Le livre d'Augustin Landier et David Thesmar part d'une idée simple : la régulation publique, ou ce qu'ils appellent "l'horlogerie des règles", est nécessaire. Il n'y a pas de dichotomie entre défense du marché et défense de l'action de l'Etat. En réalité, la notion de régulation publique est consubstantielle et donc indispensable au bon fonctionnement du marché.
Il n'y a pas pour autant d'Etat "bienveillant" en qui placer aveuglement sa confiance. Les hommes politiques répondent, comme l'ensemble de leurs concitoyens, a une logique d'incitations individuelles et celle-ci ne les conduit pas nécessairement vers le service du bien commun.
Après la crise économique de 2008 et 2009, il est nécessaire de révolutionner l'action publique. Après avoir établi les atouts, mais aussi les limites de l'intervention publique telle qu'elle existe aujourd'hui, les auteurs se proposent de donner les pistes d'une réforme de l'action publique pour lui donner les moyens d'une régulation efficace, démocratique et adaptée aux enjeux du XXIe siècle.
[...] Propositions de thèmes de déjeuners - Quelle place pour la démocratie participative au 21siecle? - Comment organiser l'économie de la connaissance au 21e siècle ? - Vers la fin de la propriété industrielle et de la politique des brevets ? [...]
[...] Chacune de ces autorités est capable de percevoir l'exposition au risque d'un type d'acteur. Mais aucune d'entre elle ne permet d'avoir une vue globale et de mesurer le risque systémique. Les externalités peuvent être positives, et bénéficier a l'ensemble de la population. Une forme atypique d'externalité positive, ce sont les idées. Les idées, en tant que sommes de connaissances et d'informations, en s'accumulant d'une génération à l'autre, permettent la résolution de problématiques de plus en plus complexes. La politique des brevets tente précisément d'internaliser cette externalité en récompensant l'innovation. [...]
[...] La démocratie est d'autant plus éloignée de son idéaltype, que les médias semblent eux aussi bien loin de leur rôle d'information et d'éducation neutre des citoyens. Les medias sont des lieux de pouvoir, souvent contrôlés par l'Etat, ou par de grandes familles, qui répondent a une logique de marché. Il faut par conséquent en finir avec l'image du journaliste indépendant et mettre à bas l'hypocrisie qui impose aux journalistes de se cacher. Les limites du recours à l'expertise Pour pallier le court-termisme du raisonnement politique, le recours aux experts est souvent la solution invoquée. [...]
[...] Les think tanks ont également un rôle charnière dans cette architecture car ils sont a la frontière entre chercheurs, et militants. Ils vulgarisent les travaux des chercheurs et constituent également une force de propositions. La dernière composante de cette architecture de la pensée critique, ce sont les medias. Il faut renouer avec la tradition des journaux d'investigation qui garantissent une meilleure information du public. Il faut libérer l'information Les conditions de l'action publique participative sont simples : aucun citoyen, aucun acteur, ne doit être en situation de monopole sur l'information ou la production d'idée. [...]
[...] Il faut favoriser l'émergence d'une intelligence collective. Il faut bâtir un écosystème de la pensée critique Pour rendre à l'action publique sa force et sa flexibilité, il faut briser le monopole de l'expertise et s'appuyer sur des experts externes : les universitaires, les associations et les citoyens informés. Les auteurs appellent de leurs vœux un renforcement de la démocratie directe. L'implication directe des citoyens n'est bien sûr pas possible a une échelle trop grande, pas plus qu'elle n'est possible sur tous les sujets. [...]
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