Pierre Muller, diplômé de science Po Grenoble, est directeur de recherche CNRS du centre de recherche politique de science Po Paris. Il analyse notamment les politiques publiques et les relations entre les acteurs. On peut dire que son approche se place dans une analyse cognitive des politiques publiques.
Le technocrate et le paysan se situe dans ce cadre. Il étudie la modification du secteur agricole dans l'économie française initiée après 1945. Pour remettre en contexte, au moment de la reconstruction l'économie française est en pleine modernisation. Or, l'agriculture reste en marge de tout cela, ce secteur n'est pas en accord avec le reste de l'économie puisqu'il est considéré comme archaïque. Sont entre autres dénoncés la pauvreté rurale, une certaine autarcie du monde rural qui en fait une « sorte de monde à part » dans la société française. De sorte, qu'a émergé l'idée qu'une modernisation était nécessaire pour adapter ce secteur à l'économie globale. Dès lors, l'étude de Pierre Muller vise à montrer comment a émergé cette idée de nécessité de modernisation et comment elle a été diffusée. Cela passe par une analyse du rôle des différents acteurs privés et administratifs, du monde rural et de l'Etat. De là, on voit comment on passe d'une idée, « d'une vision du monde » comme il l'appelle, à la naissance d'une idée politique et de sa mise en place. Cette mise en place se traduit par la naissance de politiques publiques. Enfin, on analyse la vie de cette politique publique, son application, ses difficultés et son avenir.
[...] Le technocrate et le paysan se situent dans ce cadre. Il étudie la modification du secteur agricole dans l'économie française initiée après 1945. Pour remettre en contexte, au moment de la reconstruction l'économie française est en pleine modernisation. Or, l'agriculture reste en marge de tout cela, ce secteur n'est pas en accord avec le reste de l'économie puisqu'il est considéré comme archaïque. Sont entre autres dénoncés la pauvreté rurale, une certaine autarcie du monde rural qui en fait une sorte de monde à part dans la société française. [...]
[...] Tour d'abord, elle doit se moderniser et adapter les exploitations agricoles pour renforcer leur intégration au marché. L'exode rural doit être vu comme une conséquence inévitable de la modernisation, il convient donc de l'accompagner. Enfin, il faut pratiquer l'agrandissement foncier c'est-à- dire étendre la taille des exploitations pour être plus efficace, ce qui rejoint ici la nécessité de l'exode. Le CNJA va jongler avec les contractions des agriculteurs qui paradoxalement ressentent une aspiration au changement, à la normalisation. Ils ne veulent plus être à part. [...]
[...] En conclusion, on semble pouvoir dire que l'analyse du changement des politiques publiques agricoles faites par Pierre Muller relève bien d'une analyse cognitive au sens où il analyse les rapports entre les différents acteurs du changement, comment ceux-ci en l'espèce le CNJA a réussi à faire émerger une vision globale du monde propre aux agriculteurs. Il ne s'agit pas seulement de régler le problème, mais aussi de créer un rapport au monde. Le rapport d'ajustement global sectoriel qui est l'expression de la place d'un secteur face à la société globale s'exprime tout à fait tout, comme le rôle de médiateur du CNJA. Aide bibliographique - Pierre Muller, Le technocrate et le paysan, Paris, Économie et humanisme Les Editions Ouvrières - Pierre Muller, Comment les idées deviennent-elles politiques? [...]
[...] Cette idée n'est d'ailleurs pas nouvelle. La seconde idée principale est celle de la responsabilité à deux niveaux : l'agriculteur doit savoir prendre des risques en faisant des choix techniques et économiques qui rompent avec la tradition, et les agriculteurs les plus dynamiques doivent s'affirmer comme l'élite. Cette idée reprend celle de la JAC bien avant les CETA, crée 1929 et qui diffusait l'idée de la modernité et qui défendait l'idée de l'homme libre : l'agriculteur est libre donc responsable de ses actions. [...]
[...] Cette mise en place se traduit par la naissance de politiques publiques. Enfin, on analyse la vie de cette politique publique, son application, ses difficultés et son avenir. L'idée est de voir comment la nouvelle conception des rapports entre agriculture et société s'est imposée en une cinquantaine d'années en mettant à jour des mécanismes de type idéologique et intellectuel qui ont joué à cette occasion I. La naissance d'une politique publique : la modernisation de l'agriculture Le but ici est de comprendre comment à émerger l'idée de la nécessité de modernisation de l'agriculture française, quel ont été les relais et les vecteurs de son extension dans le champ agricole et enfin de saisir par quels mécanismes on est passé de l'idée à la création d'une véritable politique publique de la modernisation A. [...]
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