L'usage du mot capitalisme, mot récent (moitié XIXe), s'impose en réalité grâce à ses détracteurs : Proudhon, Blanqui, et surtout Marx. Il désigne alors un mode de production opposant deux classes sur le critère de la détention des moyens de production, donc de la propriété privée, qui s'oppose à la propriété collective socialiste.
Au contraire, les partisans du capitalisme sont enclins à utiliser d'autres mots : économie de marché, ou, ce qui revient au même, free economy (économie libre), dans le vocable des institutions internationales de 1945 (...)
[...] Le succès le plus frappant, c'est celui de la plannification centrale et de la collectivisation à l'Est : celui d'une puissance en retard qui s'industrialise par elle-même. C'est du moins comme cela que l'URSS est perçue à l'époque Montée en puissance et effondrement du modèle socialiste La victoire de 45, le communisme en Europe de l'Est puis en Chine, l'influence sur l'industrialisation du Tiers-Monde et sa décolonisation, tout cela donne de l'avenant à Staline. Avec une rapidité incroyable, l'URSS rattrape son retard nucléaire ( la bombe H dès 1953) et spatial (Spoutnik en 57). [...]
[...] Les Provinces Unies sont à ce titre majeures dans le processus : activités financières très évoluées L'Europe chrétienne, même après la réforme, est factrice d'ouverture des marchés : un même socle culturel qui permet l'intensification des échanges Comme dirait Landes, l'Europe a inventé l'invention, même si elle n'en a pas le monopole. L'esprit de rationalité, l'esprit des Lumières, engage vraiment l'Europe sur la voie du progrès technique, vecteur d'accumulation nous l'avons déjà dit. ( 3 exemples : la construction navale, les premières horloges mécaniques, l'imprimerie Mais nous ne parlons pas encore ici, jusqu'à la fin du XVIIIe, d'un MPC. Les réglementations sont trop importantes. [...]
[...] Maintenant, c'est le capitalisme qui est contagieux : les NPI suivent la voie du Japon, le Brésil, l'Inde et la Chine finissent par se tourner vers l'extérieur. Le tiers-monde est lancé dans une croissance de rattrapage, avec à terme une réduction des inégalités mondiales. Mais ce phénomène reste faiblement perçu : ce que l'on voit, ce sont la montée des inégalités internes, au sud comme au nord. Pour conclure, je citerai donc Asselain : la contestation du capitalisme ne faiblit pas décidemment, ne marque pas la fin de l'histoire. [...]
[...] La révolution industrielle : vers une domination mondiale du capitalisme industriel La rupture majeure : la RI anglaise Ce que Bairoch a appelé la rupture et Crouzet la grande discontinuité : le capitalisme industriel, le MPC marxiste Premier facteur : conjonction exceptionnelle d'inventions dans le coton et la métallurgie. Forte élévation de la courbe des brevets dès 1760, et surtout vers 1780. ( Apparition de l'usine capitalistique ( Le délai pour qu'une invention devienne une innovation se raccourcit. Un PT autoentretenu, et qui profite de la pression de la demande, de goulets d'étranglements Mais le secteur moderne est encore une petite enclave économique, il faut attendre deux générations pour constater des effets d'entrainement, une accélération de la croissance, puis une hausse du niveau de vie. [...]
[...] Pourtant, à ses origines, le capitalisme n'avait pas prévu de durer Ricardo Etat stationnaire Marx Le capitalisme doit inéluctablement laisser place au socialisme Polanyi Grande Transformation (1944) ( Une aberration historique : les phénomènes sociaux voués au primat des rapports économiques, alors que la sphère sociétale est supposée les englober Schumpeter Un système condamnés à l'autodestruction ou à la dénaturation, du fait de l'hostilité profonde qu'il suscite dans les démocraties libérales. Asselain cherche donc à définir le capitalisme, les capitalismes et son destin, au delà de ses caractéristiques premières, qui ne sauraient suffire à le comprendre entièrement : recherche du profit, calcul économique, propriété privée, pour expliquer pourquoi il fait toujours l'objet d'une controverse. A. Définitions du capitalisme : oppositions et convergences Capitalisme ou économie de marché ? [...]
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