La théorie traditionnelle de l'échange international s'intéresse aux effets du commerce international sur les nations en retenant comme hypothèse de base que la concurrence est pure et parfaite. Il est déduit que le libre-échange améliore la position des nations qui échangent, incitant donc au démantèlement des barrières protectionnistes.
Toutefois les situations de concurrence pure et parfaite sont rares: "l'essentiel du commerce industriel est réalisé pour des produits de secteurs que nous considérons comme des oligopoles lorsque nous les étudions sous leur aspect domestique" (Krugman, 1989). Dans la majorité des cas les marchés sont en situation de concurrence imparfaite où le nombre de firmes produisant un bien et agissant sur le marché est faible.
L'environnement oligopolistique ainsi obtenu est appelé un environnement stratégique. Cet environnement stratégique se caractérise par l'émergence et la résistance du profit. Dans ces conditions, il peut être rationnel d'imposer une réglementation protectionniste.
Ces idées constituent la base théorique de la politique commerciale stratégique et ont donné naissance à une nouvelle approche économique de l'échange internationale, dénommée "nouvelle économie internationale". L'économiste américain Paul Krugman est le principal fondateur de cette nouvelle approche. L'apparition de cette théorie remonte à la fin des années 70, mais elle s'est surtout développée dans les années 80.
[...] Les politiques commerciales des dissuasions d'entrées: dans un grand nombre de secteurs caractérisés par des dépenses de recherche et de développement importantes, la concurrence peut être analysée comme une course entre des firmes aidées par leurs pays respectifs, la gagnante occupant une place privilégiée qui peut aller jusqu'au monopole. Ainsi la rivalité Airbus-Boeing peut être présentée comme un cas d'école. Supposons par exemple que les deux firmes s'interrogent sur la nécessité de produire un nouvel avion. Une matrice des gains entre Airbus et Boeing avant subventions montre que la première firme, en l'occurrence Boeing en raison de son avance technologique, à commercialiser l'avion établit son monopole sur le marché. [...]
[...] Bibliographie Ouvrages et articles principaux de Paul Krugman concernant la politique commerciale stratégique: "Increasing Returns Monopolistic Competition and International Trade", in Journal of International Economics "Industrial Organization and International Trade" in Handbook of industrial Organization "Le libre-échange, solution de second rang", mai 1994, in Problèmes économiques Economie internationale, en collaboration avec M. Obstfeld, Bruxelles (2e éd.), De Boeck Sur la nouvelle économie internationale et la politique commerciale stratégique: "la politique commerciale stratégique", M. Levinson, juin 1989, in Problèmes économiques La nouvelle théorie du commerce international, M. [...]
[...] Cette politique de subvention est la concrétisation de la théorie de la politique commerciale stratégique. "Dans beaucoup d'industries, l'avantage compétitif ne semble être déterminé ni par les caractéristiques nationales ni par les avantages statiques de production sur grande échelle, mais plutôt par les connaissances engendrées par les firmes au travers de la R&D et de l'expérience" (Krugman, 1986). Principe de la politique commerciale stratégique selon Krugman: Dans le cas de produits importés, la protection doit permettre à l'Etat ou aux firmes nationales d'accaparer une part du profit des oligopoleurs ou du monopoleur étranger. [...]
[...] Enfin, l'idée même que le gouvernement puisse mener une politique stratégique devient difficile à accepter si l'on tient compte du fait que d'autres variables que les prix et les quantités et notamment la différenciation du produit peuvent être utilisés dans la concurrence oligopolistique (modèle de Chamberlain). Il faut donc avant toute intervention des pouvoirs publics un diagnostic précis du mode de concurrence régnant dans le secteur. Cela entraîne par conséquent des coûts d'information et de détermination qui ne sont pas forcément entièrement contrebalancées par les gains obtenus, à supposer que le diagnostic sur la nature et l'origine du marché oligopolistique soit juste. C. [...]
[...] Cependant, pour Alfred Marshall, les économies d'échelle, ne peuvent véritablement exister, quel que soit le niveau de production. La firme rencontre dans son développement trois phases de rendements d'échelle internes (croissants, constants, décroissants) qui expliquent la forme en U des courbes de coûts utilisées pour l'analyse micro-économique. En revanche les économies d'échelle externes à la firme mais internes au secteur sont possibles, mais elles sont dépendantes du développement général du secteur auquel appartient la firme. Lorsque de telles économies existent, toutes les firmes du secteur voient leurs coûts diminuer alors que les quantités globales produites augmentent. [...]
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