La mondialisation préconisée à l'heure actuelle est à double tranchant : à la fois nécessaire et bénéfique à la croissance économique internationale, elle peut se révéler dangereuse et contre-productive quand celle-ci est établie de manière non équitable et non démocratique.
Joseph Stiglitz entend dans cet ouvrage ouvrir le débat sur le rôle des institutions financières internationales et leur implication dans l'échec de nombreuses politiques économiques et sociales de pays en développement.
Aussi, verrons-nous le paradoxe que soulève la mondialisation à l'heure actuelle :
les institutions financières internationales ont été créées dans le but de promouvoir la croissance et la stabilité économique à l'échelle mondiale. Toutefois, les politiques ultralibérales mises en oeuvre à cet effet se révèlent dans la plupart des cas infructueuses et inadaptées aux pays dans lesquelles elles ont été adoptées (...)
[...] Il se focalise principalement sur la volatilité des taux de change et le déficit de la balance des paiements, qui sont les principaux critères de choix pour les investisseurs étrangers, mais qui ne renseignent pas ou peu sur la santé économique du pays. Pour contribuer à la stabilité économique des pays en développement, il est important de créer un cadre institutionnel capable de réguler les marchés en instaurant une concurrence saine et loyale entre les entreprises. Pour se faire, J. Stiglitz propose en premier lieu d'instaurer des mesures favorisant la gestion des faillites en permettant la reconnaissance de la nature spéciale des faillites face aux perturbations macroéconomiques. [...]
[...] Selon l'auteur, l'une des raisons fondamentales des échecs du FMI résulte de la façon dont il a compris sa mission. En partant du postulat que ce qui est bon pour la communauté financière est bon pour l'économie mondiale, le FMI a dû souvent faire double jeu en essayant de concilier des buts souvent contradictoires. Historiquement, ces institutions internationales avaient pour vocation de pallier aux déficiences du marché que seule une action collective pouvait résoudre. Il s'agissait en tout état de cause de pouvoir repérer les principaux dysfonctionnements des marchés, analyser la situation puis préconiser des interventions avant d'aboutir à une période de récession ou une crise économique. [...]
[...] Stiglitz prend l'exemple de l'Ethiopie pour montrer l'inadéquation de telles mesures face aux problèmes des pays en développement. Le FMI entend apporter une aide financière aux pays garants d'une base économique saine ainsi d'une compétence du gouvernement à redistribuer ces fonds de manière à promouvoir le développement du pays. Meles Zenawi, le premier Ministre éthiopien qui avait déjà témoigné de son intégrité et de sa volonté d'assurer la stabilité sociale et économique de son pays, avait mis au point une stratégie de développement attentive à la population rurale (qui représentait alors près de 85% de la population). [...]
[...] Une note positive dans ce constat est que l'ensemble des critiques dénoncées dans cet ouvrage semble en partie avoir été entendues et certaines réformes ont été enclenchées à la suite de la publication de l'ouvrage. On peut ainsi s'interroger sur la récente nomination de Dominique Strauss-Kahn au poste de Président du FMI : s'agit-il d'une réelle volonté de modifier le fonctionnement des ces institutions ou d'un simple choix stratégique visant à faire taire les critiques ? Deuxième plus grand producteur d'aluminium au monde derrière le russe Rusal. [...]
[...] Vers une approche plus humanisante des Institutions Financières Internationales L'auteur tend à montrer qu'un changement radical des institutions financières doit être mis en œuvre dans leur manière de procéder : il s'agit en premier lieu d'appliquer une approche gradualiste en respectant les étapes de développement des pays et en second lieu mettre en place des politiques économiques plus en lien avec la réalité économique. Pour une réforme économique gradualiste plutôt qu'une thérapie de choc Selon J. Stiglitz, les erreurs d'étapes ont été peut-être celles qui ont été les plus dommageables pour les pays qui ont dû subir les échecs du FMI. Afin de garantir une économie de marché saine et loyale sur la scène internationale, les Etats doivent disposer d'un cadre réglementaire, économique et politique spécifique visant à encadrer leur marché intérieur. [...]
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