Les politiques commerciales stratégiques appartiennent à l'ensemble plus vaste des politiques commerciales, dont le but est de déterminer le cadre d'intervention des pouvoirs publics en matière d'échanges extérieurs.
Dans les décennies 1970-1980, la théorie traditionnelle des échanges internationaux (soit la théorie des avantages comparatifs de RICARDO et le modèle HOS) est critiquée: les reproches portent sur l'absence de prise en compte de la réalité du marché (en concurrence imparfaite).
Dès lors, la politique commerciale stratégique connaît un essor car elle démontre les raisons pour lesquelles, dans un tel contexte de concurrence imparfaite, une nation peut avoir un intérêt à promouvoir certaines de ses industries. Cette « nouvelle économie internationale » propose ainsi une nouvelle approche économique de l'échange international.
[...] Le risque principal demeure bien entendu celui de l'inefficacité de la politique (résultats observables à moyen ou long terme), fruit d'un mauvais choix de secteur par exemple. Le danger de représailles des partenaires commerciaux est également mis en avant par les critiques. En effet, la politique stratégique est bien une forme de protectionnisme et a des conséquences néfastes, dans une économie mondialisée (et donc en réseau) sur les autres nations participant aux échanges. Appauvrissant ses partenaires, la politique stratégique peut susciter une guerre commerciale représailles des partenaires), dont le résultat serait la détérioration du bien-être de l'ensemble de tous les pays. [...]
[...] Cette protection, qui peut passer par des tarifs douaniers par exemple, permet à la nation de promouvoir ses exportations tout en réduisant les quantités produites par les concurrents, ce qui a pour effet d'accroître leur coût unitaire (diminution des rendements d'échelle). Après saturation du marché national, les firmes protégées peuvent exporter leurs excédents avec des coûts moindres car elles bénéficient de rendements d'échelle. - Les politiques commerciales de dissuasion d‘entrée: Elles concernent des secteurs où les dépenses de recherches et de développement sont conséquentes. [...]
[...] Définition et enjeux La politique commerciale stratégique s'applique dans un contexte de marché imparfait, souvent lorsqu'il s'agit d'un oligopole (voire d'un monopole). Elle conduit à la prise de mesures qui accroissent les profits des firmes présentes sur ces marchés. La nation protectionniste tire ainsi des avantages favorables à sa croissance économique qu'elle n'obtiendrait pas sans intervention. Le but d'une politique commerciale stratégique est donc pour une nation de protéger certains de ses secteurs considérés comme stratégiques afin de leur permettre de se développer et d'atteindre une taille critique leur permettant de rivaliser avec les oligopoles présentes sur le marché. [...]
[...] "Dans beaucoup d'industries, l'avantage compétitif ne semble être déterminé ni par les caractéristiques nationales ni par les avantages statiques de production sur grande échelle, mais plutôt par les connaissances engendrées par les firmes au travers de la R&D et de l'expérience" (Krugman, 1986). Les secteurs des hautes technologies, qui induisent des profits aléatoires (car liés à l'aboutissement, heureux ou non, des recherches) doivent être protégés en priorité. Limites de la politique commerciale stratégique Certes, l'économie mondiale impose que les gains réalisés par un pays se fassent au détriment d'un autre, d'où le rôle important des pouvoirs publics concernant la détermination des échanges et la spécialisation des firmes nationales. Néanmoins, plusieurs critiques remettent en cause la théorie de KRUGMAN. [...]
[...] Point de départ de la politique commerciale stratégique Traditionnellement, la théorie de l'échange international s'appuie sur l'hypothèse de concurrence pure et parfaite. Selon elle, le libre-échange améliore la position des nations qui échangent, ce qui a pour effet d'inciter à la levée des barrières protectionnistes. Néanmoins, comme au niveau microéconomique, les situations de concurrence pure et parfaite sont rares, voire même inexistantes à l'échelle internationale, comme l'a souligné Paul KRUGMAN: l'essentiel du commerce industriel est réalisé pour des produits de secteurs que nous considérons comme des oligopoles lorsque nous les étudions sous leur aspect domestique (1989). [...]
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