Robert Bernard Reich est un économiste, homme politique, professeur, auteur et commentateur américain. Il a servi dans l'administration des Présidents Gerald Ford et Jimmy Carter et fut secrétaire d'État au travail au sein du gouvernement Clinton entre 1993 et 1997.
Il a été professeur à Harvard et est actuellement professeur de politiques publiques à la Goldman School of Public Policy à l'Université de Berkeley, Californie.
Dans ce livre paru avant la crise des subprimes, Reich nous offre une introduction à l'histoire de notre époque en s'interrogeant sur les méfaits du supercapitalisme sur la démocratie. Le problème central soulevé est ici de savoir comment le capitalisme du milieu du siècle – qui offrait un bon compromis entre la démocratie et l'économie de marché - s'est transformé en supercapitalisme et a vu chaque jour la démocratie reculer face aux divers intérêts financiers.
[...] Mais le recours de plus en plus fréquent à des experts issus du monde civile et universitaire apporter en outre une autre dimension qui vise à faire passer les problèmes des entreprises comme des problèmes publics hautement porteurs de l'intérêt général. Le problème est pourtant que l'avis d'un expert risque souvent d'être influencé en fonction des rémunérations qu'il reçoit d'une entreprise en échange de son analyse. Une autre problématique réside dans la nature même de l'expertise apportée. Celles-ci ont généralement pour objet de déterminer si l'objectif de l'entreprise qui intente une action auprès des pouvoirs publics va conduire à une amélioration de la productivité de l'économie ou non. [...]
[...] En somme, la combinaison de ces trois facteurs, mondialisation, nouvelles technologies et déréglementations va caractériser l'avènement d'un nouveau système économique, qui rendra inopérant le compromis du capitalisme démocratique d'après guerre. La logique de concurrence va en effet faire disparaître le compromis entre entreprises et salariés, mais aussi diminuer fortement l'influence des syndicats, va voir disparaître les oligopoles géants et signer la fin des patrons-hommes d'État. L'avènement d'un nouveau modèle de capitalisme s'est fait par le biais de plusieurs leviers. Reich pense qu'une nouvelle révolution industrielle est naît avec la progression des nouvelles technologies. [...]
[...] Plus globalement, le supercapitalisme est devenu incompatible avec les droits des citoyens et la démocratie, alors qu'auparavant un compromis existait entre les deux. La mondialisation a peu à peu affaiblit les anciennes institutions centrales de la démocratie : les syndicats, les communautés locales ou les promoteurs de l'environnement et des droits de l'homme. En parallèle à ce processus, Reich inclut la responsabilité des citoyens, qui dans leur versant consommateur-investisseur n'ont pas su détacher leurs propres intérêts de ceux de la démocratie. [...]
[...] Ce processus dans lequel les entreprises ont dû gagner en compétitivité pour accroître leurs marges et leur profitabilité a eu en outre des effets néfastes sur le plan social et syndical. Lorsque 70% des coûts d'une entreprise dépendent du coût du travail et des avantages sociaux accordés aux salariés, ce sont les principaux postes qui risquent d'être atteints en cas de restructuration. Alors que la confiance entre syndicalistes et patrons était plutôt bonne au début des années 1960, elle s'est fortement dégradée au cours des décennies suivantes. [...]
[...] Les entreprises américaines avaient au contraire tirer profit de la nouvelle mondialisation pour segmenter leurs chaînes de production à travers le monde. Les produits qui étaient importés de l'étranger était souvent américain et étaient comptabilisés dans le chiffre d'affaire des firmes américaines. Mais il étaient produit sur le sol d'États à bas salaires. Désormais il n'y avait plus de frontières pour la production, l'investissement et la consommation. Les chaînes d'approvisionnement pouvaient être organisées à l'échelle du monde grâce aux nouvelles technologies et à la rapidité des nouveaux moyens de transport. [...]
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