sur cinq ans de ces deux zones d'union monétaire avec d'autres régions : les autres pays d'Afrique Sub-Saharienne, Asie, MENA et Amérique Latine. [...]
[...] De facto, ces derniers sont ancrés sur le Franc français depuis 1948, puis l'Euro à partir de 2002. Le régime de change fixe n'a été dévalué qu'une seule fois en 1994, pour des circonstances exceptionnelles. De fait, les économies de la zone CEMAC par exemple sont fragilisées à cause d'un côté de leur intégration croissante dans l'économie mondiale en devenant les principaux fournisseurs de matières premières et d'autres ressources naturelles, et de l'autre, en pratiquant un taux de change fixe qui se répercute d'une manière disproportionnée sur les termes de l'échange. [...]
[...] Indice de change nominal : Janvier 2002 = 1. Source : Global Economic Indicators - GEM, Banque Mondiale. L'appréciation d'une monnaie signifie que les exportations de son économie coûtent plus cher aux pays importateurs de sa production. Par exemple, un bien importé de la zone CFA qui valait 100 dollars en 2002 vaudrait 117 dollars en 2018, soit une augmentation de 17% du prix en Dollars sur la même période. Au contraire, le prix d'un bien exporté par un autre pays d'Afrique Sub-Saharienne passerait de 100 dollars en 2002 à 42 dollars en 2018. [...]
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