Jànos Kornai est un économiste hongrois. Il est né à Budapest en 1928. Sa carrière commence lorsqu'un quotidien à grand tirage l'embauche en tant qu'éditeur pour la section économie. Ce poste lui donne l'opportunité d'étudier le système socialiste économique. J. Kornai publie ses observations en 1955 : Overcentralization of Economic Administration. Cet ouvrage, qui est aussi sa thèse de doctorat, est le premier à critiquer de l'intérieur le système socialiste. Au cours des années 50, il est l'un des promoteurs de l'utilisation des méthodes mathématiques dans la planification socialiste. Sa conscience des limites de la planification le pousse à approfondir les modèles théoriques. Ses thèses ont influencé les gouvernements hongrois de la transition. L'ouvrage ici étudié est un recueil de textes écrits sur le thème de la transition postsocialiste entre 1993 et 2000, qui précise son idée d'une transition optimale. Ses travaux récents concernent la redéfinition du rôle de l'État dans une société post socialiste et la réforme des activités de l'État dans le domaine social.
L'ouvrage La transformation économique postsocialiste, est une compilation de textes écrits et publiés entre 1993 et 2000. Ces textes ont été écrits dans un contexte bien particulier : celui de la dislocation du bloc soviétique. Une question se pose : comment passer d'une économie centralisée, planifiée et subventionnée à une économie de marché, libre et concurrentielle ? C'est la question de la transition. À cette époque, les économistes ont des vues divergentes. Certains pensent pouvoir conserver pendant quelque temps certaines caractéristiques de l'État socialiste afin de ne pas plonger dans l'inconnu. D'autres souhaitent au contraire, pour des raisons notamment idéologiques, passer à tout autre chose. Ceci explique qu'il y ait autant de transitions que de pays en transition. L'auteur fournit dans ce recueil une auto-évaluation de ses articles permettant de recontextualiser les faits et fournir des pistes de réflexion pour continuer de penser la transition.
[...] Le gouvernement doit résister à la tentation d'assurer une paix sociale en permettant grâce à des subventions à des entreprises de survivre. Les entreprises de leur côté doivent être prudentes et ne pas laisser de biens impayés ni traiter avec des entreprises dont la solvabilité n'est pas sûre. Cela limite le recours au crédit forcé : une entreprise est forcée de faire crédit à une autre lorsqu'elle lui accorde un délai de paiement non prévu au préalable. La contrainte budgétaire doit être très dure avec les entreprises de novo : elles ne doivent pas être aidées par l'État. [...]
[...] La transformation économique postsocialiste, Dilemmes et décisions Janos Kornai (2001) Sommaire 1. Présentation de l'ouvrage Auteur : Jànos Kornai Titre : La transformation économique postsocialiste Sous-titre : Dilemmes et décisions Éditeur : Éditions de la Maison des Sciences de l'homme Ville : Paris Date : 2001 Date de l'édition originale : Recueil de textes écrits entre 1993 et 2000 Traducteurs : textes traduits sous la direction de Bernard Chavance et Mehrdad Vahabi Nombre de pages : 295 pages 2. Présentation de l'auteur Jànos Kornai est un économiste hongrois. [...]
[...] Ce maintien entraîne une utilisation des ressources que la sélection aurait libérées pour des emplois nouveaux et plus efficaces. En effet, la façon dont la contrainte budgétaire lâche a maintenu des entreprises obsolètes a été une des raisons de la faible efficacité du système socialiste. (p.155). Les entreprises ne sont pas sensibles aux prix et coûts, car la contrainte budgétaire est lâche : payer les fournisseurs ou établir un prix de vente en fonction du coût de revient n'a pas d'importance. [...]
[...] La contrainte budgétaire lâche entraîne aussi une faible corrélation entre la rentabilité de l'entreprise, sa survie et son expansion. Certains facteurs explicatifs de l'existence de la contrainte budgétaire lâche sont identifiés par l'auteur : de type endogène comme le manque d'accès à l'information et la volonté d'être perçu comme un bon décisionnaire : faire marche arrière en se retirant d'un projet équivaut à reconnaître ses erreurs. Il existe également des facteurs exogènes comme le paternalisme d'État, une politique de l'emploi expansive, la corruption et le calcul entre le coût du secours et le coût des dégâts générés en cas de non-renflouement. [...]
[...] Le gouvernement a choisi en effet de réduire les dépenses, mais cela provoque l'augmentation du déficit. Au sujet des emprunts, le gouvernement pense qu'il faut les réduire à tout prix. Pour Kornai, ce n'est pas essentiel, la priorité est de permettre la croissance et l'arrivée d'investissements étrangers: ne pas diminuer les dépenses publiques d'investissement et augmenter les exportations. Il critique les économistes qui appliquent des théories monétaristes alors que les conditions initiales ne sont pas optimales pour ce genre de politique. [...]
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